Tapis rouge : Partis clandestins et oppositions ouvertes au plus près de l’évènement électoral

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Cela n’a rien à voir, de comparer la IIème République, régime sous lequel les partis politiques actuels, à l’état embryonnaire, se déclaraient clandestins, et la IIIème République, où on constate un foisonnement de partis politiques. Il n’y a rien de consubstantiel non plus, filialement parlant, entre un régime politique légitime, du point de vue de l’historicité propre, et ce régime là, qui n’avait pour champ d’historicité, que sa propre historicité : le coup d’État du 19 novembre 1968 (Auteur, le CMLN).

Je veux dire subsidiairement ceci : le régime qui a fondé le nouveau et actuel Mali, ne doit pas être comparé à l’autre régime, qui n’avait de Pays et de Mali, que celui-ci que l’on s’efforçait de bâtir dans l’ombre de l’inexpérience aux affaires, l’entêtement obscure des hommes du pouvoir «CMLN» et l’aveuglement de ceux qui se prenaient ou se disaient «Maliens» sans trop aimer cet épithète, ni forcément trop y croire. Et ça a bien fini par arriver Révolution du 26 mars.

Pourquoi donc est-ce ce sentiment si désagréable d’incertitude accrue, qui règne permanemment dans nos cœurs ? Jusqu’à présent ! Par rapport à nos propres perceptions et déceptions ! Par rapport au système vexatoire de l’esprit humain ! Par rapport à nos mœurs d’hésitation, de regrets spontanés et à retardement et par rapport à l’amertume nationale, fille de la morosité économique ambiante.

Je veux aussi oser, avoir l’audace, de parler à la place de la voix des sans voix, sans avocats mâles et défenseurs majors de leur cause, eux elles qui souffrent. A cause de leur foyer ébranlé par ce nouveau code, leurs terres distribuées parts minorées par cet autre même code et leurs droits syndicaux et salariaux bafoués par un autre code du même genre toujours : le triptyque (codex) «diversification – démultiplication – dislocation» ou «3D».

            Cependant qu’il y a à dire et qu’il n’y a qu’à dire haut et fort, en tout bon malien que nous sommes et demeurons, à qui nous ressemblons également, malien moyen ou malien supérieur (car il n’y a pas de malien inférieur par rapport à l’Histoire et la geste mandingue du Grand Mali, cf. l’ouvrage du Pr Youssouf Tata Cissé) ceci donc :

– Primo : les Libyens chassés de Libye avant l’assassinat du Colonel Khaddafi ont beau être des Maliens bons chics, bon genre, rien ne le prouve plus désormais à nos autorités compétentes. Celles qui les ont mal accueillis comme celles qui leur ont offert l’hospitalité et une rapide intégration. Sous la contrainte de la peur entretenue au ventre de la puissance des armes à feu ;

– Secundo : refuser et persister dans son véto démocratique de ne pas accorder une audience en bonne et due forme à l’association des expulsés Maliens de la Libye, pour le Palais présidentiel de Koulouba, parce que ces compatriotes sont des noirs africains de peau noire, tandis que, dans le même temps, on recevait ses compatriotes de couleur, n’est si sage ni si juste comme attitude politique responsable ;

– Tertio : permettre le droit de séjour, de résidence et d’établissement sur le sol national, aux fils et filles du Mali, revenus au pays natal, libre circuler avec leurs biens et leur personne de ville en ville du pays ne signifie pas bloquer une marche pacifique des expulsés Maliens de la Libye sur Koulouba pour y revendiquer le droit de ne point être considéré et pris pour étranger chez soi ou pris pour inconnu au bataillon des régiments de son État ;

– Quarto : quand les partis politiques du sérail se reconnaissent à tort comme seuls légitimes mandatés à postuler au suffrage universel (Art.28 de la constitution de la 3ème République), ils créent eux-mêmes les conditions propices d’une nouvelle clandestinité. Un phénomène urbain que rien ne pourra arrêter, dans tous les bastions de la société, si rien n’est fait pour équilibrer les pouvoirs locaux au sein d’un Sénat et à travers un découpage territorial (nouvelle carte administrative) rationnel. Tenant compte de la mosaïque culturelle et de la diversité ethnique du composite démographique malien (melting-pot politique) ;

En conclusion, seule cette régionalisation forcée est fédératrice d’une Afrique nouvelle longtemps restée en gestation, en train de bruire dans nos ventres par désirs, envie de fusionner avec les frères et les sœurs des contrées voisines. C’est peut-être ainsi seulement qu’on, pourra valablement contrecarrer les appels incessants à la provocation religieuse par tapage médiatique et matraquage radiophonique ; de repousser les sempiternelles assauts des porteurs de mousquets et aujourd’hui, armés de mille façons pires qu’hier et toujours aussi impavides qu’ils sont barbares, cruels et mécréants : les trafiquants et bandits de grands chemins de la grande contrebande de tabac illégalement vendu, de drogue internationalement prohibée «produits toxicomanes» et le trafic des armes et du sel gemme. Le terreau le plus fertile pour l’éclosion de voix sécessionnistes qui se font reclamers de la bande vaste de l’Azaouad pour territoire vierge à dévirginiser. Un «silo où se préserve ce que la terre a de plus terre», dirait le poète de la Négritude (Aimé Césaire) aux irrédentistes du Mouvement radical et armé du Delta du Niger au Nigéria : boko haram !

C’est sans commentaire pour quiconque «lutte seul avec ses biens et sa personne dans la voie de Dieu, sur le chemin droit et à la gloire de Dieu». Pour un autre, il faut se faire rafraichir la mémoire : la guerre est démodée, seule la passion aura toujours raison d’en demander moins en maintes nouvelles fois. Voilà ! Trêve de guerres sociales, c’est bon comme çà. Si c’est pour reculer on doit voter «NON», mais si c’est pour faire avancer le Mali, alors c’est «OUI». Tel peut et doit être le sens à donner au projet de réforme constitutionnel et devenir tolérant pour cinq bonnes années, le temps de déceler les imperfections, les incohérences de l’édifice et y suppléer le plus démocratiquement du monde aussi. C’est aussi simple que cela que d’avoir des oppositions ouvertes ou enfouies à entretenir haine, rébellion, révolte et rancune politique vis-à-vis de l’autre, autrui, le moi social, le prochain, l’acteur, le collègue, l’ami, le frère, la sœur, l’allié, le collègue, le collaborateur etc. Bonne et heureuse année à tous nos lecteurs. Refusons le parti clandestin de la clandestinité, en ayant peur de s’exprimer par crainte des futures, probables et virtuelles représailles conséquentes ou morales justifiées. Parler, parler, parler ! Écrire, écrire, écrire et encore écrire ! Ça c’est s’opposer. Agir autrement en mieux !

Moustapha K. LEYE

 

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