Transition et refondation : Péril en la demeure des politiques?

A partir de simples rumeurs relatives à l’intention des plus hautes autorités de dissoudre les partis politiques, c’est l’agitation générale…

28 Avr 2025 - 20:08
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Transition et refondation :  Péril en la demeure des politiques?
Une vue des partis politiques du Mali (photo à titre indicatif)

L’on est habitué à la méfiance ou la tension entre les militaires et les politiques. Si les premiers ont tendance à revoir les règles démocratiques, les seconds sont très jaloux de l’exercice des libertés et prompts à se constituer défenseurs des droits de l’Homme.

Mais, dans le contexte de la Transition en cours, certaines orientations des gouvernants ont poussé les acteurs politiques à prendre leur distance vis-à-vis du pouvoir.

C’est ainsi que l’absence de chronogramme électoral semble offusquer les leaders politiques. Ils ne cessent d’appeler les autorités à ouvrir des consultations ou un dialogue autour de la Transition. Ce qui a incité de nombreux chefs de partis politiques à accuser les autorités de la Transition de vouloir s’accaparer du pouvoir, sans aucune volonté de retourner à l’ordre constitutionnel. Alors que, du côté des autorités, c’est la situation sécuritaire tendue qui empêche d’amorcer le processus électoral. Sans compter que le processus de refondation n’a pas enregistré des avancées souhaitables. Ceci, dans la mesure où certaines réformes politiques et institutionnelles ont été freinées, faute de moyens financiers conséquents.

Justement, à propos de certaines réformes politiques, les gouvernants peinent à convaincre la classe politique ou mêmes les forces vives du pays.

En effet, même si les assises nationales de la refondation ont recommandé une réduction du nombre de partis politiques, il n’a jamais été question nulle part de dissoudre ces incontournables acteurs de la démocratie.

Cette réforme doit passer par une relecture de la charte des partis politiques. Et les grandes lignes de cette relecture ont été proposées par les responsables politiques, qui ont soumis le projet de texte au gouvernement. Sauf que celui-ci a décidé de soumettre à des « consultations » avec « les forces vives du pays ». Et c’est à ce niveau que la classe politique est montée au créneau pour contester cette méthodologie. Celle-ci vise, à leurs yeux, à introduire des idées liberticides telles la volonté de dissoudre les formations politiques.

Et c’est ce débat qui agite l’opinion publique depuis plusieurs semaines. « Il s’agit d’une volonté de violer  mêmes les dispositions constitutionnelles, qui reconnaissent l’existence des partis politiques », a fulminé un leader politique. Celui-ci a appelé à « la mobilisation » de toute la classe politique pour, dit-on, « défendre la démocratie ». C’est dans la foulée de cette mobilisation contestataire que les autorités ont pris la décision interdisant la tenue d’un récent meeting politique au Palais de la Culture. Une mesure qui a provoqué une montée d’adrénaline dans les états-majors des partis politiques. Mais, la question est de savoir si le moment, le contexte de dégradation du climat sécuritaire, est propice à un bras de fer entre les politiques et les gouvernants. Rien n’est moins sûr ! Surtout que dans ce dossier de relecture de la charte des partis politiques, un autre pan des forces vives, les leaders religieux se plaignent de leur marginalisation. Il faut donc que le pouvoir et les politiques jouent balle à terre, pour rechercher un minimum de consensus, afin de sauver la Transition. 

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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