Tension politique au Niger : -Les sanctions et l’ultimatum de la Cédéao… : -Le soutien de l’Union européenne… : -Les mises en garde du Burkina, du Mali et de la Guinée…

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Le 51è Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Cédéao, réuni le 30 juillet 2023 à Abuja, a pris de vigoureuses mesures relatives contre les autorités militaires du Niger et a menacé d’user de la force pour rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Le Haut représentant de l’U.e soutient l’initiative. Les gouvernements du Faso, du Mali et de la Guinée expriment leur solidarité au peuple frère du Niger, mettent en garde l’institution communautaire si elle met sa menace à exécution.

La Conférence estime que «le Président Mohamed Bazoum demeure le Chef d’Etat légitime élu de la République du Niger, reconnu par la Cédéao, l’Union Africaine et la communauté internationale. A cet égard, seuls les actes officiels du Président Bazoum ou de ses cadres dûment mandatés, seront reconnus par la Cédéao». Elle a condamné avec la plus grande fermeté la tentative de renversement de l’ordre constitutionnel au Niger et la détention illégale du Chef d’Etat du Niger, ainsi que de membres de sa famille et de son gouvernement. Elle exige en conséquence sa libération immédiate et son rétablissement dans ses fonctions de Président de la République, ainsi que la restauration de l’ordre constitutionnel en République du Niger tout en rejetant toute forme de démission qui lui serait attribuée.

Pour la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernements, la détention du Président Mohamed Bazoum est une prise d’otage. Et elle tient les auteurs de la tentative de coup d’Etat pour responsables de la sécurité et de l’intégrité physique du Président, ainsi que des membres de sa famille et de son gouvernement.

Si les exigences de la Conférence n’étaient pas satisfaites dans un délai d’une semaine, souligne le communiqué final, la Conférence envisage de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l’usage de la force. «A cet effet, les Chefs d’Etat-major de la Défense de la Cédéao devront se réunir immédiatement ».

Des mesures sans précédent avec application immédiate

La Conférence exige des comptes aux responsables ayant commis des actes qui ont entrainé des pertes en vies humaines et la destruction de biens de citoyens et résidents innocents et condamne les déclarations de soutien de gouvernements étrangers et d’organismes militaires étrangers privés.

Les chefs d’Etats et de gouvernements de la Cédéao ont pris des mesures sans précédent avec application immédiate. Il s’agit de la Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cédéao et le Niger ; de l’établissement d’une zone d’exclusion de la Cédéao pour tous les vols commerciaux à destination ou en provenance du Niger ; de la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les Etats membres de la Cédéao et le Niger; du gel de toutes les transactions de service, y compris les services publics et des avoirs de la République du Niger dans les banques centrales de la Cédéao ; du gel des avoirs de l’Etat du Niger, ainsi que des entreprises publiques et parapubliques logés dans les banques commerciales ; de la suspension du Niger de toutes formes d’assistance financière et de transactions avec toutes les institutions financières, notamment la Bidc et la Boad ; de l’interdiction de voyage et gel des avoirs des officiers militaires impliqués dans la tentative de coup d’Etat.

Selon le communiqué final, «cette mesure s’applique également aux membres de leurs familles et aux civils acceptant de figurer dans toute institution ou tout gouvernement à mettre en place par ces officiers militaires ». L’Uémoa a endossé ces mesures de la Cedeao. Dans un message publié sur le réseau social Twitter, Joseph Borrel a souligné que l’Union européenne, dont il est le  Haut représentant pour la politique extérieure, soutiendra rapidement ces mesures.

24 heures après la tenue de ce Sommet et l’entrée en vigueur de ces mesures, les gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali ont réagi dans un communiqué conjoint. Premier du genre. Les gouvernements de transition du Faso et du Mali expriment leur solidarité au peuple frère du Niger qui a décidé en toute responsabilité de prendre son destin en main et d’assumer devant l’histoire la plénitude de sa souveraineté. Ils dénoncent la persistance de ces organisations régionales à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme.

Comme l’intervention unilatérale de l’Otan en Libye

Ils refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens. Toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali avertissent-ils, et entraînerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cédéao, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger. Ils mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’Otan en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

‘’Les Gouvernements de Transition du Burkina Faso et du Mali sont profondément indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort.»

Le Gouvernement de transition de la Guinée a aussi publié un communiqué dans lequel il estime qu’une intervention militaire au Niger actera la dislocation de l’organisme sous-régional.

Moussa Diarra

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8 COMMENTAIRES

  1. J’ai posé la question depuis la semaine dernière je n’ai pas toujours de réponse, Bazoum son discours a dit que si barkhane quitte le Mali la ville de Ménaka tombera entre les mains des terroristes , qui est tombé Bazoum ou Ménaka ? Kinguiranke tu es seul capable de mes répondre cette question, La politique aux politiciens .

  2. Dr Moussa Dasse Mariko
    3 Août 2023 at 17:48
    La situation du Niger serait-il assimilable à un régime imposé de « contrainte par corps « infligée par une certaine CÉDÉAO et UEMOA à l’encontre de ce pays…Elles se devraient d’être prévoyantes depuis ses textes de prévoir et exiger des dispositifs additionnels depuis l’amont dans les textes fondamentaux de chaque pays membre… Sortons vraiment de l’innocence .

  3. Why is it ECOWAS do not ever address cause of military takeovers which is corruption by presidents plus their governmen? It appear corruption of government officials have ECOWAS approval. That appearance alone is just cause to replace ECOWAS. In Niger case corruption of Niger President Bazoum government left military without ability to purchase equipment plus arms needed to win at battle against terrorists. This have resulted to high casualties rate where 40 or more Nigerien well trained soldiers have been slaughtered in single battle. I see Bazoum as murderer who assisted terrorists with those slaughters . Bazoum assisted terrorists by stealing money that should have been used to purchase powerful arms needed to battle terrorists instead Nigerien military was forced to fight terrorists with terrorists having arms that were far more powerful.
    ECOWAS do not address corruption no matter how much it pulls nations apart. ECOWAS instead refer to corrupt officials being voted into office. Voters make error in choices sometimes life or death errors. There must be method to compensate for that life or death error when president leadership very much endanger nation existence. With most government not having establish law that would timely remove incompetent or/plus incompetent leader it becomes survival condition where in Africa we are timely employing survival of fittest method where military comes to rescue plus employ steps plus stages government that is accountable plus reliable. This had to be done in Sahel Federation nations. As result terrorism appear as if in time it will be conquered with all terrorists of Sahel found plus neutralized. That is news we find likeable!
    Henry Author Price Jr. aka Kankan

  4. L’ultimatum de la CEDEAO est tombé à l’eau , l’Union européenne doit être souvenir le Niger contre le terrorisme plutôt, vous allez faire d’ omelette au four, voleurs de ressources d’Afrique .

  5. Le nègre qui lie pieds et mains d’un autre nègre et le livre au blanc.
    La cedeao n’a plus de raison d’être et doit être combattu au même titre que l’impérialisme.

  6. Ce qui est certain, aucun pays du Sahel ne restera passif aujourd’hui lorsque cette mauvaise et maudite CEDEAO lancera son attaque pour imposer un Président totalement honnie par ses compatriotes depuis plus de deux ans maintenant. Nous restons convaincus qu’au jour d’aujourd’hui, aucun pays du sahel ne restera silencieux et passif face à cette éventuelle attaque contre le Niger et nous sommes convaincus d’autres puissances de cette planète serons à nos côtés si cette attaque irresponsable et indigne de la part des pays occidentaux se confirmerait. Comment peut-on accepter qu’un pays souverain comme le Niger peut-être diriger par les autorités d’une organisation fantoche et irresponsable? Cette organisation depuis son existence en 1975 qu’a-t-elle pu poser comme actions constructives au compte de ses états membres? Elle a été créée en 1975 à Lagos au Nigeria, mais de cette date à ce jour, ses dirigeants n’ont pas pu réussir quoi que ce soit dans l’espace des quinze pays qui l’a compose.
    La CEDEAO a établi par le traité de Lagos signé le 28 Mai 1975 par quinze pays de l’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.
    Le Cap-Vert a rejoint la Communauté en 1976 mais la Mauritanie a décidé de la quitter en 2000.
    Son objectif principal est de « promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective d’une Union économique de l’Afrique de l’Ouest en vue d’élever le niveau de vie de ses peuples, de maintenir et d’accroître la stabilité économique, de renforcer les relations entre les Etats Membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain ».Si les objectifs initiaux étaient essentiellement économiques, la Communauté a par la suite pris en charge les questions politiques. Ainsi, en 1990, il a été mis sur pied une force de maintien de la paix (ECOMOG) suite aux différents conflits survenus dans la région.
    La CEDEAO est composée de 8 institutions principales : la Conférence des Chefs d’États et du gouvernement, le Conseil des ministres, le Parlement de la Communauté, le Conseil économique et social, la Cour de justice de la Communauté, la Commission, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, l’Organisation Ouest-Africaine de la santé. Parmi ces institutions, la Commission constitue est la principale entité chargée de la mise en œuvre des politiques et mesures adoptées par la Conférence des Chefs d’États et le Conseil des Ministres. Elle a été instituée en 2006 en remplacement du Secrétariat.Elle est composée de neuf commissaires issus à tour de rôle des pays membres.
    Le Siège de la CEDEAO est à Abuja, au Nigeria.
    De nombreux programmes sont en cours de conception ou de mise en œuvre pour renforcer l’intégration de cette zone qui représente un marché de 295 millions de consommateurs.

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