Le pouvoir d’Abidjan reste-t-il un des soutiens sûrs du président du Rassemblement Pour le Mali (RPM) et de l’Assemblée Nationale du Mali ? En tout cas, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) a eu un conciliabule avec le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, samedi dernier vers 11h dans un hôtel de la place. Un évènement qui n’a pas manqué de susciter curiosité et surprise de la part des témoins qui se sont demandés pourquoi ce président d’une institution de la république malienne serait venu rencontrer Guillaune Soro, fût-il Premier ministre de la Côte d’ivoire.
En tout cas, à en croire les témoins, IBK s’est rendu à l’Hôtel Salam vers 11H avec comme objectif : rencontrer le leader politique des Forces Nouvelles devenu Premier ministre de Côte d’Ivoire. Si nos sources ne savent pas ce que les deux hommes se sont dits, elles expliquent par contre que l’entretien a duré une trentaine de minutes. Puisque d’autres personnes attendaient d’être reçues par Soro qui devait prendre son vol pour Abidjan, le même jour, dans l’après midi.
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IBK intéressé par la situation en Côte d’Ivoire ?
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Si rien n’a filtré donc de ce tête-à-tête entre les deux hommes, il va sans dire qu’ils n’ont pas manqué d’aborder la situation socio-politique dans leurs pays respectifs. En effet, le pays de Soro Guillaume a repris espoir après quelques années de troubles sur fond de régionalisme. L’accord de sortie de crise signé à Ouagadougou entre peu à peu, dans le quotidien des populations. La réunification du pays et la liberté de circulation deviennent une réalité après le 16 avril 2007, date à laquelle le président Laurent Gbagbo et son Premier ministre, Guillaume Soro, chef de l’ex-rébellion, ont assisté, à Tiébissou, au démantèlement de la “zone de confiance” et ont applaudi quand un bulldozer a détruit un poste de contrôle, jadis, tenu en permanence par des soldats des forces internationales.
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Beaucoup d’habitants des villages environnants qui avaient fui les zones d’affrontements reviennent. Les coups de feu et les soirées de couvre-feu font place à la danse et tout le monde s’y met. A preuve, le 14 avril, la permière dame, Simone Gbagbo a esquissé quelques pas avec Sidiki Konaté, porte-parole de l’ex-rébellion devenu ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Quant à Charles Blé Goudé, tête de file des jeunes patriotes qui enflammaient les rues d’Abidjan, il est désormais passé maître dans l’art de faire la paix. C’est dire donc que la situation se normalise en Côte d’Ivoire.
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Alors, en se déplaçant de Sébénikoro en Commune IV pour venir rencontrer Guillaume Soro à l’Hôtel Salam, au Quartier du fleuve en Commune III du District, le président de l’Assemblée Nationale pourrait être tenté de convaincre l’opinion en soutenant qu’il rendait visite, en sa qualité d’ex- Premier ministre malien, à son collègue en exercice. A croire qu’il était venu partager son expérience avec le jeune Premier ministre ivoirien.
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Est-ce là le seul but de leur conciliabule ?
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En effet, chacun sait les relations entre IBK et les hommes forts à Abidjan actuellement. Le n° 1 du RPM fut Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire et au Gabon, mais n’a jamais pu présenter ses lettres de créance, le vieux Houphouet Boigny ayant refusé, l’accusant d’avoir pris faits et causes pour l’opposant Gbagbo dans la crise politique qui sécouait le pays. Dans son combat contre le pouvoir de Houphouet Boigny, Gbagbo utilisait toujours Guillaume Soro, alors président de la FEECI (Fédération des Elèves et Etudiants de Côte D’Ivoire). Aujourd’hui, il se trouve que son ami Laurent est chef de l’Etat ivoirien avec comme Premier ministre Soro.
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Vu les relations entre les deux pays, le président Gbagbo a dépêché son chef du gouvernement pour le représenter à l’investiture de son homologue malien, Amadou Toumani Touré réélu pour un second mandat. IBK était-il venu parler de l’International socialiste avec cette personnalité ivoirienne quand on sait que le FPI qui a porté Laurent au pouvoir en 2000 et le RPM sont tous membres de cette organisation ?
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Pas sûr, car même si Laurent a nommé Soro comme Premier ministre, les hommes ne sont pas du même bord politique. Dans ce cas,Ladji Bourama pourrait être venu pour discuter de son propre avenir politique avec Soro. IBK n’est jamais parvenu à se faire élire à Koulouba. Pensant créer la surprise en gagnant la présidentielle du 29 avril 2007, il a été humilié électoralement par ATT. Le président du RPM a failli verser dans la violence électorale, lui qui avait promis de réaliser le scénario à l’ivoirienne. Autrement dit, comme Gbagbo en 2000, il voulait appeler, lui aussi,les populations à descendre dans la rue pour reclamer la victoire, car, selon lui,sa victoire lui a été volée en 2002.
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Heureusement, le n° 1 du RPM s’est ressaisi. Il s’est souvenu certainement qu’il a, à un moment donné, exercé le pouvoir et sait donc qu’est-ce que l’appareil d’Etat. N’est-ce pas lui qui avait bastonné, humilié, arrêté et jeté en prison, ses opposants ( Me Tall, Mamadou Lamine Traoré, Choguel Maïga…) suite à la crise politique née des élections du 13 avril 1997 ? Donc on voit mal le même IBK jouer le rôle de chef d’une opposition au Mali, surtout que ceux qui ont eu à faire à lui en tant qu’opposants sont aujourd’hui avec le pouvoir. . Et apprend-on dans les coulisses, IBK aurait revisé sa position vis-à-vis du pouvoir ATT grâce aux conseils de certains chefs d’Etat.
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Qui sait si Gbagbo ne ferait pas partie de ceux-ci ?
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Par ailleurs, aujourd’hui, candidat aux législatives de juillet prochain, le candidat malheureux à la présidentielle aspire revenir à l’Assemblée Nationale afin de conserver son poste de président de cette institution. Dans cette optique, on rapporte qu’il serait entrain de remuer ciel et terre afin de trouver de personnalités pour intercéder auprès d’ATT pour qu’il use de son influence personnelle pour faciliter les choses en sa faveur. Car, le jeu risque de se compliquer cette année, contrairement à 2002. Des présidents de partis membres de la mouvance présidentielle sont en lice. C’est le cas de Youssoussi Touré de l’URD, de Me Mountaga Tall du CNID, de Dioncounda Traoré de l’ADEMA. Chacun de ses tenors de l’ADP est un prétendant sérieux au perchoir, s’ils étaient tous élus députés.
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Face à la menace de ces caciques de l’ADP, IBK était-il venu demander à Soro, lui qui a été fortement acclamé le 8 juin dernier au centre international de conférence, pour qu’il intervienne auprès d’ATT afin qu’il soit réélu député, puis président de l’Assemblée nationale ?
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Ce qui est sûr, après leur entretien, le jeune Premier ministre ivoirien s’est rendu à Koulouba pour rencontrer ATT avant de prendre son vol le même jour à 14h pour Abidjan. A-t-il discuté du cas IBK avec le président malien?
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Oumar SIDIBE (12 juin 2007)
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