La Commission électorale nationale indépendante est au centre des préoccupations des états-majors de partis ou regroupement de partis. Une seule certitude, c’est l’acceptation par l’ensemble de la classe politique de son indispensable création. Le contenu, qu’ils y ont mis, continue à les diviser. La création d’une commission nationale pour garantir la moralité des élections procède de la volonté des uns et des autres d’améliorer la qualité des différents scrutins.
Sous la transition, les membres du gouvernement et du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), n’étaient pas parties prenantes ; cette apparente neutralité n’a pas empêché certaines contestations.
Au second tour de la présidentielle de 1992, Tiéoulé Mamadou Konaté a dénoncé l’immixtion de la France socialiste tout en acceptant le résultat. En serait-il de même lors des prochaines échéances ? La CENI 2011, présidée par un membre de la société civile de surcroît membre du Haut Conseil islamique, aura de très fortes chances d’être vidée de sa substance. Vue la position affichée par les uns et les autres, le pouvoir estime que l’administration est défiée et les partis politiques de l’opposition (la vraie) exclue.
Quant à l’opposition dite de «Kafougouna», elle s’apparente à une moquerie : une sur représentativité. La société civile que l’on brandit n’est qu’un appendice des partis politiques, pour le moment, il n’y a que l’église qui a brillé par son absence dans la composition de la CENI 2011. La raison ? Allez savoir. L’enjeu serait le contrôle de la commission électorale.
En 1992 aussi, les représentants de l’administration étaient loin d’être apolitiques. D’où le climat de suspicion et d’accusation qui pourchasse aujourd’hui encore ceux qui ont la charge de l’organisation des élections de 2012. Les réalités d’aujourd’hui sont toutes autres.
Les partis étant un peu mieux structurés, il leur faudra s’impliquer davantage, en plus de la société civile et des observateurs nationaux et internationaux. En plus de sa composition qui divise les partis il y a la qualité des hommes qui la compose qui est contestée.
Le recensement des électeurs qui est un préalable à toute opération de vote se trouve bâclé. Sa première tâche serait de revoir le recensement exceptionnel des électeurs sur les listes électorales effectuées dans la précipitation et la gestion des cartes d’électeurs non retirées.
Les textes le prévoient annuellement. Même en cas d’existence de la CENI, c’est la Cour constitutionnelle qui décide en dernier ressort. Cependant, cette dernière, en raison du mode de désignation de ses membres ne rassure pas l’opposition.
L’institution d’une Commission électorale nationale indépendante peut contribuer à faire baisser la tension, mais peut-elle garantir une transparence des élections ? Le doute est permis, sa vocation première serait de baisser la température et de rendre sereine l’atmosphère. Car une institution ne vaut que par les hommes de vertu que le nombre de représentants qui y siègeront uniquement que pour défendre des intérêts électoralistes.
Brin COULIBALY