Tourbillon politique : Les élections générales de 2012 s’annoncent dans l’inquiétude

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La scène politique malienne est vivement bouleversée depuis un certain temps. Les luttes de positionnement et les manœuvres politiciennes font si rage qu’elles prennent des tournures inquiétantes.

Pendant ces 4 dernières années, il n’y avait aucun débat politique au Mali. Tous les partis s’étaient rendus presque neutres. Mais depuis mai dernier, à un an des échéances électorales, ils ont commencé à s’affirmer. Aujourd’hui, on assiste à une vraie bataille de positionnement et de visibilité sans modération, parfois. Puisque nos partis n’ont presque pas de programme ni d’alignement idéologique, ils se sont créés des repères, sur fond de crise, par rapport au fichier électoral. Certains ne veulent même pas qu’il y ait de consensus sur le sujet. Sur un tout autre plan, les luttes internes font des ravages dans plusieurs formations politiques. L’ADEMA est au bord de l’éclatement malgré le conseil d’Ali Nouhoum Diallo lors de la cérémonie de lancement de l’appel à candidature. C’était au sujet d’un consensus autour d’une seule candidature. Mais vue la détermination de Dioncounda Traoré, Ibrahim Iba N’Diaye, Sékou Diakité pour citer que ceux-ci, la ruche risque de se déchirer comme en 2002. Des indiscrets rapportent aussi que  plusieurs cadres de l’ADEMA seraient prêts à suivre l’ancien premier ministre Modibo Sidibé partout où il se prononcerait. Les mêmes tensions internes font écho au sein du PDES. Ahmed Diane Séméga et certains de ses compagnons seraient à couteau-tiré. Au même moment où il dissimule sa défaillance, Choguel Kokala Maïga du MPR commence déjà la chasse aux électeurs dans leur camp. En effet, l’héritier de l’UDPM s’est donné l’habitude de s’illustrer avec des louanges bien nourris à l’endroit de ATT en se montrant très proche de celui-ci et très fier du Programme de Développement Economique et Social dont il a participé à la mise en œuvre. Toujours dans ce tourbillon, la transhumance politique bat son plein. Parmi les derniers cas en date, on peut citer la désertion de madame Djiguiba Korotoumou Sidibé, ex présidente du mouvement national des femmes de la CODEM. Elle a rejoint l’ADEMA avec un nombre important de militants déserteurs, le 11 juin dernier. Un jour plus tard, 9 membres de SADI à Niono dont le député Mamadou Guindo, un conseiller de cercle, et des conseillers municipaux ont déserté au profit de la CODEM. Toujours dans la même circonscription, le SADI d’Oumar Mariko a perdu plusieurs autres membres influents qui ont rejoint le CNID FYT. Les remues ménages ne font que commencer. Avec les corruptions à outrance dans lesquelles plusieurs hommes politiques sont impliqués, les va-et-vient vont se multiplier. En effet, chacun d’entre eux cherche à se ranger dans un parti qui lui semble favori pour la présidentielle de 2012, afin de se mettre à l’abri.  Dans ce cas, les électeurs doivent être vigilants pour empêcher, depuis les urnes, l’impunité qui se prépare en douce.
Issa Santara

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