Le secrétaire politique de la section VI des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare), Ousmane Doumbia, est de ceux qui estiment que le Premier ministre Moussa Mara a échoué et il doit consommer sa défaite cuisante. Invité sur le plateau de la radio du “Groupe Renouveau” 98.1, le samedi dernier, dans le cadre l’enregistrement de l’émission “Gwakoro”, il déclare que l’Assemblée nationale doit mettre en place une commission technique pour contraindre le gouvernement à la démission.
L’équation de Kidal a inspiré “Le Renouveau FM 98.1” qui en a consacré samedi dernier un débat dans le cadre de son émission “Gwakoro”. Le thème de ce 9e numéro était : “Quelle option pour que Kidal revienne dans souveraineté du Mali”. Quatre invités étaient sur le plateau : Kassim Coulibaly de la société civile, Barakou Nientao, secrétaire politique de la section I du parti Yéléma, Amadou Koïta, président du Parti socialiste “Yélenkura”, et Ousmane Doumbia, secrétaire politique de la section VI des Fare.
D’entrée de jeu, le président du Parti socialiste a déclaré que Moussa Mara n’a pas suffisamment pris le temps pour préparer sa visite au nord. Amadou Koïta d’expliquer que le Premier ministre devait analyser les conséquences de son séjour dans cette zone qui échappe à l’autorité de l’Etat depuis 2012.
“Mara avait été conseillé par les partenaires du Mali de surseoir à sa visite dans la partie septentrionale du pays. Mais il a fait fi les conseils. Or la zone de Kidal est un no man’s land. Il fallait prendre de temps”, a déclaré Amadou Koïta, ajoutant l’acte met tous les efforts de stabilisation à l’eau.
Abondant dans le même sens, Kassim Coulibaly a dit que le Premier ministre a été piégé lors de la présentation de sa DGP. “Mara devait donner le temps au haut représentant du président de la République de faire une consultation générale entre les différents groupes armés avant de faire une telle visite. Si les gens sont responsabilisés, je pense qu’il y a lieu de les laisser accomplir leurs missions. Tout le monde savait que les groupes allaient réagir”, a affirmé M. Coulibaly.
Pour le secrétaire politique de la section I du parti Yéléma, Barakou Nientao, Kidal est malien et le Premier ministre doit s’assurer des conditions de travail de l’administration dans toutes zones. “Il a promis au peuple de travailler pour établir le climat de confiance qui a été particulièrement touché, du fait de l’attitude peu orthodoxe de la vieille génération. Il s’agit, de faire en sorte que les Maliens puissent continuer à croire en l’avenir de notre pays et de s’employer de telle sorte que le pays avance”, a souligné M. Nientao.
Mais pour Ousmane Doumbia, secrétaire politique du parti des Fare, il faut sortir de la langue de bois. Mara est le seul responsable des massacres. “Nous savons depuis sa nomination que Moussa Mara est sur un champ miné. Et il ne peut pas réussir. Mieux, le pouvoir demande la sagesse comme ligne de mire. Par populisme, il a déclaré la guerre. Or, rien n’était préparé pour répondre les attaques de l’adversaire”, a accusé Ousmane Doumbia.
Quelle solution pour que Kidal revienne sous l’autorité du Mali ?
Pour Kassim Coulibaly, la solution est collective. Il faut les Maliens se disent la vérité et agissent, à travers les moyens d’action. Amadou Koïta et Barakou Nientao de dire que la résolution de la crise dépend des autorités certes, mais des citoyens aussi.
“Chaque citoyen doit mesurer sa responsabilité en cette période difficile de notre pays, et s’engager à travailler avec l’Etat, à respecter les règles. Et aux autorités de faire les débats contradictoires avec les Maliens pour expliquer les blocages du processus”.
Ousmane Doumbia a estimé que la solution est liée à la démission de Moussa Mara. “Il doit accepter de consommer sa défaite cuisante. Je demande à l’Assemblée nationale de mettre en place une commission pour exiger la démission du gouvernement parce que le gouvernement de Mara n’est pas responsable. Un gouvernement doit respecter son armée et… l’usage des armes est la 3e option d’un conflit. Mais le Mali avait beaucoup de chemins pour s’en sortir, à travers l’accord de Ouaga”, a-t-il expliqué.
Bréhima Sogoba