Devant la situation difficile que traverse notre pays, consécutive, entre autres, aux événements douloureux de Kidal, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a cru bon de consulter la classe politique dans son ensemble (majorité et opposition), en recevant ce mercredi 4 juin ses représentants au palais de Koulouba.
Première du genre depuis l’accession d’IBK à la magistrature suprême, cette démarche a été saluée de part et d’autre. «Nous avons écouté avec beaucoup d’attention le Chef de l’Etat. Ce qui est sûr, c’est que l’opposition malienne est une opposition responsable, une opposition qui ne va pas manquer de critiquer et de proposer. Nous avons fait remarquer au Chef de l’Etat que nous sommes des Maliens à part entière, que nous aimons ce pays profondément, que nous sommes prêts à aider notre pays, quelle que soit la situation difficile dans laquelle il se trouve» de relever Soumaïla Cissé, le fondateur de l’URD, considéré comme le chef de file de l’opposition malienne.
C’est un engagement à saluer. Seulement voilà: cela ne doit pas s’arrêter au stade de la profession de foi, de la déclaration d’intention. L’acte doit suivre la parole. L’opposition systématique et stérile ne doit pas être la règle. Le tout n’est pas de s’adonner à cœur joie aux déclarations incendiaires, aux imprécations et autres critiques négatives, à la distillation des fausses rumeurs, en montant des épiphénomènes en épingle, dans l’espoir secret d’en tirer un bénéfice au plan politique.
Aucun agenda personnel ne vaut le destin du Mali. Si l’honneur du Mali est flétri, on ne verra ni la majorité, ni l’opposition. On dira tout simplement à l’extérieur: «Oh, ces Maliens!». Donc, que l’opposition prenne de la hauteur, qu’elle endosse la toge du patriote, fasse des critiques constructives, mais aussi des propositions salutaires.
A contrario, l’opposition doit éviter aussi un autre écueil, qui est à l’antipode du premier cas de figure: devenir une opposition alimentaire. En s’invitant au banquet national, au nom d’un consensus soporifique à la sauce ATTéenne. Un scénario qui anesthésie le sens critique, la lucidité et l’aptitude à prévoir et à prendre les décisions idoines pour la bonne marche du pays, le cerveau étant obscurci par les vapeurs et la succulence des mets successifs.
L’opposition doit donc préserver sa dignité et son sens de l’honneur et se garder de tomber dans de tels travers. Dictées uniquement par l’intérêt supérieur de la nation, ses critiques doivent être sans complaisance. C’est en cela seulement qu’elle peut se positionner sur l’échiquier politique malien comme un véritable contre-pouvoir, à même d’aider à arrêter le pouvoir et d’aider le Mali à aller de l’avant. Car ne dit-on pas que tout pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument?
Yaya Sidibé
Comme on le dit mieux vaut tard que jamais. IBK aurait pu consulter l’opposition directement après son investiture pour la simple raison qu’il a été plébiscité à un moment où le Mali allait très mal. Seul avec sa majorité il ne peut pas sortir le Mali de cette grave crise. Il ne l’a pas fait et c’est qui a fait que nous venons de perdre tout ce qu’on avait gagné.
Il est grand temps que les dirigeants maliens sachent qu’ils doivent s’assumer en tant que majorité tout en respectant le sens d’analyse, de critiques et de coopération de l’opposition qui doit, aussi être responsable. Mais mon triste constat est que nous n’aurons jamais la chance d’avoir des dirigeants à hauteur de souhait, car au Mali d’aujourd’hui il n’y a aucune chance de faire du NEUF AVEC DE L’ANCIEN.
Nous devons les balayer tous et de façon démocratique en faisant émerger une nouvelle classe de dirigeants d’ici les élections prochaines, si non le Mali sera “foutu” pour de bon. Que DIEU NOUS EN GARDE!!!
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