Le Centre Malien pour le Dialogue inter-partis et la Démocratie(CMDID) a organisé, le 26 août 2014 à l’hôtel Radisson Blu, une journée d’échanges parlementaires sur les perspectives d’amélioration du statut de l’opposition politique au Mali. C’était en présence du président de la fondation, Moriba Keita, du représentant du secrétaire général des nations unies, Albert Koenders, du chef de l’opposition Burkinabé, Zéphirin Diabré ainsi que des représentants des partis politiques. La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant du président de l’assemblée nationale, Guedjouma Sanogo.
Lors de son intervention, le Président de la fondation CMDID, Moriba Keita, a indiqué que l’implication des acteurs politiques maliens dans le processus de construction démocratique peut être analysée diversement. Mais, il a estimé qu’on peut noter de manière constante la volonté de ces derniers de travailler pour l’ancrage des principes démocratiques. Il dira que la prise de position des partis politiques, détermine leur relation avec la société dont ils sont issus. Par ailleurs, il fera savoir que la loi portant statut de l’opposition a existé depuis 2000, mais que son application n’a pas été effective compte tenu des circonstances politiques. Il a précisé que l’opportunité offerte par les nouvelles autorités de revisiter cette loi mérite une attention particulière de la part des acteurs et qui doit les engagés à s’investir pour l’élaboration de textes garants de l’émergence d’institutions démocratiques. Aprés avoir félicité et remercié la fondation pour son initiative, le représentant du secrétaire général des Nations Unies au Mali, Albert Koenders a déclaré que cette rencontre montre la volonté de la fondation de contribuer à l’émergence de la démocratie. Ainsi, il a expliqué que lors de la crise, les partis politiques ont contribué fortement pour le retour à l’ordre constitutionnel. « Quel que soit le positionnement politique de tous les partis, ils contribuent à l’animation du débat politique», a-t-il souligné. Aux dires de Koenders, le débat contradictoire est une cohérence pour la construction. Selon lui, partout dans le monde, il faut qu’il y ait un débat contradictoire pour l’intérêt de la nation. « La réussite est aussi fonction du débat que l’opposition mène », a-t-il dit. Le représentant du Président de l’Assemblé Nationale,Guedjouma Sanogo a rappelé le rôle et l’utilité de l’opposition dans une démocratie. Et selon lui, elle constitue un contre-pouvoir et représente la possibilité d’une alternance politique. Avant d’ajouter que cette journée arrive à point nommé au moment où le Mali s’apprête à faire la relecture de la loi portant statut de l’opposition. S’adressant aux participants, il dira que cette journée leur donnera l’occasion de passer en revue et de partager les expériences du Sénégal et du Burkina Faso et de se pencher de manière critique sur l’expérience du Mali dans ce domaine en vue d’identifier les insuffisances du dialogue politique entre majorité et l’opposition. En ce sens, il a précisé que leurs travaux contribueront à éclairer la lanterne de l’opinion nationale et des députés qu’ils sont sur les rôles et responsabilités de la majorité et de l’opposition politique.
Ousmane Baba Dramé