Stratégie pour imposer la fraude électorale : Le débat de tous les désaccords autour du fichier et de la CENI

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Diviser pour régner, à travers un débat qui torpille toutes les volontés jusqu’ici exprimées contre le fichier de toutes les fraudes, c’est à cela que nous assistons aujourd’hui de la part du pouvoir en place. Et l’objectif recherché n’est plus qu’un secret de Polichinelle : imposer un fichier à même de permettre la fraude massive lors des élections de 2012. Fraude dont les secrets se trouvent entre les mains de ceux qui ont planifié jusque là les mascarades d’élections dans notre pays : le parti Adéma et l’indépendant Amadou Toumani Touré. Qui resteront bien sûr les seuls responsables de toute éventuelle crise politique en minimisant dès le départ la colère des partis politiques et de la société civile.

En effet, il n’y a aucune formation politique ni aucune autorité publique à ne pas reconnaître les tares du fichier RACE et à décrier cet instrument frauduleux par excellence. Les partis politiques, le président de la cour constitutionnelle, le Directeur national de l’Intérieur de l’époque et de la Délégation générale aux élections (DGE) et le Président de la République en personne, tous avaient rejeté le maudit fichier. Par contre, tous ont eu à souligner que le fichier Ravec est gage de transparence et de crédibilité. Car avec des documents biométriques garantissant la transparence et la crédibilité des élections. Comment donc expliquer aujourd’hui le volte-face du Président de la République, de l’Adéma et du PDES ? Et pourquoi le Président de la République et le ministre de l’Administration territoriale tiennent-ils à un cadre de concertation dont l’objectif est fixé d’avance : pas d’action concertée mais une action initiée et imposée par le Président de la République en vue de surseoir à l’usage du fichier RAVEC. Même si le processus électoral devrait en pâtir !

Comme si cela ne suffisait pas, et pour mieux divertir la classe politique, on assiste au débat contraignant sur la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Il y a bien une loi, mais il y a également la pratique en la matière. Et les deux ne font pas bon ménage. Les juristes mettront en avant la jurisprudence, et avec la loi qui dit autre chose que la pratique, nous partons pour d’interminables débats.

En effet, selon la loi électorale, la CENI est composée de 15 membres dont 10 représentants des partis politiques et 5 représentants de la société civile. Pour les partis politiques, la loi dispose qu’il faut une répartition équitable entre la majorité et l’opposition. En 2007, la répartition a été faite entre les différents regroupements politiques et en 2009, l’on a plutôt attribué 7 postes à la majorité présidentielle et 3 à l’opposition. Pour 2012, les partis n’ont pas pu se mettre d’accord sur les propositions suivantes : 7 postes à la majorité et 3 à l’opposition, 9 pour les partis de la majorité et 1 pour l’opposition ou 8 pour la majorité et 2 pour l’opposition. Encore faudrait-il établir qui est à l’opposition ? Avec un pouvoir consensuel autour de l’Indépendant, allez savoir qui est à l’opposition, exception faite pour SADI et peut-être Bara qui peine à exister.

En définitive, il y a lieu d’écarter du débat actuel celui de la CENI et d’adopter le fichier RAVEC. Au cas où le pouvoir continuerait à persévérer dans sa logique, il faut tout de même exiger que la photo de l’électeur soit incrustée dans la carte électorale; en plus d’autres dispositions. Que Dieu nous garde!

Mamadou DABO

 

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