Statut de l’Opposition : Un important pas pour consolider la démocratie malienne

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Soumaila Cissé
Soumaila Cissé

 Le ministère de l’Intérieur et de la sécurité consulte la classe politique pour discuter du statut de l’opposition. Quand les acteurs politiques seront au même diapason sur les grandes lignes de ce texte qui sera soumis à l’examen de la représentation nationale, puis éventuellement adopté, tout le monde pourra dire que notre démocratie aura accompli un pas de géant.

 

Cela fait des années que l’on parle de ce statut. Sous Amadou Toumani Touré, le projet avait connu des avancées, mais il n’a jamais été conduit à son terme. Or, si nous voulons avoir une démocratie qui marche, nous devons accepter de rendre effectif le statut de l’opposition. Pour une raison simple : il n’y a pas de démocratie sans une opposition à même de faire son travail de courant de propositions alternatives.

 

Le principe de base de la démocratie moderne, c’est un parti au pouvoir et une opposition «qui s’oppose». Il faut que le parti au pouvoir ait en face une opposition qui critique ce qu’il juge «pas bon ou moins bon» dans les cations du parti qui gouverne. C’est là une condition sine qua non pour la bonne marche de la démocratie. Cela fut un peu le cas entre 1992 et 2002. Mais, le consensus voulu et imposé par ATT a empêché cette bonne marche. Seul le parti Sadi -et dans une moindre mesure le Bara- n’a pas voulu entrer dans le moule. La suite, on la connaît : un exécutif livré à lui-même qui a conduit le pays là où il l’a conduit.

 

Après 2007, quand le Rpm s’est retrouvé dans l ‘opposition un peu malgré lui, le parti a connu une véritable traversée du désert. Les cadres l’ont tout simplement déserté. IBK était un homme seul à l’approche de la Présidentielle de 2012 et le Rpm une coquille vide. S’il n’y avait pas eu le 22 Mars 2012, le patron des Tisserands n’aurait aucune chance de se retrouver là où il est aujourd’hui. La faute incombe en partie au manque de statut de l’opposition, à la capacité ainsi qu’à la volonté du pouvoir d’étouffer toute force politique qui rechigne à suivre la direction du vent.

 

Aujourd’hui, il paraît plus que jamais opportun de tirer la leçon de cette situation et donner un vrai statut à l’opposition, de faire en sorte qu’elle (l’opposition) ne soit pas perçue comme l’ennemi du prince du jour tout juste bonne à écraser par tous les moyens.

 

S’il est clair pour tout le monde que l’opposition a un rôle important dans le jeu démocratique, les choses iraient mieux pour tout le monde.

 

En définitive, donner un statut à l’opposition n’est pas un cadeau gracieusement offert à un parti donné, mais préparer ce dernier (qui peut être n’importe quel parti, donc y compris celui qui est aujourd’hui au pouvoir et qui demain peut se retrouver dans l’opposition) à œuvrer pour le confort de la démocratie.

 

Vu sous cet angle, il devient aisé de donner un statut à l’opposition. Qu’en est-il dans les faits ? Ceux qui suivent les concertations initiées par le ministère de l’Intérieur et de la sécurité ont pu faire le constat que le clivage majorité-opposition demeure. Certains au sein de la majorité n’ont pas compris que ce n’est pas pour l’Urd, encore moins pour Soumaïla Cissé, qu’on cherche à élaborer un statut pour l’opposition.

 

En fait, nous cherchons un statut qui puisse lui permettre de faire son travail sans que le parti ne soit dans une situation où tous ceux qui l’ont suivi jusque-là se sentent obligés de partir. C’est ce qui aurait permis d’éviter le tiraillement entre les participants à la concertation, selon que l’on soit de la majorité ou de l’opposition. Un vrai statut pour l’opposition et une reconnaissance du chef de l’opposition sont des gages d’une démocratie qui marche.

 

Le combat doit être perçu comme celui de la classe politique tout entière et porté comme tel.

 

On verra donc, avec les prochains débats à l’Assemblée nationale, si tout le monde a compris l’intérêt pour la classe politique de se doter d’un statut de l’opposition.

 

Mamadou Diakité

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2 COMMENTAIRES

  1. CORRECTION:
    LE TYPE A DEUX EXPRESSIONS DE VISAGE: L’UNE PRISE EN FLAGRANT DÉLIT ET L’AUTRE EN ÉTAT D’IVRESSE TOTALE.

  2. LE TYPE A DEUX EXPRESSIONS DE VISAGE: L’UNE PRISE EN FLAGRANT DÉLI ET L’AUTRE EN ÉTAT D’IVRESSE TOTALE. 😈 👿

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