Auteurs de deux coups d’État successifs en août 2020 et mai 2021, les militaires au pouvoir au Mali s’étaient engagés sous la pression de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une partie de la communauté internationale, à remettre le pouvoir aux civils après des élections présidentielle et législatives initialement programmées en février prochain.
Sous la pression internationale, la junte, dirigée par le colonel Assimi Goïta, avait chargé des Assises nationales d’élaborer un calendrier électoral et de préparer un retour des civils au pouvoir.
L’issue de ces consultations n’a aucunement rassuré les Européens et les Africains. En effet, les participants, majoritairement à la botte de la junte, ont proposé de prolonger l’actuelle transition de six mois à cinq ans. Il s’agit selon le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte, d’assurer un retour constitutionnel apaisé et sécurisé. Ce dont doute le Cadre des partis politiques pour une transition réussie, coalition de 100 partis et de 60 associations de la société civile malienne qui dénonce le risque de retomber dans la dictature.
Par ailleurs, les participants aux Assises ont également recommandé de développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté nationale. Déjà, la junte est en cheville avec Moscou qui équipe l’armée malienne et la conseille. A cette assistance s’ajoute le déploiement, pas encore avéré, des mercenaires de la société militaire privée Wagner.
Un sommet extraordinaire de la Cédéao, sur la situation malienne se tiendra à Accra, la capitale ghanéenne, ce dimanche 9 janvier 2022.