Trois mois après la grande marche de soutien à Mouammar Kadhafi au début des frappes occidentales, la Coalition malienne contre l’ingérence occidentale envisage de battre à nouveau le pavé le vendredi prochain. Objectif affiché : dénoncer la politique de deux poids deux mesures appliquée par l’Occident. La Coalition, qui a condamné la croisade contre la Libye et l’attitude de la Ligue arabe, exige l’arrêt des hostilités. Dans sa démonstration de force de vendredi prochain, des sit-in seront faits devant l’ensemble des ambassades des pays impliqués dans la guerre en Libye. Des leaders d’opinions, des parlementaires et plusieurs mouvements associatifs feront partie de la marche.
La marche de vendredi, aux dires des organisateurs, ne sera pas unilatérale. Elle se tiendra dans différents pays africains au même moment et à la même heure. Ils disent être en contact très avancé avec les organisateurs du Gabon, du Burkina Faso, du Sénégal pour ne citer que ceux-là.
Au Mali, la Coalition est requinquée dans son initiative par le soutien du groupe amitié Mali-Libye de l’Assemblée nationale fort d’une quarantaine de députés et dirigé par l’honorable Badian Ag Hamatou. Ce groupe de parlementaires l’a rejointe et s’est dit disposé à marcher avec elle main dans la main. Ce n’est pas tout, plusieurs associations religieuses et culturelles, les mouvements et organisations de jeunesse ainsi que des associations de femmes ont également confirmé leur participation.
Si lors de la première marche de soutien à Mouammar Kadhafi, les ambassades de France et des États-Unis furent les points de mire des manifestants, cette fois-ci, ce sont celles de l’ensemble des pays engagés dans la guerre qui seront les points de convergence. Des prières seront dites devant chacune de ces représentations diplomatiques suivies d’une déclaration de la Coalition.
A l’issue de la conférence de presse, les représentants de la Coalition malienne contre l’ingérence en Libye ont dénoncé les frappes occidentales contre ce pays avant de fustiger la politique de deux poids deux mesures de l’Occident.
Pourquoi des frappes ciblées en Libye et pas ailleurs et surtout que dans certains pays les populations sont massacrées quotidiennement par le régime en place, s’est-on interrogé ? En clair, pour la Coalition malienne, l’ingérence occidentale n’a d’autres visées que les mannes pétrolières de la Libye et Mouammar Kadhafi constituant un obstacle à sa mainmise, il faut à tout prix l’écarter.
C’est tout le sens de la folie meurtrière engagée par les têtes de proue de la Coalition occidentale constituée par la France, l’Angleterre et les États-Unis, déplore la Coalition malienne. Qui rappelle à qui de droit l’assassinat d’un des fils de Kadhafi et trois de ses petits enfants ainsi que la récente tuerie de 11 imams au cours d’une prière à Tripoli. Trop, c’est trop, a-t-on t-on dit.
La Coalition, qui déplore au passage le silence criard des pouvoirs publics africains, n’a pas manqué de saluer les actions panafricanistes du Guide de la révolution libyenne et indiqué qu’une éventuelle chute de celui-ci provoquera des milliers de pertes d’emplois dans nos pays. La pilule sera davantage plus amère que prévu, précise t-on, tout d’abord pour l’Union africaine qui connaitra le même sort que la défunte OUA dissoute faute de leadership et de ressources financières, capables de supporter ses actions de paix et d’intégration économique à l’échelle du continent.
Abdoulaye DIARRA
