Silencieux depuis le renversement du régime Ibrahim Boubacar Keita, l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces patriotiques (ASMA – CFP) s’est, enfin, prononcée sur la crise sociopolitique que traverse le Mali. En quelques points, la formation politique du tigre a fait ses propositions pour la transition. C’est à travers un communiqué rendu public le 29 août dernier que le parti a fait ses propositions.
En sept points, le parti de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga a fait ses propositions pour la transition en vue au Mali . Sa première proposition concerne la durée de la transition. À ce niveau, l’ASMA-CFP opte pour une courte durée, entre 12 et 14 mois. Sa deuxième proposition porte sur des organes chargés de la conduite de la Transition. À ce niveau, comme la CEDEAO, l’ASMA est favorable à une transition dirigée par un civil qui aura un membre du CNSP comme vice-président. Le parti propose également un gouvernement de mission dirigé par un Premier ministre civil. Pour l’ASMA-CFP, il est important d’avoir un Conseil National de la Transition organe législatif. Cet organe sera, comme souhaite le parti du tigre, composé des différents acteurs politiques, des représentants de la société civile et des forces armées et de sécurité, ayant pour missions de légiférer et de contrôler l’action du Gouvernement.
L’élaboration d’une Charte de la Transition fixant les pouvoirs et les attributions des différents acteurs, ainsi que d’une feuille de route déterminante et fixant les missions de la Transition est la troisième proposition de l’ASMA-CFP. Cette charte doit s’articuler, à en croire l’ASMA-CFP, autour des recommandations du Dialogue national inclusif (DNI), notamment : la relecture de la loi électorale par la mise en place d’un organe unique chargé de la conduite et de la gestion de l’ensemble du processus électoral et l’introduction d’un mode de scrutin combinant le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel ; la relecture de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle, notamment dans ses dispositions permettant à cette dernière de rectifier et d’inverser les résultats des élections ; la mise en œuvre des dispositions de l’Accord issu du processus d’Alger qui ne posent pas problème et la création au sein du Comité de Suivi dudit Accord d’un Sous-comité comprenant toutes les parties en vue de discussions sur les points faisant l’objet de controverses et de quiproquos.
En point quatre de ses recommandations, le parti de SBM propose « l’élargissement du Comité de suivi des recommandations du sommet de la CEDEAO aux pays voisins que sont l’Algérie et la Mauritanie ainsi qu’a d’autres partenaires notamment le Maroc, le Tchad, la France, les États-Unis d’Amérique, la Chine et la Fédération de Russie ».
Le parti a remercié, dans son communiqué, la Communauté internationale pour sa présence aux côtés du Mali, son implication, son soutien et son accompagnement. Il s’est également réjoui de la libération de l’ancien Président de la République et a exigé la libération des autres personnalités encore détenues.
L’ASMA-CFP a, enfin, appelé les Maliens « à des compromis de confiance et à s’engager avec un esprit constructif pour reconstruire dans l’unité et la diversité, un pays stable, démocratique et laïc, une société de justice et de progrès pour tous ».
Il est important de rappeler que le parti de SBM dit avoir pris acte, dans le même communiqué, l’acte fondamental pris par le CNSP et des recommandations du dernier sommet extraordinaire des Chefs d’État de la CEDEAO.
Boureima Guindo