Terrorisme au nord, insouciance au sud : Le Gouvernement prend le taureau par les cornes

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Depuis déjà un an, notre pays est confronté à une agression terroriste dans sa partie septentrionale. Et depuis le coup de force du 22 mars 2012, les démons de la violence, de la contestation, de la quête d’intérêts personnels, de l’insouciance et de l’irresponsabilité ont envahi le Sud. Mais le gouvernement vient de tenir la dragée haute pour remettre de l’ordre dans la maison. Est-ce la fin du holdup orchestré par les opportunistes de mauvais aloi ?

Le Président par intérim, Dioncounda Traoré

L’année 2012 aura été celle de toutes les désillusions au Mali. Tout est parti de l’absence totale de rigueur du Président Amadou Toumani Touré face aux défis qui se posaient au pays. Une fin de mandat mal négociée laissait planer le doute sur la volonté d’y mettre fin par des élections transparentes et crédibles pour remettre le témoin au choix du peuple. De l’idée d’un troisième mandat on passait à celle de remettre le témoin à un dauphin en l’occurrence le Premier Ministre Modibo Sidibé. Et à un mois de la présidentielle, les Maliens ne disposaient pas d’un fichier électoral fiable, et la rébellion avait éclaté au Nord. Déjà un report de la date des élections se dessinait.
C’est alors que le capitaine Sanogo et ses hommes ont mis le pied dans le plat de la désolation qui emportait l’armée vers les rivages de la destruction.
Le Président Att qui voulait plaire à tout le monde avait fini par déplaire à la majorité silencieuse de sa propre famille : l’armée mal formée et mal équipée pour une guerre non conventionnelle.
Le meneur attitré de ce terrorisme déstabilisateur n’est paradoxalement autre que le conseiller et protégé de  ATT lui-même, en l’occurrence le criminel de guerre Iyad Ag Ghali. Il sème la terreur à Aguelhok avec l’ensemble des groupes armés et le Président n’est pas à mesure de fournir les moyens d’une riposte adéquate, ni des justifications convaincantes face aux soulèvements des femmes et des hommes du camp de Kati. Il sera contraint à faire ses valises pour Dakar.
C’est alors que commencent les affrontements d’une autre nature. D’une part entre les regroupements politiques et d’autre part entre bérets rouges et bérets verts, avec en fond de  toile des hostilités à l’intervention de la CEDEAO. Comme quoi, on n’arrive pas à résoudre nos problèmes qui constituent incontestablement une menace pour les autres et on ne veut pas de leur intervention. Des opportunistes ont applaudi le coup d’état et n’ont ménagé aucun effort pour faire des putschistes les maîtres du jeu, allant jusqu’à tabasser le Président par intérim. Ceux qui ont fuit les combats au Nord sont devenus les héros au Sud. La seule question qui reste sans réponse jusqu’à ce jour, c’est la reconquête du Nord. La question subsidiaire est de savoir comment l’armée fêtera-t-elle le 20 janvier 2013 ?
En effet, la chose la mieux partagée au Mali de nos jours, c’est la douleur,  celle de voir un pays partagé en deux entités géographiques entre un pouvoir transitoire d’une part, et des terroristes d’autre part. Nous vivons un Mali qui manque presque tout. Pour ainsi dire, tout est à refaire et tout de suite. Alors que l’Etat n’a rien et ses partenaires financiers lui ont tourné le dos, les ONG ont plié bagages.
Mais une grande et vielle nation comme le Mali ne peut pas s’effacer de la carte géographique du monde.  La reconstruction sera certes difficile et lente, mais elle se fera au gré des priorités. Et d’ailleurs les autorités de la transition n’ont de mission essentielle que la conduite de ces priorités, notamment la libération du Nord et l’organisation d’élections libres et transparente. Le reste est aléatoire en dehors des besoins vitaux dont l’alimentation et la santé.
C’est tout comme pour un pays en guerre : l’école, les loisirs et beaucoup d’activités sont suspendues au Nord. Ce fut le cas en Côte d’Ivoire et dans d’autres régions du monde. Aux Maliens de réfléchir pour éviter le pire.
En effet, tout le retard accusé dans la libération du Nord n’est que la conséquence de l’incivisme qui a pris corps dans cette phase transitoire. Chacun est devenu le premier responsable du pays pour dicter sa loi. De petits hommes politiques à la tête de partis politiques insignifiants veulent se faire voir. Des religieux en manque de popularité aspirent à la grandeur de leur rêve, des syndicalistes affamés sont aux abois. Où va le Mali ?
C’est pourquoi nous saluons l’engagement actuel des forces armées maliennes à reconquérir le Nord. Et nous saluons la décision du gouvernement à propos de la fermeture des écoles de Bamako et de Kati. Les élèves et étudiants manipulés à des fins politiques, sont sortis des écoles, facultés et instituts pour se mêler aux jeunes manifestants déjà mobilisés par les pros putschistes dans tous les quartiers de Bamako. Des voitures sont bloquées par des hommes armés, le chauffeur et les passagers sont braqués, des commerces sont vandalisées et la circulation perturbée. A Bamako, ce fut le sauve-qui-peut au niveau des populations du centre ville. A Kati aussi, quartier général du capitaine Sanogo, le ton est monté d’un cran car les jeunes de cette ville ont rivalisé d’ardeur avec ceux de Bamako, dans l’exigence de la tenue des journées de concertation nationale et la démission du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. C’est face à cette montée de la tension observée sur le front scolaire à Bamako et Kati mercredi dernier, avec des manifestations qui ont paralysé les deux villes, que le gouvernement a décidé de fermer les classes jusqu’à nouvel ordre. Il s’agit pour l’Etat de fermer momentanément l’école pour contribuer à une baisse de la tension sociale, pour éviter aux enfants cette insécurité qui pourrait faire le glisser dans une guerre civile. Car personne n’a le monopole de la violence. Demain, le FDR et les populations écœurées pourraient se dresser sur le chemin des fauteurs de trouble. Et l’on plongerait notre pays dans une guerre civile au grand bonheur des terroristes.
Il est temps que les fauteurs de trouble fassent un examen de conscience et permettent au gouvernement d’union de faire son travail. Déjà, le Premier ministre ne dort plus que d’un seuil œil, il a effectué un périple dans la sous-région et vient d’envoyer les troupes à la reconquête des régions occupées, avec la bénédiction des autorités militaires (CNRDRE et ministère de la défense) et du président par intérim. Il ne revient pas à ceux qui ont tenu leurs concertations nationales (Les cinq groupements de la nouvelle plateforme, notamment Ibk-2012 ; Copam-force vive ; Copam 1 et 2 ; Front patriotique pour le Mali et Diogo ni maya) de remettre cela. Pour une première, des débordements ont conduit à la violence jusqu’au palais présidentiel. Cette fois encore les mêmes personnes demandent la démission du Président par Intérim. Où est passé le Capitaine Sanogo qui nous promettait le respect des institutions lors de la démission de Cheick Modibo Diarra ? Est-il toujours derrière les fauteurs de troubles alors que les combats font rage au Nord ? Nous n’y croyons pas d’un seul iota. Sanogo doit réagir avec la fermeté qu’on lui connaît et l’esprit de patriotisme dont il aime à se faire prévaloir.
Qui vira verra !
Mamadou DABO

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3 COMMENTAIRES

  1. oui presi,mais l’echarpe blanche ,on la met dans le tirroir,et on les rentre dedans copieusement,et apres le budget de l’Armee sera la priorité des contribuable maliens ,plus jamais cette erreur.vive le Mali.
    MNLA,a votre tour pour rasage complet du pubis

  2. Un probleme internationale requiert une solution internationale. Ce qui me fait mal est que le Cherif de Nioro soit manipuler dans la politique politicienne de Bamako. Je suis un adepte Hamaliste et mes CONVICTIONS politico-securitaires sont mes droits ABSOLUES et indeniables. Nous exhortons a notre Illustre Guide de Nioro de s’abstenir de la politique car c’est un terrain ou TOUT est permis et les acteurs sont libres de leurs opinions. La politique ne rime pas avec le RESPECT religieux.

  3. Merci.
    Sachons raison garder. La seule lutte qui vaille est la libération du pays avec l’aide de pays amis et frères.

    Toute autre attitude sera indigne de la mémoire des soldats ayant perdus leur vie sur le champ de bataille.

    A bon entendeur Salut!

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