Au cours d’une conférence de presse animée le 10 novembre 2012 à la Maison de la Presse, le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR) a rendu public son mémorandum relatif aux Concertations nationales devant se tenir très prochainement dans notre Capitale. De cette conférence de presse par Ibrahim N’Diaye, l’on retiendra que le FDR n’entend pas participer à ces Assises si elles doivent remettre en cause les Institutions de la République..
Dans sa déclaration liminaire, le conférencier a révélé que le FDR a été saisi par lettre N° 678/PM-CAB du 23 août 2012 du Cabinet du Premier Ministre, lui demandant de désigner un représentant à la Commission technique d’élaboration des Textes de Référence (TDR) de la Concertation nationale, tout en réaffirmant son accord de principe pour participer à une Concertation nationale organisée par le Gouvernement. A l’en croire, le FDR estime qu’il s’agit d’un moment important de la Transition ; d’où la nécessité de la préparer avec minutie, rigueur et dans un esprit de consensus.
C’est dans ce même esprit que le FDR lui a demandé de bien vouloir rapporter la décision n° 2012-0104/PM-CAB du 15 août 2012 portant création et composition de la Commission technique chargée de l’élaboration des Termes de Référence (TDR) de la Concertation nationale afin de mettre les différents regroupements (FDR, COPAM, CSM, ADPS et IBK 2012) sur un pied d’égalité, tout en confiant la présidence à une personnalité consensuelle.
«A ce jour, nous n’avons reçu aucune réaction de sa part sur ces questions qui constituent des préalables déterminants. A notre grande surprise, il nous a saisis d’une nouvelle correspondance en date du vendredi, 7 septembre 2012, par laquelle il nous invite à communiquer, au plus tard le lundi 10 septembre 2012 à 12 heures, les noms de deux représentants de notre regroupement à la Commission d’Organisation des Concertations Nationales», a déploré le conférencier.
Selon lui, à la lecture de l’avant-projet de termes de référence qui lui avait été soumis, le FDR a tenu à souligner que l’objectif des Concertations n’est point de remettre en cause les institutions de la transition, ni de dépouiller de leurs prérogatives les institutions constitutionnelles, encore moins de revenir sur les questions déjà prises en charge par l’Accord-cadre ou la loi, notamment le Comité militaire de suivi de la reforme de l’armée et la loi de programmation militaire…
Pour le FDR, la détermination des critères de sélection des participants constitue l’un des points les plus importants pour la réussite des Concertations. En effet, il y a lieu de préciser que le contexte actuel étant totalement différent de la transition de 1991/1992 où les institutions étaient dissoutes ou inexistantes, les Institutions de la République de même que les collectivités territoriales doivent jouer un rôle déterminant afin de respecter la dimension nationale de l’activité. «Le contraire nous ramènerait à des consultations bamakoises et non nationales», a martelé Iba N’Diaye. Et de poursuivre que c’est la même logique qui justifierait la participation de l’ensemble des partis politiques qui avaient été négligés au profit d’associations non représentatives et n’ayant souvent aucune existence ou reconnaissance officielle. «Nous avions précisé que la prise en charge des pertinentes recommandations ainsi formulées à l’avant-projet de TDR déterminera la participation de notre regroupement auxdites Concertations», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le FDR pense qu’il serait difficilement compréhensible qu’un parti politique soit écarté pendant que des associations qui n’ont aucune existence officielle et point de représentativité soient retenues sans que l’on en sache les raisons profondes. A ce niveau, il y a lieu de nettoyer la liste proposée au titre de la société civile afin de maintenir le caractère crédible de l’évènement. A titre d’exemple, des associations historiques sont écartées (ADEMA Association, CNID Association, JLD, ADIDE, AMUPI, Les Boucliers de la Démocratie, CNJ, APDF, FENACOF…) au profit d’autres à l’existence et aux agissements douteux ou n’ayant aucun rapport avec les Concertations (Exemples : Association des Exploitants de Sable et Gravier, Association Yéréwoloton, Réseau Malien des Consommateurs de Téléphonie Mobile, Laïdou Telecom…).
En somme, le FDR se dit toujours disponible pour participer à d’éventuelles Assises nationales qui ne remettraient pas en cause les institutions constitutionnelles si et seulement si, les TDR sont définis avec la participation de tous les regroupements politiques ; si la composition de la Commission d’organisation est reprise ; et enfin, si la Commission d’organisation est dirigée par une personnalité choisie de commun accord.
Ahmadou MAÏGA