Tenir les élections communales et régionales en octobre prochain : «C’est une violation de la loi» dixit Ali Nouhoum Diallo

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Aly Nouhou Diallo
Aly Nouhou Diallo

Dans notre dernière livraison, nous rapportions que le Pr. Ali Nouhoum Diallo, ancien Président de l’Assemblée Nationale et acteur très averti du paysage politique malien, nous confie que l’organisation des élections communales et régionales prévue pour le 25 octobre prochain cautionnerait la partition du pays. Nous avons rapproché l’intéressé pour qu’il nous développe son hypothèse dans une entrevue qu’il nous a accordée à son domicile.

Selon lui, son hypothèse repose sur le fait que l’organisation des élections communales et régionales est tout d’abord une violation flagrante de la loi adoptée par le gouvernement  le 14 décembre 2011 portant création des circonscriptions, cercles et arrondissements des régions de , ,  et . Ce projet de loi initié par le Président ATT prévoit la création de plusieurs régions supplémentaires en plus des 8 existantes. Ali Nouhoum Diallo pense que cette loi doit être d’abord abrogée. Ou, à défaut,  délimiter les limites géographiques de ces nouvelles régions et déterminer leurs populations. C’est seulement sur cette base qu’on peut dire combien de communes il y aura. Ces dispositions sont également reprises dans l’accord de paix et de réconciliation nationale. Autant de questionnements qui sont des préalables qui doivent être réglés avant d’organiser des élections communales et régionales. Sinon l’accord tombera à l’eau et ce n’est pas sûr que les bandits armés vont se laisser faire, car il ne faut pas perdre de vue qu’ils ne se sont pas battus pour rien, a dit le vieil homme.

Ensuite, il soutient que même si l’Etat se décide à aller à ces élections, il ne peut assurer la sécurité des opérations dans ces régions au vu seulement du contexte actuel d’insécurité tous azimuts du pays. Il s’est demandé comment les Maliens ne comprennent pas cela ? Les Arabes et les Oulemidens tiennent toujours à avoir leurs régions à eux, ils ne laisseront pas cette occasion passer. On risque de se retrouver devant le scénario de l’année où Ibrahim Ag Bahanga a pris les urnes en otages pour réclamer que son village soit érigé en commune, a affirmé l’ancien Président de l’Hémicycle de la Cedeao.

Enfin, il est formel que les bandits armés et leurs alliés n’ont pas le même agenda que le gouvernement sur ce dossier. Leurs velléités séparatistes les animent toujours. Ils attendent juste un faux pas du gouvernement pour remettre ça sur la table. Pour Ali Nouhoum Diallo, les alliés des groupes armés travaillent à couper notre pays en trois parties, d’où l’ouverture d’un nouveau front au centre du pays.

Le politicien aguerri conclut que le gouvernement a besoin de conseil sur ce dossier, car ces élections nous conduisent droit vers une catastrophe. C’est ainsi qu’il lance un appel aux autorités d’oublier leurs ambitions électoralistes et de penser au Mali.

Harber MAIGA  

 

ALI NOUHOUM DIALLO A CŒUR OUVERT

«Les Maliens doivent arrêter de se lamenter et prendre leurs responsabilités»

Le Pr. Ali Nouhoum Diallo, grand politicien et acteur incontesté du mouvement démocratique était face à la Presse ce samedi. Il n’est pas allé par le dos de la cuillère avec le franc parlé qui le caractérise. Il a passé en revue les grandes questions d’actualité tout en laissant parler son cœur de patriote. Nous vous proposons les meilleurs morceaux de sa réaction. Lisez.

Face à ce qui prévaut dans notre pays, Ali Nouhoum Diallo pense que les Maliens doivent arrêter de se lamenter sur leur sort et prendre leurs responsabilités face à certaines situations. Il soutient qu’on est trop pacifiste pour que les choses changent. On se contente seulement de dénoncer et ça s’arrête là. Personne ne pose d’acte, a-t-il regretté. L’orgueil, la fierté et la dignité du Malien n’existent plus, chacun ne se bat que pour son intérêt personnel, personne ne pense à l’intérêt collectif.

«  Les députés de la majorité se comportent comme sous le temps de l’Udpm »

L’honorable ancien Président de l’Assemblée Nationale du Mali et du parlement de la Cedeao n’est guère fier des députés et du comportement du président du bureau. Il a affirmé, pour répondre à la question d’un confrère, que s’il était aux affaires, les choses n’allaient pas se passer ainsi à l’Assemblée Nationale. Les députés de la majorité se comportent comme sous le temps de l’Udpm. De mon temps, je ne cesse de sermonner les députés pour qu’ils se comportent bien, a-t-il, dit. Il a soutenu les harceler même. Pour ce qui est de la direction du perchoir, l’ancien député a martelé qu’il ne souhaite pas juger Isaac Sidibé, mais entre lui et Abdramane Niang, son choix était déjà fait. Mais hélas !

«Ils veulent nous imposer d’ouvrir des négociations avec Iyad Ag Ghaly»

Le Pr. Ali Nouhoum Diallo a profité de l’occasion qui lui a été donnée pour tirer la sonnette d’alarme par rapport à ce qu’il a qualifié lui-même d’aberrant. Il s’agit des supputations en cours qui souhaiteraient que le Gouvernement malien entre en négociation avec le renégat Iyad Ag Ghaly, cerveau de la secte Ansardine qui a coupé des pieds et des mains des pauvres populations au Nord pendant l’occupation de 2012. Cet énergumène qui a fait des manches courtes et des manches longues, selon son humeur du jour, violé des femmes et lapidé des pauvres innocent serait en phase de revenir dans la République qu’il a lui-même reniée. C’est sur ce fait qu’Ali Nouhoum a souhaité attiré l’attention du peuple en demandant d’être vigilant. Selon lui, ils veulent qu’on ouvre de nouvelles négociations avec Iyad pour qu’il y ait de nouveaux agréments qui nous éloignent de plus en plus de la République démocratique et laïque. L’activiste de la société civile pense également que ce stratagème en cours est une volonté de l’occident de nuire davantage afin de parvenir enfin à la division du pays.

«On nous distrait au Sud pendant que la Cocaïne circule au Nord»

L’homme à plusieurs casquettes ne démord pas dans sa récrimination contre l’Occident. Selon lui, on est en train de nous distraire au sud du pays avec des histoires à dormir debout telles que l’insécurité pendant que la cocaïne circule tranquillement au nord. Le Professeur estime que les trafiquants, malgré tout ce qu’on dit ou qu’on est en train de faire pour casser leurs ailes, n’ont jamais cessé leurs activités et ceux qui sont supposés sécuriser le nord assistent à ce drame sans mot dire.

«Les jeunes du Mali doivent rentrer dans la résistance»

Comme un appel à révolte ou au soulèvement populaire, le Médecin a martelé que les jeunes Maliens doivent rentrer dans la résistance. Ils ne doivent plus se laisser faire et continuer à subir le diktat que leur imposent la communauté internationale et certains responsables nationaux dans leur propre pays. Ils doivent se lever contre certaines situations et pouvoir dire « non ça suffit » et réclamer ce qui leur revient de droit, pense le septuagénaire.

« C’est nous qui avons encadré IBK quand il est rentré de la France »

Décidément, le vieux Professeur a décidé de sortir le grand jeu. On le savait homme à ne pas avoir sa langue dans sa poche. Eh bien, il a fait des grandes révélations sur le Président de la République quant à ses premiers pas en politique. Selon lui, ce sont eux qui l’ont encadré quand il est revenu de la France, lui Ali Nouhoum Diallo, Boubacar Sada Sy, Boubacar Bah dit Bill, Oumar Fréderic Kanouté, entre autres. C’est d’ailleurs Oumar Fréderic qui a guidé ses premiers pas au sein du parti malien du travail de l’époque. Dans ce cas, eux, ils sont sûrs de l’avoir bien formé, maintenant quand il pense qu’il a besoin de conseil, il me fera certainement venir. Aussi, dira-t-il, lui Ali Nouhoum a des principes de fonctionnement quels que soient les rapports qu’il puisse avoir avec quelqu’un. C’est ainsi que son amitié avec quelqu’un ne l’empêche pas de le critiquer quand il le faut et de le conseiller quand il en a besoin. Ainsi donc, notre cher Président a eu des professeurs en politique et pas des moindres. Sacré Ladji Bourama !

Haber MAIGA

 

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