Traitement de présumés putschistes : Le Mali est-il à l’abri d’autres coups d’Etat ?

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Junte de Kati
Junte de Kati

Depuis l’indépendance jusqu’en 2012, les différents régimes à l’exception de celui dirigé par Alpha Oumar Konaré, sont tous tombés suite à des coups d’Etat justifiés par de prétendues conditions socioéconomiques, politiques et culturelles diverses.

 

Aujourd’hui la question fondamentale que plusieurs Maliens se posent est de savoir en quoi ces coups d’Etat ont-ils servi le peuple ?

 

Les bénéfices tirés par leurs auteurs, ne sont-ils pas de bonnes raisons pour amener d’autres personnes à  perpétrer ce genre d’acte illégal unanimement  condamné à travers le monde ? Les coups d’Etat ne sont-ils pas devenus de nos jours un raccourci pour réaliser tous les rêves égocentristes ?

 

Assurément, à ce rythme, aucun observateur ne serait surpris de voir se perpétuer le processus au détriment du Peuple.

 

C’est pourquoi, nous pensons qu’aujourd’hui les hautes autorités doivent revoir leur copie non seulement dans leur mode de gouvernance mais également dans le traitement réservé aux présumés putschistes.

 

 

Il est aisé de se rendre compte qu’au Mali ces nombreux coups d’Etat n’ont servi en rien les préoccupations populaires.

 

Le 1e coup d’Etat perpétré le 19 Novembre 1968 a renversé le régime de l’US-RDA dirigé par le Président Modibo Keita. Un chef d’Etat dont les qualités étaient unanimement reconnues au delà des frontières maliennes voire africaines. Le Président Modibo Keita malgré toutes les difficultés qui pouvaient résulter d’un jeune Etat nouvellement indépendant, s’efforçait avec tous ses compatriotes soucieux du devenir de leur pays, de réunir les conditions d’un pays émergent.

 

C’est le Lieutenant Moussa Traoré à la tête d’un groupe de 14 officiers subalternes qui mit fin le 19 Novembre 1968 à ce noble et ambitieux projet par un coup d’Etat.

 

Il s’est avéré que ce pouvoir putschiste ne pouvait pas faire mieux que le premier régime.

 

Le Peuple Malien après 23 ans de souffrances de toutes sortes, s’en débarrassa à la suite de la révolution du 26 Mars 1991 qui fut marquée par de nombreux morts et blessés.

 

Condamné à mort deux fois pour plusieurs crimes, le Général Moussa Traoré bénéficia de la grâce du Président Alpha Oumar Konaré. Mieux, on acheta pour lui une villa à 400 millions de F CFA et on lui accorda une grosse indemnité en plus de sa pension ainsi que des véhicules, du carburant gratuit, l’eau et l’électricité à la charge de l’Etat, un service de gardiennage de plusieurs dizaines de soldats, etc, etc.

 

 

Il est indiscutable que Moussa Traoré ne méritait pas un tel traitement de faveur.  Nous nous rappelons qu’il a utilisé les atrocités les plus extrêmes afin d’atteindre ses objectifs. Des privations illégales pendant plusieurs années de liberté à la torture et à d’autres types de traitement inhumain ont caracterisé son régime.

 

 

Moussa Traoré devrait regretter amèrement de son entêtement politique.

Ceci malheureusement n’a pas été le cas. Au contraire, en plus de sa mise en liberté, Moussa Traoré continue à jouir d’honneurs particuliers de la part des premiers responsables maliens. Il est connu de plusieurs maliens que le régime du Président Amadou Toumani Touré, lui fit bénéficier de traitements particulièrement favorables. La dernière expression de ce type, date de la cérémonie d’investiture du Président Ibrahim Boubacar Keita lors de laquelle Moussa Traoré a reçu solennellement  des honneurs avant que ce dernier ne le qualifie de grand républicain.

 

Aujourd’hui, le condamné à mort dort tranquillement chez lui au moment où ses victimes continuent à souffrir encore des ses actes. Faudrait-il concevoir cela comme la justice ?

 

Le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré à son tour, fut porté à la tête de la transition, après la victoire de la révolution du 26 Mars.

Une des missions principales de cette transition consistait à organiser les élections générales afin de doter notre jeune Etat d’institutions démocratiques. A l’issue de l’élection présidentielle, Alpha Oumar Konaré devint  Président de la République du Mali. En 2012, malgré toutes les contestations de l’opposition,  Amadou Toumani Touré, succède à Alpha Oumar Konaré.

 

Pour certains, Amadou Toumani Touré n’aurait pas gagné cette élection et qu’il y aurait eu des manœuvres pour le faire hisser à la tête de l’Etat malien au détriment de Soumaila Cissé alors candidat du parti du Président sortant AOK. Pendant 10 ans de règne, Amadou Toumani Touré a paralysé l’Etat qui n’existait plus que de nom.

 

Le 22 Mars 2012, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, le Président Amadou Toumani Touré est lui aussi déchu par un groupe de militaires dirigés par le capitaine Amadou Aya Sanogo face à la déliquescence de la situation au Nord.

 

Ce fut un coup d’Etat pour rien

Par contre ce coup du 22 Mars 2012 comme les précédents, a permis à certains de ses protagonistes d’être promus à des grades inimaginablement élevés mais également d’être graciés ou encore de bénéficier d’autres privilèges pour des rasons injustifiées. Le capitaine Amadou Aya Sanogo en un laps de temps est devenu très fortuné et a passé de capitaine à général de corps d’armée. Une situation qui, aujourd’hui crée énormément de dissensions au sein des forces armées et de sécurité du Mali.

 

En visionnant les films des différents des coups d’Etat, on comprend aisément qu’ils n’ont servi que des personnes.

 

A cette allure, nous ne pouvons pas dire que notre pays est à l’abri d’autres coups d’Etat si les putschistes continuent à recevoir des traitements de faveur alors qu’ils doivent être sanctionnés  de façon exemplaire pour décourager tout agissement de ce type.

 

Il est avéré que la seule manière correcte de traiter les actes des citoyens est de faire prévaloir les principes de justice ; ce qui est contraire à la politique d’impunité et de tolérance coupable.

 

Ousmane DAO

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. Je remercie et félicite Ousmane Dao pour son article. Il contribue à une certaine prise de conscience.
    En observant les différentes interventions, il est facile de déduire que chacun a sa part de vérité.
    Je pense qu’au stade actuel de l’existence du Mali en tant qu’Etat indépendant, un vrai bilan de parcours doit être fait. Ce bilan nous aidera à mieux nous connaître et à être mieux armés moralement pour les combats actuels et futurs. Sans ce bilan, le Mali risque de continuer à pratiquer du pilotage à vue. Dans un tel contexte un accident peut survenir effectivement à tout moment.

  2. le vrai problème au Mali, c’est que la conscience collective est inexistante et la mentalité du peuple est le véritable terreau propice à toute sorte de brutalité militaire avec son corolaire d’enrichissement illicite et personnel des putschistes sans foi ni loi, ainsi que de pillage systématique des ressources de l’État de la part de ceux-ci. ce n’est donc pas étonnant qu’après chaque putsch, les auteurs soient idolâtrés par la populace et adulés par les politicards qu’ils auront placé au pouvoir entre temps, s’ils [les putschistes] décident de le rétrocéder bien évidemment… c’est donc un cycle infernal certes, mais profondément lié aux mœurs sociales ici bas, hélas ! et le comble, c’est qu’il n’est pas prêt de s’arrêter de si tôt. alors tant pis pour ce pays…

  3. Modibo était sanguinaire autant sinon pire que Moussa; des gens ont été assassinés par égo sous ce regime et ses orphelins sont vivants encore; les plus illustres sont les enfants DABO, TOURE et DICKO. L’histoire est têtue et les faits aussi. Nos pères étaient battus et emprisonnés les uns pour des histoires d’impôts ou culture de champs collectif qui ne servaient que les princes du jours et leurs progénitures , qui il faut le rappeller ont étudier tous apr la faveur des fonds publics a l’étranger et le bas peuple se mourrait a petit feu. Les autres pour des histoires de femmes.
    Nous avons vécu cette époque Mr DAO ET NOUS SAVONS CE QUE C”EST. Pourtant, Modibo a été réabilitéet avec lui l’US RDA avec STATUT a son honneur; alors pourquoi pas Moussa ?

  4. Mr DAO parle du régime US RDA comme si c’était le paradis; he bien Mr DAO sache que comme Moussa TRAORE, Modibo a fait pleins d’orphelins dans ce pays. Taoudéni et Kidal , c’est d”abord lui qui les a exploité comme lieu d’ assassinats sommairtes Je crois que tu méconnais l’histoire du régime l’US- RDA car a t’entendre, Modibo Keïta a les mains propres comme blanche neige. Sache que c’est uniquement sous son règne que le bureau politique choisissait des pseudo magistrats qui ne connaissaient rien dans le droit pour juger les adversaires politiques avec une sentance pré établie.
    Le régime US RDA était sanguinaire et voleur; en atteste les milliers d’hectaares avec TF appartenant aux différents tenant du pouvoir d’alors par EXPROPRIATION FORCEE. En Bon Entenduer ; Salut

  5. Dao.Tant qu’il y aura de l’injustice dans la gestion du pays, il y aura toujours des coups d’état.Quand tu écris que Modibo avait des “qualités étaient unanimement reconnues au delà des frontières maliennes voire africaines”, cela dépend du camp où tu es!Sinon le secrétaire permanent de l’ex-CMLN(colonel Youssou Traoré)a dit ici que jusqu’à février 1969, le CMLN a continué à recevoir des messages de soutien en provenance du Mali profond.Et on vous a bien dit que Sanogo n’était pas monté à Koulouba pour faire un coup d’état!Seulemnt comme ATT avait fui, il s’est “baissé pour ramasser” le pouvoir qu’il a d’ailleurs rendu 1 semaine après.ATT avait donc “démissionné sans pression” de son poste de président à la TV, tandisque lui Modibo Keita n’a jamais démissionné! 😉

    • ATT avait fui, il s’est “baisse pour ramasser le pouvoir” 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  6. Comment peut-on comprendre que le lâche et sanguinaire GMT bénéficie des largesses du pays alors qu’il a assassiné des centaines de maliens y compris des enfants et des femmes. Pour que justice soit rendu il doit être prive de toute assistance étatique pour qu’il comprenne à jamais ce vieux lâche que le coup d’état n ‘est pas un moyen pour arriver à ses fins. Abas le général de papier moussa Traore pour que vive un Mali éternel. Tous les maliens doivent cracher sur GMT!

  7. COUP D’ETAT = MINI TEMBLEMENT DE TERRE = TOUTES LES INSTITUTIONS A TERRE. ❗
    LES “DICTATEURS ET PUSHISTES” SE PRENNNENT POUR INDISPENSENSBLES ALORS QUE : COMME DISAIT OBAMA “L’AFRIQUE N’A PAS BESOIN D’HOMME FORTS MAIS D’INSTITUTIONS FORTE”;
    MOI JE PENSE QUE QUAND LE PRESIDENT TOMBE LES AUTRES INSTITUTIONS TOMBENT OU VACILLENT :”ALORS L’AFRIQUE A BESOIN D’UN HOMME D’ETAT FORT POUR ETRE LE GARANT DE LA STABILITE DES INSTITUTIONS” 💡 ❗

  8. Tant que un coup d’état est saluer et que les auteurs sont récompensés… attendez vous a un autre coup d’état. Et IBK sera renversé tôt ou tard par les militaire ou par le peuple. J’ai voté pour lui mais je vois venir.

  9. Monsieur ce qui met les hefs d’état africain à l’abris des coups d’etat c’et leur gouvernance.
    Imaginez comment nos gouvernants se comportent
    ATT et sa famille ont brillé par leurcupidité leur désamour de la& patrie
    IBK se met au dessus de la loi en ignoranr carrement la separation des pouvoirs et foulant au pied la justice de son pays. Il libère des assassin de maliens, lève des mandats d’arrêt contres des assassins de nos militaires qui à la longue vont se facher. Il promet m^me d’en liberer si c’est le prix de la paix “oui la paix des lâches” La mal gouvernance en Afrique est le terreau des coups d’etat c’est dire que très rares sont les pays en afrique où les coup d’etat ne se justifient pas

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