Le Président du Parti pour la Renaissance nationale n’a pas manqué, lors de la conférence débat organisée par la jeunesse du parti, de pointer du doigt les autorités maliennes dans la gestion du processus de dialogue. Selon lui, les pouvoirs publics ont fait preuve, à travers les errements et les tergiversations, d’un amateurisme déconcertant.
Le conférencier a fait savoir qu’il y a urgence à bouger, à agir et à négocier. Selon lui, le Mali aurait dû négocier dès le lendemain de Ouagadougou et avant même l’installation du Président de la République. « l’accord précise soixante jours après la formation du gouvernement ».
Aux dires de Tiébilé Dramé, malgré la formation du gouvernement depuis le 8 septembre 2013, le processus du dialogue n’a pas encore bougé. « Parce que, pendant longtemps dans ce pays, les nouvelles autorités se sont méfiées de l’accord de Ouagadougou pour des raisons incompréhensibles alors qu’il était à l’avantage du Mali. Il était favorable au Mali », a-t-il expliqué.
Il dira que le Mali étant le principal bénéficiaire avait de la peine à parler de l’accord de Ouagadougou. « Que nous ne demandons pas à ce qu’il soit respecté ou qu’il soit mise en œuvre. Il a fallu le 21 mai, après avoir déclaré un cessez-le-feu unilatéral, pour que nous commencions à parler de l’accord de Ouagadougou. Ouagadougou c’est devenu un cure dent à partir du 21 mai.
C’est quand même extraordinaire pour un pays », s’est-il étonné. Pour le président du Parena, cette situation a ramené le Mali à une année et demie en arrière. « On trouve aujourd’hui dans une situation d’avant l’intervention internationale. Tout simplement parce que les autorités actuelles avaient perdu de vu que l’accord de Ouaga a été négocier en faveur du Mali », a-t-il dit.
Avant d’ajouter que maintenant c’est devenu la référence pour le Mali et qu’on en parle même à la télévision malienne. «Il ne faut jamais renoncer à battre le fer quand il est chaud. Mais nous ne l’avons pas battu, nous avons tergiversé, nous avons tourné à rond. Un jour c’est le Maroc qu’on encourage, le lendemain c’est l’Algérie qu’on encourage. Après, on ne négocie pas. Et aujourd’hui, nous allons tranquillement à Canossa. Nous sommes sur le chemin de Canossa », a-t-il regretté.
Selon lui, ses conséquences sur le terrain sont terribles. Parce que le communiqué du gouvernement de l’autre jour qui prend en témoin la communauté internationale, concernant la concentration et le mouvement de troupes sur son territoire montre bien l’expression de l’impuissance de l’Etat face à la situation actuelle.
« C’est grave pour nous. C’est une humiliation supplémentaire pour notre pays. Parce que par nos errements, il faut le dire, par les errements, les tergiversations de nos pouvoirs publics qui sont en place depuis dix mois, qui ont fait preuve à la matière d’un amateurisme déconcertant », a-t-il conclu.
Ousmane Baba Dramé