Les objectifs de la table ronde étaient de définir une position nationale de consensus par rapport aux pourparlers, impliquer davantage les forces vives dans le processus de paix, définir une position nationale de consensus par rapport aux pourparlers et renforcer l’argumentaire du gouvernement devant la communauté internationale.
Cette importante rencontre a enregistré la présence des représentants des Partis politiques de la majorité, des organisations de la Société civile, des autorités traditionnelles et Coutumières, des associations religieuses, des syndicats des travailleurs et des organismes de droit de l’homme.
Bien qu’invitée à ces concertations l’opposition n’a trouver mieux que de les boycotter. Un boycott qui demeure inexpliquée de la part de l’opposition laquelle fait partie des acteurs qui avaient souhaité la tenue d’une telle rencontre avant le dernier round des pourparlers inter-maliens qui démarrera dans quelques jours dans la capitale algérienne.
En effet, cette importante rencontre a permis au gouvernement d’échanger en profondeur avec les forces vives de la Nation et de recueillir leurs suggestions et recommandations sur le pré-accord afin de renforcer les capacités de négociations et d’améliorer le mémorandum de la délégation gouvernementale.
Par ailleurs, en organisant ces concertations le gouvernement a voulu tenir compte d’une préoccupation majeure de l’opposition qui a toujours crié sur tous les toits son exclusion des pourparlers d’Alger. La balle est désormais dans son camp.
A l’issue des concertations, les forces vives de la nation ont demandé à la délégation de négociation de revoir certaines parties du document relatives à l’intégrité territoriale du Mali, à la sécurisation et au développement des régions du nord.
Les raison d’un boycotte
Cette table ronde qui a regroupé les partis politiques de la majorité présidentielle, la société civile avait comme seuls absents, les partis politiques de l’opposition malienne. Pour couper court à toutes spéculations et rumeurs et afin d’éclaircir la lanterne des uns et des autres, elle a produit un communiqué de presse en date du 7 février 2015 pour expliquer les raisons de son absence à ladite concertation.
L’une des raisons évoquée par l’opposition est qu’elle n’a pas été associée à l’élaboration des termes de référence.
« Depuis le 24 juillet 2014, les partis de l’opposition républicaine réclament sans cesse une concertation quadripartite Gouvernement-Société civile- Majorité-Opposition pour élaborer une position malienne commune que les émissaires du Président de la République iraient défendre lors des pourparlers inter-maliens. Le 14 janvier 2015, nous avons adressé une lettre au Président de la République pour l’inviter à nouveau à tenir une telle concertation avant la reprise des négociations inter-maliennes. Cette lettre est restée sans suite. Demandeurs de cette réunion depuis des mois, nous nous attendions à être approchés par le gouvernement pour convenir des termes de référence et du format de la concertation», c’est en substance ce qui ressort dans le communiqué de presse élaboré par les partis AFP, FARES-An ka wuli, FCD, PARENA, PDES, PIDS, PRVM-Fasoko, PS-Yeelenkura, PSP, URD.
Dans l’espoir d’avoir des échanges féconds sur le projet d’accord, les partis de l’opposition ont recommandé au Premier ministre, par lettre en date du 6 février 2015, un report d’une semaine afin de tenir des consultations nécessaires notamment sur les termes de référence.
L’opposition regrette que le gouvernement ait maintenu son approche unilatérale et son calendrier. C’est pourquoi les partis de l’opposition, dit le communiqué, se sont retrouvés dans l’impossibilité de participer à «la Table ronde des forces vives de la Nation sur le processus d’Alger» convoquée par le Gouvernement le 7 février 2015. Pour les partis de l’opposition, le président de la République et le gouvernement ont voulu organiser à la sauvette, pour la forme et dans la précipitation la Table ronde de ce samedi, à la veille de la reprise des pourparlers d’Alger. « L’opposition n’a pas souhaité servir de faire-valoir dans une entreprise de communication du gouvernement », dit le communiqué. En outre, l’opposition fustige la conduite du gouvernement qui est caractérisée par « l’amateurisme » et le « mépris ».
« Un tel comportement est incompréhensible et inacceptable notamment dans le contexte d’aggravation sans précédent de la situation au Nord, et d’impasse du processus d’Alger. En effet, la situation au Nord est d’une gravité particulière suite à la multiplication des attaques meurtrières et des affrontements sanglants qui se sont étendus à la bande sahélienne et au delta du fleuve Niger. Le Mali est au bord de la guerre civile intercommunautaire et inter ethnique sur fond d’enjeux colossaux liés à l’économie criminelle notamment au trafic de drogue. Au lieu d’en prendre conscience et d’agir en conséquence, le président de la République dont la responsabilité est entière dans l’affaiblissement de l’État et du Mali, l’impasse du dialogue inter-malien et la détérioration de la situation au Nord continue la même politique de fuite en avant », souligne le communiqué de presse.
Les partis de l’opposition, dans le communiqué, tiennent le gouvernement comme responsable de toutes les conséquences de la grave situation qui prévaut au Nord, et réaffirment enfin leur détermination à défendre l’intégrité du territoire, l’unité nationale, la forme laïque et républicaine de l’Etat.
Adama DAO
Opportunistes
Comments are closed.