En réunissant, hier au Centre de formation des collectivités territoriales (CFCT), les responsables des partis politiques pour échanger sur la suite du processus électoral dans notre pays, le gouvernement fait montre de sa volonté de retourner à l’ordre constitutionnel normal.
Ainsi, la rencontre effectuée par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, visait à rétablir les propositions de la classe politique sur un éventuel réajustement du chronogramme des élections à venir.
Le colonel Abdoulaye Maïga était accompagné pour la circonstance par le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga et le ministre délégué chargé des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko .
Dans le cadre du suivi et de l’évaluation du chronogramme des élections et des réformes politiques et institutionnelles, le gouvernement, à travers le ministère de l’Administrative territoriale et de la Décentralisation, par lettre en date du 25 juillet dernier, a saisi les présidents des partis politiques. Ce, en vue de retirer leurs avis, suggestions et propositions sur la suite du processus électoral, précisément « le séquençage des scrutins en tenant compte du temps restant avant la fin de la Transition ».
Il ressort d’une présentation effectuée au cours de la rencontre d’hier que sur un total de 291 partis politiques saisis, 81 ont fait des propositions, soit 27,83%. Les propositions tournent essentiellement autour de la prorogation du délai de la Transition de 3 à 18 mois afin de bien organiser les à venir. Il y a aussi la tenue des élections, conformément au chronogramme adopté par le gouvernement. Certaines formations politiques ont proposé de tenir l’élection présidentielle à la date indiquée dans le chronogramme et de coupler les autres élections.
D’autres ont plutôt opté pour l’organisation des élections en 2024, « lorsque les conditions sécuritaires seront réunies ». Organiser les élections législatives en premier lieu, ensuite l’élection présidentielle, tout en éliminé la gestion des autres scrutins au soin des futures autorités, fait également partie des propositions.
Pour rappel, notre pays a organisé avec succès le référendum constitutionnel dont les résultats définitifs ont été proclamés par la Cour constitutionnelle à la suite du président la Constitution a été promulguée par le décret n°2023-0401/PT-RM du 22 juillet 2023 du de la Transition. L’adoption de la nouvelle Constitution marque une étape importante vers la concrétisation des engagements pris par les autorités de la Transition pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Cependant, contrairement à la date initiale indiquée dans le chronogramme, le référendum constitutionnel demandé par le peuple à plusieurs occasions, notamment lors des Assises nationales de la refondation (ANR), a été organisé avec un léger retard dû à « la volonté du gouvernement d “obtenir un large consensus sur le projet de Constitution”.
Mais aussi à l’opérationnalisation de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige) et à l’installation de ses démembrements. Le chronogramme prévoyait, à la suite du référendum, l’organisation des élections des conseillers des collectivités territoriales, suivie des élections législatives et celle du président de la République. Nul besoin de rappeler que le décalage de trois mois de la date initiale du référendum a eu un impact sur tout le reste du chronogramme des élections.
Toutefois, le ministre en charge de l’Administration territoriale a réaffirmé l’engagement du gouvernement à réussir la mise en œuvre de toutes les réformes politiques majeures et l’organisation d’élections transparentes, vraisemblables, justes et apaisées, conformément à la vision du chef d’état.
Répondant aux préoccupations suscitées par certains responsables politiques en rapport avec le respect du chronogramme des élections, le colonel Abdoulaye Maïga est assuré de la volonté des autorités de retourner à un ordre constitutionnel normal et apaisé.
« Il n’y a aucune volonté de prendre en otage la Transition ou de perdurer au pouvoir comme certains aiment bien le dire », a déclaré le ministre d’État. Pour lui, l’indicateur de bonne « foi » constitue la tenue du référendum constitutionnel. “Aujourd’hui, nous avons une Constitution qui consacre la 4è République et c’est le point de départ d’un retour à un ordre constitutionnel”, at-il insisté.
De son côté, Ibrahim Ikassa Maïga a mis l’accent sur les réformes imminentes, notamment celles liées à la loi électorale et à la loi organique sur la Cour constitutionnelle en vue de leur réadaptation au nouveau dispositif électoral.
Bembablin DOUMBIA