Siaka Sangaré, de la Direction Générale aux Elections, DGE, était face aux journalistes, pour informer des dispositions prises pour corriger les anomalies, et surtout pour que tous les électeurs puissent obtenir leurs cartes, avant le 29 juillet. Quant à Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, il a assuré que tout sera mis en œuvre pour que les opérations de vote puissent se dérouler dans les bonnes conditions. Entre les propos de ces deux généraux et la réalité sur le terrain, le fossé n’est-il pas grand ?
Le premier tour de la présidentielle a été fixé au 29 juillet 2018, soit dans moins de trois mois, et pourtant les inquiétudes demeurent quant à sa bonne organisation à la date prévue. Entre temps, les autorités se démêlent pour rassurer l’opinion nationale et la communauté internationale qu’elle aura bel et bien lieu et dans toutes les bonnes conditions de transparences et de sécurité. Au cours de sa conférence de presse, le Général Sangaré de la DGE, s’est voulu tranchant en affirmant que « le fichier électoral biométrique audité fait ressortir zéro doublon réel ; zéro électeur mineur illégal, zéro électeur sans lieu et bureau de vote, pas de bureau de vote avec plus de 500 électeurs » et que les électeurs auront leurs cartes avant le 29 juillet date du premier tour. Quant au Général Traoré, ministre en charge de la sécurité, il a affirmé que l’armée est en train de monter en puissance et que la peur aurait changé de camp, car les terroristes seraient acculés dans leur dernier retranchement. Pour lui, les élections auront bien lieu sur toute l’étendue du territoire et dans les bonnes conditions de sécurité. Ces propos sont bons à entendre, mais il y a une montagne de questionnements. Ceux liés au temps qui est loin d’être le meilleur allié. Les cartes d’électeurs ne viendront que le 12 juin pour être distribuées avant le 29 juillet. La sécurisation du Centre et du Nord est loin d’être une réalité. Comment pourrait-on organiser des élections dans de telles circonstances ? La réponse dans deux mois.
Youssouf Sissoko