«Nos politiciens, une fois élus, changent de parti comme on change de chemise. Cela n’est pas normal. Refusant ainsi de jouer le jeu démocratique et ne pensant rien qu’à leur ventre et à leurs intérêts personnels, ils tuent notre jeune démocratie acquise au sang des martyrs un certain 26 Mars 1992». Ainsi s’exprimait un octogénaire de Niamakoro Cité, en Commune VI du District de Bamako.
L’indignation de cet octogénaire est bien compréhensible au regard des événements qui se produisent et s’accentuent ces derniers temps dans notre pays. Pendant ce temps, nos pauvres populations tirent le diable par la queue et assistent impuissamment à la mal gouvernance d’IBK qui n’honore pas l’image de notre pays. Alors que lui, IBK, avait dit, aux premières heures de son élection à la Magistrature suprême, qu’il «n’y aura pas de partage de gâteau», le voilà partager des «carottes et du miel». Mais, priorité à sa famille, belle-famille, aux cousins, amis, amis des amis…
Lors de la formation des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, ils sont nombreux, ces députés, à trahir leurs partis politiques sous la coupole desquels ils avaient été élus, pour courir à toute vitesse dans la Coalition avec le parti au pouvoir (Rpm), pour être dans les grâces du «prince du jour». Cette attitude de certains députés de moralité douteuse avait contribué à fragiliser leurs partis respectifs. Et ce n’est pas l’Adéma-Pasj qui nous dira le contraire, car l’option d’être de la mouvance gouvernementale ou d’aller à l’opposition avait sérieusement affecté cette formation politique. Idem pour le parti de Modibo Sidibé (Fares An Ka Wuli), dont certains ténors ont rejoint la majorité présidentielle. Ce n’est pas non plus le parti Sadi d’Oumar Mariko qui nous le démentira. Même si Mariko, qui était considéré comme «un éternel opposant», avait vite fait de tourner sa veste pour retrouver le camp présidentiel. Aujourd’hui, victime de la trahison de certains de ses camarades, il crie sur tous les toits, mais devra comprendre qu’il y a un véritable et profond malaise au sein des partis politiques maliens.
Changer de parti politique lorsqu’on est en déphasage avec ses idéaux, n’est assez grave, nous dira-t-on. Mais ce qui écœure dans cette histoire, c’est que ces députés transhumants changent souvent de parti sans consulter leur Comité exécutif originel, encore moins les populations qui les ont portés à l’Hémicycle. Et dire qu’ils sont des élus de la Nation pour parler au nom du peuple et défendre ses intérêts !
À notre humble avis, il faudrait que l’Etat pense à des garde-fous pour mettre fin à ces pratiques malsaines qui ne font pas avancer notre jeune démocratie. Peut-être, faudra-t-il qu’il prenne en compte le «Projet de réformes politiques pour la consolidation de la démocratie au Mali», issu des travaux du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (Cari) que préside l’ex-ministre Daba Diawara. Projet dans lequel, il est clairement indiqué que «tout parlementaire ou conseiller communal qui change d’étiquette en cours de mandat se verra frapper d’inéligibilité pendant la période couvrant les deux prochaines élections générales».
Ou encore, prendre en compte la proposition du Pr. Mohamed Salia Maïga, selon laquelle il faut «suspendre le nomadisme politique et introduire les enquêtes de moralité dans la nomination aux postes de l’administration». Autant dire qu’il faut une loi anti-nomadisme à l’Assemblée nationale. Cela permettra sans nul doute de moraliser la vie politique dans notre pays, pour le respect de l’expression démocratique et d’éradiquer ce «fléau» politique à la racine.
Bruno E. LOMA
Au mali les hommes politique sont la pour défendre leurs bout de gras ils ont rien a faire avec les soucis des maliens
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