Sur le front politique : La marche de l’opposition contient en elle les germes de son échec

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Malgré ces liesses populaires de la contestation de çà et là, la Cour Constitutionnelle n’a pas l’intention de revenir sur sa décision. C’est fini, elle a proclamé pour de bon la victoire d’IBK au sortir du second tour de l’élection présidentielle. Le camp de Soumaïla Cissé promet de l’investir le 4 septembre prochain. C’est dire à quel point la marche n’a pas produit l’effet escompté.

 Certains auraient parié sur la déstabilisation du pouvoir à la veille de la marche dite populaire et démocratique ; car, la tension était très vive. Une marche interdite dans un premier temps mais autorisée finalement. Cette contradiction dans la prise de décisions au niveau du Gouvernorat du District de Bamako a fait penser aussi à d’autres qu’il s’agirait par d’une preuve de faiblesse du côté du pouvoir qui a fini par fléchir face à une velléité qui n’a aucune raison d’être. Certes, la Démocratie est le pouvoir du peuple mais le peuple s’est déjà exprimé à travers les urnes au moins deux fois. Par cette même Démocratie, les perdants doivent accepter le verdict des urnes. Telle doit être la beauté de notre Démocratie. En vérité, ce refus contient les fétus du machiavélisme politique. Les ténors de la manifestation luttaient ensemble mais chacun était là pour des raisons purement et simplement personnelles. Même si en ligne de mire, ils avaient la volonté de faire tanguer le bateau IBK. Mais ce qu’il ne faudrait pas oublier c’est que si ce bateau tangue, c’est le peuple qui ramasse les pots cassés.

Appuyer sur Machiavel pour renverser la situation

Du moins l’objectif affiché de la marche était de faire revenir la Cour Constitutionnelle sur sa décision de validation des résultats définitifs issus des urnes du 12 août 2018. Des résultats sur la base desquels IBK  a été déclaré Président de la République. En pêle-mêle, des dénonciations sont faites.  Cette marche a été suivie à Bamako et dans plusieurs localités de l’intérieur et de l’extérieur du pays. De l’opposition et de la majorité, de chaque côté on misait impatiemment sur les retombées de cette marche. Mais bien au contraire c’est un silence qui remplace les espoirs formulés. En effet, cette marche contient en elle tous les germes de son échec et cela pour plusieurs raisons. La première est que l’opposition avait déjà utilisé certaines cartes avant le premier tour de l’élection présidentielle alors qu’elle devait les garder pour des causes de grandes envergures. Ce qui fait que nul ne la prend au sérieux dans ses actes de revendications. Ensuite, elle n’est plus crédible aux yeux de  l’opinion nationale et  internationale voire devant le peuple dont elle prétend défendre l’intérêt supérieur. Selon certains  proches du Chef de file de l’opposition, ce dernier est loin d’être un réconciliateur et unificateur. En outre, les partis politiques de l’opposition étaient divisés au moment où ils devaient présenter une seule candidature contre le Président sortant. Erreur répétée une fois de plus ; car, au second tour, ils n’ont pas pu former un Bloc commun autour de Soumaïla Cissé. Certains criaient à la trahison. En un mot, l’opposition était unie mais dans la division idéologique. Ce qui n’était pas favorable à leur business d’éjecter le candidat proclamé définitivement vainqueur par la Cour Constitutionnelle et encore moins faire revenir cette dernière sur sa décision. En d’autres termes, ses faiblesses sont connues presque de tous et très affichées pour qu’elle arrive à atteindre ses objectifs. Des appuis de taille ont offert leur service mais rien de ce que l’opposition attendait ne s’est produit et le Président IBK semble être de sourdes oreilles face à toutes ses revendications. Le plus inquiétant pour l’heure est l’arrestation de deux membres proches de l’opposition et de son Chef de file, Soumaïla Cissé. Il s’agit notamment de Paul Ismaël Baro et Moussa Kimbiri. Le premier a été accusé d’être impliqué dans une tentative de déstabilisation des institutions de la République mais, le second, pour le moment, aucun chef d’accusations n’a été retenu à son encontre. Quel soutien l’opposition peut-elle les apporter ? Une chose est sure, c’est que rien de consistant ne peut être fait avant la date du 4 septembre prochain. Date qui, désormais, attentionne tous les Maliens.

Boncane Maïga

 

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