Elu maire de la commune 6 du district de Bamako sous la bannière du principal parti de l’opposition (URD), M. Alou Coulibaly a été suspendu lors du conseil des ministres du 24 janvier dernier pour une période de trois mois. Dans les explications du Ministre en charge des collectivités territoriales, trois (03) faits majeurs motivent cette décision.
D’abord, il est reproché au maire Alou Coulibaly d’avoir effectué une mission en France avec une dame du nom de Rokiatou TOURE qu’il a présentée lors des procédures comme étant une conseillère communale alors qu’elle ne l’était pas.
Ensuite, selon le communiqué du gouvernement, le Maire Alou Coulibaly est responsable de dispenses de paiement de taxes communales qu’il a accordées à des personnes sans la faveur du code régissant les collectivités territoriales qui ne lui confère point la compétence de poser un tel acte.
En troisième et dernier lieu, le maire Alou Diarra doit sa suspension, à en croire la source gouvernementale, au recrutement d’un certain nombre d’individus au compte de la Mairie sans requérir au préalable l’accord de principe du conseil communal qui est habilité à prendre une telle décision.
Dès l’annonce de la suspension, les commentaires couraient dans tous les sens. Cependant, celui qui revenait régulièrement sur de nombreuses lèvres, se rapporte au lien entre cette décision de suspension du gouvernement et l’autorisation que le maire Alou Coulibaly a accordée au Général Moussa Sinko Coulibaly pour le lancement officiel de son mouvement politique.
Pour rappel, Moussa Sinko Coulibaly après sa démission des forces armées, s’est lancé dans une opération de dénigrement du bilan de l’actuel Président Ibrahim Boubacar KEITA. Pour le lancement de sa plateforme pour le changement, Moussa Sinko Coulibaly avait demandé la location du stade du 26 mars qui lui avait été refusée par l’autorité compétente. Selon lui, ce refus n’est ni plus ni moins qu’un acte de dictature de la part du pouvoir. Ce qui est contraire aux fondements politiques du Mali, avait-il ajouté.
Prévu pour le 20 janvier dernier, le lancement de la Plateforme pour le changement de Moussa Sinko Coulibaly a eu finalement lieu au terrain de Magnambougou où il avait été autorisé par le maire Alou Coulibaly.
Après ces différents épisodes, d’aucuns pensent cette suspension du maire Alou Coulibaly est la conséquence de sa décision d’accueillir dans sa commune, une activité dont les hautes autorités voulaient casser l’élan par des actions ci-dessus énumérées.
A l’analyse des faits, deux observations importantes peuvent être faites.
La première porte sur les raisons de la suspension du maire Alou Coulibaly. Aucun démenti formel n’a été apporté par le Maire en question jusqu’au moment où nous mettions sous presse ces informations. Dans une communication téléphonique que nous avons eue avec le Maire Alou Coulibaly, il disait n’avoir pas encore reçu la notification officielle relative à sa suspension.
Sur les actions qu’il envisagerait de mener après réception de la notification, Alou Coulibaly dit préférer attendre pour prendre connaissance du contenu de la notification avant de prévoir quoique ce soit en termes de riposte.
Du moment où la notification ne comportera normalement que les informations qui ont été mises à la disposition de l’opinion nationale, pouvons-nous présager d’autres développements dans cette affaire ? Fort probablement non. Selon la source gouvernementale, le maire Alou Coulibaly aura déjà reconnu devant Madame le gouverneur du district de Bamako des faits qui sont attribués d’où la décision de sa suspension.
Pour ce qui est de la deuxième observation, il faut dire qu’il sera difficile d’exclure entièrement dans cette décision, le lien avec Moussa Sinko Coulibalyqui semble avoir servi de facteur déclencheur pour recadrer un maire récalcitrant qui ose défier les positions du sommet du pouvoir.
La Rédaction