Transition et référendum du 18 juin dernier : La refondation, un chantier à peine entamé ?

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En principe, dans  huit petits mois, le Mali devrait organiser l’élection présidentielle devant couronner cette Transition. Sauf que le pouvoir semble avoir à peine entamé la refondation du pays.

En attendant que la Cour constitutionnelle proclame les résultats définitifs du référendum du 18 juin dernier, l’on s’interroge sur la suite de cette période transitoire, censée poser les bases du nouvel Etat malien. Et il est établi qu’il ne reste plus que 8 mois au pouvoir du Col Assimi Goïta, pour lui permettre d’organiser les élections générales devant permettre le retour à l’ordre constitutionnel normal.

En clair, à moins d’une nouvelle prolongation, la Transition malienne est condamnée à une course de vitesse, pour tenir ses engagements. Ceux-ci ne portaient pas seulement sur le retour, dans le délai, à un pouvoir démocratiquement élu; mais aussi et surtout sur « une réelle volonté de refonder la gouvernance » et la pratique politico-institutionnelle du pays.

Or, il est probable qu’avec le contexte d’hostilité internationale contre le pays, une nouvelle prolongation de la transition provoquera une levée de boucliers peu favorable  pour le Col Assimi Goita. Son pouvoir est donc condamné à mettre le paquet pour achever sa mission en février-mars 2023. Comment alors pourra-t-il opérer des réformes majeures en vue de refonder la gouvernance du pays ?

Cette question se pose dans la mesure où d’immenses espoirs étaient placés en cette Transition afin qu’elle pose des actes forts pouvant changer la physionomie de l’Etat malien en vue de lancer le « nouveau Mali » (Malikura).

Cet impératif s’impose avec acuité, eu égard aux récents constats lors du référendum du 18 juin. La distribution d’argent pour mobiliser lors de la campagne référendaire, les achats d’électeurs, l’exhibition du vote par certains électeurs, etc, ont été notés avant et durant le scrutin. Sans compter dans la pratique institutionnelle avec la détermination des acteurs majeurs à faire croire que le scrutin s’est déroulé sur tout le territoire … S’y ajoute le manque de volonté d’aller voter chez les électeurs ; ce qui a donné un taux de participation de 38% (chiffre le plus optimiste)… Même les chantiers de la lutte contre la corruption et de la lutte contre l’impunité n’ont porté aucun fruit significatif au niveau de la gestion des affaires publiques…

Bref, avec  ces insuffisances criardes, l’on est tenté de dire que les deux ans et demi de la transition actuelle a peu  apporté, comme vent de changement aux pratiques politico-institutionnelles du pays. C’est à croire que le Mali kura, appelé de tous les vœux, semble n’être qu’une vue de l’esprit.

Dès lors, une seule question vient à l’esprit : la refondation est-elle un chantier abandonné ? Surtout que la nouvelle Constitution censée ouvrir cette nouvelle ère, n’est pas fondée par une démarche consensuelle. Au contraire, des pans entiers des forces vives du pays ont désavoué le processus d’élaboration et d’adoption de ce texte, qui ouvre la IVème République au Mali.

Par ailleurs, pour de nombreux observateurs, le pouvoir du Col Assimi Goïta a pris certaines décisions de haute portée, surtout sur la scène internationale, que les futures autorités élues pourraient remettre en cause. Par exemple ; la rupture avec la France, les bisbilles avec les Nations Unies, l’adoubement de la Russie poutinienne, le froid avec l’OUA, la CEDEAO et le G5-Sahel pourraient être des options à revisitées du fait même de l’orientation géostratégiques du Mali dans le concert des nations. Tout cela remis en cause pourrait effacer même les légers changements apportés par le pouvoir de Transition du Col Assimi Goïta. Ce qui conduirait à conclure que la soif de refondation de l’Etat devra attendre encore.

Boubou SIDIBE /maliweb.net

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4 COMMENTAIRES

  1. @Boubou éduques-toi car l’OUA n’existe plus depuis des années remplacée par l’UA, ensuite le G5-Sahel n’existe pas car le Mali n’est plus membre!
    Quand a la refondation elle a commence depuis le deuxième coup d’état contre Ba Daou point de depart pour la reconquête de notre souverainite incluant le renvoi de l’Ambassadeur de France, le Representant de la CEDEAO, Barkhane, Takuba et la MINUSMA, la montée en puissance des FAMA et ses grandes et multiples victoires contre les terroristes et le referendum constitutionnel conduit avec succes. Boubou est-ce que tu vies au Mali? ou sinon tu n’es pas intelligent!

  2. “Bref, avec ces insuffisances criardes, l’on est tenté de dire que les deux ans et demi de la transition actuelle a peu apporté, comme vent de changement aux pratiques politico-institutionnelles du pays. C’est à croire que le Mali kura, appelé de tous les vœux, semble n’être qu’une vue de l’esprit.”
    Ceci resume tout: L’incompetence notoire des des puschistes.

  3. Boubou éduques car l’OUA n’existe pas depuis des années remplacée par l’UA, ensuite le G5-Sahel n’existe pas car le Mali n’est plus membre! Quand a la refondation elle a commence depuis le deuxième coup d’état contre Ba Daou point de depart pour la reconquête de notre souverainite incluant le renvoi de l’Ambassadeur de France, le Representant de la CEDEAO, Barkahane, Takouba et la MINUSMA, la montée en puissance des FAMA et ses grandes et multiples victoires contre les terroristes et le referendum constitutionnel conduit avec succes. Boubou est-ce que tu vies au Mali? ou sinon tu n’es pas intelligent!

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