Transition : La Copam tient à sa “Convention nationale”

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Pour la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam), les assises de cette Convention nationale constituent la seule voie souveraine pour le peuple malien de choisir son destin.

 

La Copam était face à la presse le samedi 5 mai au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). L’objectif était de passer en revue les décisions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao, tenu à Abidjan  le 26 avril 2012. Dans la capitale ivoirienne, les chefs d’Etat ont décidé que la transition malienne dure 12 mois, ils ont prévu le déploiement de soldats pour “sécuriser les institutions de la transition” et de maintenir le président de la République intérimaire, Dioncounda Traoré, pour la durée de la transition.

Pour la Copam, ce sommet a consacré définitivement la mise sous tutelle du Mali. Pis, regrette son président Hamadoun Amion Guindo, les conclusions dudit sommet “violent de manière flagrante la Constitution du Mali du 25 février 1992, l’arrêt de la Cour constitutionnelle et surtout de l’accord-cadre du 6 avril 2012 conclu entre le médiateur de la Cédéao, Blaise Compaoré, et le Comité de redressement de la démocratie de la restauration de l’Etat, CNRDRE”.

Heureusement, se réjouit le président de la Copam, celui de Dakar tenu la semaine dernière a consacré  une légère marche en arrière des chefs d’Etat de la Cédéao sur le Mali. Car, il suspend l’envoi de la force en attente à la demande du gouvernement malien. “La décision de Dakar a été une décision sage. Car, elle renforce les conclusions de la rencontre de Ouaga entre le médiateur et les forces vives du Mali”, déclare Hamadoun Amion Guindo, qui est revenu sur la nécessité d’ouvrir rapidement le corridor humanitaire vers le Nord.

Pour lui, le gouvernement Cheick Modibo Diarra sera jugé sur ses résultats. Et, explique-t-il, de sa mission, le peuple malien attend deux objectifs fondamentaux : la reconquête du territoire perdu (Gao, Tombouctou et Kidal) aux mains des rebelles et des groupes armés, et l’organisation d’élections crédibles grâce à un fichier électoral fiable.

 

La souveraineté au peuple malien

Face à la presse ce samedi, la Copam a lancé un appel à la tenue de la “Convention nationale”, devant réunir l’ensemble des forces vives de la nation. “La Cédéao s’est substituée au peuple malien pour décider de son destin. Nous refusons une telle démarche, qui met en cause notre souveraineté”, note Hamadoun Amion Guindo.

Mme le porte-parole du Mouvement populaire du 22-Mars (MP-22) n’en dit pas moins. Selon Rokia Sanogo, “la décision prise à la place des Maliens par la Cédéao prouve éloquemment cette volonté de consacrer la partition du Mali”. Car, ajoute-t-elle, de toute évidence, les élections, qui auront lieu au cours de cette transition, excluront dans la pratique des opérations de vote et de la citoyenneté malienne de tous nos compatriotes actuellement pris en otage dans les zones occupées du Nord.

Pour la Copam, la seule voie souveraine pour le Mali de décider de son destin, reste la tenue de la “Convention nationale”. Les assises de cette rencontre permettront, selon les conférenciers, au peuple malien de  définir le délai et le chronogramme de la transition, les tâches opérationnelles à accomplir par les différents organes de transition en vue de la pacifier. La Convention nationale, poursuit le président de la Copam, consacre aussi l’opportunité pour les Maliens de définir les modalités d’organisation des élections visant la normalisation définitive de la situation, la révision du fichier électoral, et le rôle et la place des membres du CNRDRE pendant le processus de transition.

En clair, pour la Copam, cette “démarche démocratique et souveraine” permet de rester fidèle à l’esprit de l’accord-cadre du 6 avril et des conclusions de la Conférence des forces vives tenue les 14 et 15 avril derniers à Ouagadougou.

Notons que cette exigence de la Copam (proche de la junte) intervient quelques jours après la sortie médiatique du président du CNRDRE contre les conclusions du sommet d’Abidjan. Si le capitaine Amadou Haya Sanogo ne s’est pas exprimé sur la tenue d’une Convention nationale, il s’est montré en revanche ferme sur le respect du délai constitutionnel des 40 jours du président de la République intérimaire. Autant dire que l’avenir de la transition malienne se jouera le 22 mai prochain si un compromis n’est pas obtenu.

Issa Fakaba Sissoko

 

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