Transhumance : A quoi joue Moussa Mara ?

L’ancien Pm est très actif ces temps-ci au point d’être en bon terme avec ses ennemis politiques  lors de sa gestion de la Primature. Bien que membre de la majorité présidentielle, Moussa Mara est loin d’être en odeur de sainteté avec la Convention de la majorité présidentielle (Cmp).

Moussa Mara n’est plus à présenter au vu de la façon dont il a été débarqué. Depuis, il mène une forte campagne de communication à travers le monde. Or, ses sorties dans le pays profond et en dehors montrent déjà que c’est un homme pressé d’être président en 2018.

Ses déplacements entrepris montrent que son agenda politique est sa principale priorité. Sa tournée dans la région de Mopti, du 23 février au 2 Avril 2015, est justement un avant goût de sa campagne présidentielle. Les bains de foule à répétition et les consultations avec les représentations de Yelema sont des moments de revue d’effectif. Son discours lors des journées culturelles Dogon attestent qu’il est en quête d’un nouvel électorat après ses piètres résultats en 2013. Mieux, avec la manne médiatico financière engrangée en habitant à la primature, Moussa Mara implante tranquillement son jeune parti  Yelema qui ne détient qu’un seul député au parlement. D’ailleurs, il est attendu au tournant par la majorité présidentielle qui a fini par avoir sa tête au vu de son insignifiante minorité parlementaire.

Lors de la dernière sortie (réussie) de la Cmp le 29 Mars, Moussa Mara était le grand absent parce qu’en tournée européenne où, il a été aperçu du côté de Berlin. Son parti n’a pas été remarqué lors du rendez-vous de la Cmp qui affichait son soutien à l’accord de paix appelant la rébellion a parapher le document. Aussi, ses sorties médiatiques et ses déclarations à l’allure d’opposant, surtout qu’il côtoie les principaux leaders, n’arrangent pas les choses. Moussa Mara a déballé pas mal de secrets dans les pages du journal l’Indépendant qui reste sa tribune favorite d’expression où, il remplit parfois deux à trois pages. En disant que le degré de corruption dans le Sud du pays est plus grave que le problème du Nord, on peut y voir une façon de cracher dans la soupe qui a fini par être partagée par l’actuel locataire de Koulouba.

Ses récentes visites à Tieblen Dramé et Soumaïla Cissé ont surpris plus d’un. Lors de sa Dpg au parlement, qui ne se souvient pas de ses empoignades verbales avec celui qui finira par devenir chef de file de l’opposition ? Le président du parti Yelema affirme être dans la logique de la courtoisie républicaine. Ce qui est considéré comme un changement de camp politique, autrement dit une transhumance.

A propos de l’accord d’Alger justement, Mara a sa propre lecture de la chose. Il entend mettre en place un collectif qui s’occupera du suivi et de l’information autours des démarches du gouvernement pour lui permettre d’atteindre son objectif de paix définitive. Or, la Cmp a des cadres non des moindres qui font déjà cet exercice que Moussa Mara connaît parfaitement pour avoir collaboré avec ces derniers dans le gouvernement.

La bipolarisation au niveau de la majorité présidentielle avait été étalée sur la place publique l’an passé à tel point que Mara avait été sommé de rejoindre les rangs par les caciques du Rmp. 

Ce groupe d’intellectuels créé de façon solitaire sans consulter les ‘’camarades» de la Cmp alors qu’il a été constaté, que depuis un moment, Mara ne prend plus part aux réunions. Cette attitude prouve bien que la ‘’séparation de corps» est consommée.

Bien que le ralliement à l’opposition a été démenti par l’ancien maire de la Commune IV pressenti à la tête du district de Bamako, il reste qu’un positionnement au centre, provisoirement, avant une posture définitive vers 2017, est le schéma le plus probable pour celui qui sera évidement candidat en 2018 avec l’assurance de ne pas obtenir 1,5 % des suffrages cette fois-ci.

Idrissa KÉÏTA

Commentaires via Facebook :