Table ronde sur la bonne gouvernance : Tolérance zéro pour la corruption

0

La Fondation Forum de Bamako et l’institut des hautes études en management en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert, le gouvernement malien et l’ONG Transparency international ont organisé le jeudi 23 octobre dernier une table ronde sur le thème «bonne gouvernance, la transparence et le développement : l’avenir, c’est aujourd’hui.»

 

La cérémonie d’ouverture de la  rencontre, présidée par le Premier ministre, Moussa Mara, s’est déroulée au CICB du vice président du Forum de Bamako, M. Abdoullah Coulibaly, du représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert, M. Jan H. Fahlbush, du fondateur de l’ONG Transparency International, M. Peter Eigen et de plusieurs autres personnalités dont du monde de la bonne gouvernance.

Ainsi, dans son discours d’ouverture des travaux de cette table ronde, le Premier ministre Mara a laissé entendre que le Président de la République, S.E.M. Ibrahim Boubacar KEITA, a fait part de son ambition de rassembler tous les Maliens autour d’un projet de reconstruction de l’Etat. «La réalisation de ce projet nous interpelle tous à changer de comportement afin que notre pays puisse gagner le pari de la transformation économique et sociale, condition sine qua non pour conjurer les périls que sont l’insécurité dans le Nord du pays, la désagrégation des institutions publiques, la corruption, la dégradation des conditions de vie et la perte des repères moraux qui minent la société» a-t-il souligné.

Pour traduire cette vision, déclare-t-il le gouvernement s’est engagé, conformément au Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2012-2017, au Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) 2013-2018, au Plan pour la Relance Durable du Mali (2013- 2014) et à ma Déclaration de Politique Générale, à mettre en œuvre plusieurs actions stratégiques. Comme,  la promotion de la bonne gouvernance par le renforcement des institutions et l’intensification de la lutte contre la corruption et la délinquance financière.

Le PM Mara a par ailleurs, annoncé que dans les jours à venir, notre pays sera doté d’une Politique Nationale de Transparence et qui sera suivi de la mise en place d’un Système d’Information sur la Transparence au Mali (SITMA). Il a en outre annoncé la tenue « d’un grand procès contre la corruption en novembre prochain ».

Le chef du gouvernement a profité de l’opportunité pour inviter tous les amis et partenaires du Mali à accompagner le pays dans le vaste chantier du redressement et de l’émergence d’un Mali nouveau, résolument tourné vers un développement inclusif, durable à large spectre.

Auparavant, le vice président du forum de Bamako, M. Abdoullah Coulibaly a dans son mot de bienvenue indiqué que le thème : «bonne gouvernance-transparence-développement» est une illustration de la nécessité d’une certaine urgence, pour qui la rencontre donnera un écho singulier à la journée internationale de lutte contre la corruption qui sera célébrée le 9 décembre prochain. « Le choix du gouvernement de participer à cette rencontre, en ce moment, est à la fois un symbole et le signe d’une réelle volonté, celle de lier les actes à la parole, en plaçant la transparence et la bonne gouvernance au cœur de l’action publique », a souligné Abdallah Coulibaly qui a rappelé le geste des autorités de se soumettre aux vérifications de ses partenaires multilatéraux.

A ce propos, le président de l’IHEM a salué la décision du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita de consacrer 2014, année de lutte contre la corruption.

Il a fait remarquer que la crise multidimensionnelle qui frappe notre pays depuis 2012 a accru de manière considérable la faiblesse de l’Etat et donc fatalement celle de ses moyens de contrôle. Mais, a-t-il relevé, les actions récentes du Bureau du Vérificateur général et de la Cour suprême apportent la preuve de leur crédibilité dans notre Etat. « La presse et l’opposition républicaine doivent aussi être saluées à travers le comportement vigilant et responsable qui a été le leur, lors des affaires qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines », a ajouté Abdallah Coulibaly.

Le président fondateur de Transparency international, Peter Eigen a rappelé qu’il a dû démissionner de la Banque mondiale pour se consacrer à la lutte contre la corruption. Pour lui, les entreprises étrangères favorisent la corruption dans les États africains où les institutions sont faibles. Mais, précisera-t-il, aucun pays au monde n’est épargné par la corruption. Avec le changement de mentalité, la pression d’une société civile forte et crédible, la corruption peut baisser d’ampleur, a-t-il estimé.

Selon le représentant résident de la Fondation Friedrich-Ebert, M. Jan Fahlbush, et parlant en  termes de défis, «la corruption occupe la troisième place avec 66,7% derrière l’insécurité (86%) et le chômage (80,7%). Ensuite suivent la santé (64,3%) et l’éducation (61,19%).

À la question de savoir les priorités pour le gouvernement, la lutte contre la corruption et les injustices viennent au second rang avec 52,2% après le chômage des jeunes (56%).

Dieudonné Tembely

Commentaires via Facebook :