Dans la vie politique malienne les acteurs ont appris à se connaître. Certains se sont côtoyés depuis la période de la lutte pour l’ouverture démocratique. D’autres ont pris le train en marche au moment des périodes de combats acharnés. Mais, tous se sont retrouvés , de la période de la transition démocratique à ce jour. A peine réélu, le débat semble engagé au sujet de la succession du président ATT. Ce débat est-il opportun? Se demande-t-on au sein de l’opinion publique nationale.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le débat est déjà ouvert par le nouveau président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Dioncounda Traoré, président de l’Adéma.
UNE SUCCESSION DIFFICILE
Doit-on en déduire que les acteurs politiques sont pressés que le second mandat d’ATT arrive à terme ? En tout cas, Dioncounda Traoré, en parlant de cette succession, est de bonne foi. Il se réfère sur l’évolution du processus électoral au Mali, mais aussi sur les rapports de forces existant aujourd’hui entre les différentes composantes de la classe politique. C’était dans le cadre d’une interview que l’actuel président de l’Assemblée Nationale a accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique dans sa toute récente parution.
Entre-temps, il y a eu beaucoup de choses, les acteurs politiques de sensibilités différentes et des représentants de la société civile ont eu l’opportunité d’apprendre à savoir qui vaut quoi et qui est capable de quoi.
DE FILE EN AIGUILLE
C’est en fait cela qui est à l’origine de ce qu’on appelle gestion consensuelle du pouvoir au Mali que certains avaient cru impossible, mais ayant eu ses beaux jours dans le Mali démocratique. Après la victoire de la révolution du 26 mars 1991, une transition démocratique apaisée, l’Adéma a géré les affaires publiques pendant dix ans. Ensuite vint le président Amadou Toumani Touré qui s’est présenté en candidat indépendant à l’élection présidentielle de 2002 qu’il a remportée au deuxième tour.
LA RECOMPENSE D’UN MERITE
Ainsi, après avoir enregistré un bilan satisfaisant au terme de son premier mandat, celui qu’on appelle ATT a bénéficié du renouvellement de son contrat avec le peuple. Puisque son engagement, son patriotisme et son dévouement pour le bien-être des Maliens mais aussi pour la prospérité du pays ont imposé son choix à la majorité écrasante de la population malienne, de l’intérieur comme de l’extérieur.
Ce qui est impressionnant, c’est qu’à peine ATT réélu, il n’a pas encore eu l’occasion de mettre en place un nouveau gouvernement et un premier ministre, il est question de sa succession à la tête de l’Etat. Pourquoi anticipe-t-on les choses? Ne devrait-on pas le laisser s’installer?
LA HANTISE DES PROCHAINES ELECTIONS GENERALES ?
Non, visiblement les acteurs politiques sont pressés de revenir au pouvoir. C’est pourquoi ils ne cessent de répéter que le président Amadou Toumani Touré est à son deuxième et dernier mandat. Comme pour le rappeler qu’il ne peut pas briguer un troisième mandat, sinon le jauger d’ici le moment ultime pour se rassurer qu’il n’aura pas à nouveau l’ambition de briguer la magistrature suprême. Mais le temps qui nous sépare de ces élections est la durée d’un mandat présidentiel au Mali, soit cinq ans.
LE SENS DE L’INTERVENTION DE DIONCOUNDA
En parlant de la problématique de la succession d’ATT, le nouveau président de l’Assemblée Nationale n’a fait fait que répondrez à des questions posées par le journaliste qui a donné l’impression d’être intéressé par les relations futures entre Dioncounda Traoré, son parti et ATT. Le journaliste en question ne pourra sans doute pas affirmer qu’il n’a pas été satisfait par la réponse donne par Dioncounda Traoré.
Comme à son habitude, il a dit tout ce qu’il pense, tout ce qu’il sait ou présage et ce, conformément à sa philosophie, à ses ambitions et à celles de son parti, l’Adéma pour 2012. En soi c’est une bonne chose, car les acteurs politiques et l’opinion publique nationale, voire le président Amadou Toumani Touré saura à quoi s’en tenir.
Moussa SOW
21 septembre 2007
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