Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) : Un bureau de 21 membres dirigé par Adama Yoro Sidibé

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Adama Yoro Sidibe
Adama Yoro Sidibe

Le  Syndicat Libre de la Magistrature a tenu sa deuxième convention ordinaire le samedi 08 février dernier à la Cour d’Appel de Bamako. « Oui pour une magistrature responsable, non pour une magistrature aux ordres », tels ont été les maîtres mots des congressistes lors de cette deuxième convention qui s’est tenue dans un contexte, faut-il le rappeler, marquée par une tourmente au sein de cette famille.

 

A l’ordre du jour de cette session, on pouvait noter, entre autres, la relecture des statuts et règlement intérieur, la discussion autour du projet de création de la fédération des syndicats de la justice, des échanges sur la question de l’AMO, le renouvellement du Bureau Exécutif et divers.

 

L’ouverture de la session a été présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Justice, représentant le Garde des Sceaux en présence du président de la Cour Suprême du Mali, Nouhoum Tapily, venu prodiguer ses conseils en ce moment difficile pour la magistrature malienne. Elle a également regroupé la présence de représentants de plusieurs corporations syndicales amies à savoir le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) représenté par son  président, le SYNAG, la CSTM représenté par son président, le SSPC, les syndicats de la douane, de la police ainsi les représentants du Barreau malien, de l’Ordre des Notaires du Mali, l’Ordre des Huissiers et de la Chambre nationale des commissaires priseurs.

 

Lors de cette convention, les récents événements qui ont secoué la magistrature avec les inculpations de magistrats et les guerres de chiffonniers entre le Garde des Sceaux et certains hauts magistrats du parquet ont beaucoup suscité les débats. La magistrature n’a jamais été aussi « malade », et les magistrats sont désormais devant l’histoire, a-t-on reconnu lors de cette convention du SYLIMA. Les intervenants ont tous abondé dans un même sens à savoir la mobilisation de l’ensemble du corps pour une magistrature forte libre et responsable, pour l’unité syndicale et la cohésion.

 

Venu pour la cérémonie d’ouverture pour partager la préoccupation de l’heure avec les congressistes, le président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily n’est pas resté indifférend. En substance, Nouhoum Tapily  a rappelé que dans l’architecture démocratique, le pouvoir judiciaire occupe une place de choix, la justice est le socle de l’Etat de droit. « Le fait d’être interpellé n’est pas mauvais en soi », dira-t-il, avant de noter que la magistrature qui tire sa légitimité de la constitution ne peut être aux ordres s’il est accompli correctement, selon les exigences des normes démocratiques.

 

Cette deuxième convention ordinaire s’est terminée par l’élection d’un nouveau bureau de 21 membres dirigé par Adama Yoro Sidibé, présentement Conseiller Technique au Ministère du Commerce, pour un mandat de quatre ans. Le Bureau exécutif a un président d’honneur à la personne de l’ex-ministre du sport sous la transition, Hamèye Founé Mahamadane non moins premier président du SYLIMA.

 

Le nouveau bureau du SYLIMA fait de la question des magistrats inculpés sa priorité dans le strict respect de la divise du syndicat à savoir : « une magistrature indépendante et responsable au service d’une justice de qualité. ».  Adama Yoro Sidibé a pris l’engagement de ne ménager aucun effort pour reprendre langue avec le gouvernement dans l’aboutissement heureux des doléances avant de réaffirmer son attachement  à un partenariat respectueux des différences au sein de la famille judiciaire.

 

Rappelons que le SYLIMA a été créé le 14 octobre 2006 à la suite de quelques soubresauts au sein de la magistrature. Le premier bureau exécutif, qui fut dirigé par Haméye Founé Mahamadane, s’était fixé pour objectif l’avènement d’une magistrature libre et responsable au service d’une justice de qualité.

Daniel Kouriba

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Un choix éclairé dont le sylima est à féliciter. Au nouveau bureau de relever les défis majeurs auxquels la justice est confrontée au Mali.

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