SOUTIEN DU DEPUTE MAMADOU AWA GASSAMA A ATT: Le RPM perd ses dernières illusions

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L’ex-candidat malheureux de l’ADEMA aux dernières présidentielles, Soumaïla Cissé, avait de sérieux soucis. Son parti, l’Union pour la République et la Démocratie, a été confronté durant des mois à des dissensions internes, les plus délicates depuis sa création. Il s’agissait d’une guerre de clans au sein de son instance dirigeante pour cause de divergences de vue et d’intérêts entre les principaux barons du parti par rapport au choix à opérer en vue de la présidentielle de 2007. Une solution est désormais en vue puisque la majorité des militants et des responsables de l’URD veulent soutenir ATT. Ce qui porte une estocade à IBK et à sa troupe de " jeunes patriotes" qui cherchent plus que jamais à se servir des Accords d’Alger.
Pour aborder cette échéance, un premier groupe de cadres menés par le président du parti et ses larrons préparaient en effet un projet de fusion avec le Rassemblement pour le Mali. La victoire de ce parti aux élections législatives partielles de Sikasso avait renforcé ce clan dans ce choix dont les principaux animateurs avaient effectivement donné des consignes de vote en faveur du candidat du parti d’Ibrahim Boubacar Keïta. Ils avaient alors planifié d’accélérer le processus pour arriver à une fusion totale avec le RPM avant la fin du premier trimestre de l’année 2006. Sur le terrain, des cadres des deux partis s’étaient affichés ensemble et tentaient de faire passer le message auprès de leurs militants. On a pu ainsi voir le député URD Mamadou Awa Gassama et des cadres du RPM animer des assemblées en 3ème région.
 Ces agissements n’ont pas eu de prise sur les opposants au projet de fusion avec le RPM. Autour du ministre de l’Elevage et de la Pêche et du député Oumar Boré, ceux-ci ont continué à expliquer que l’URD avait plutôt besoin de continuer son implantation afin de renforcer sa présence sur l’ensemble du territoire national et au sein des communautés maliennes à l’étranger. Ils ont fait au cours des différentes discussions remarquer l’absence de leur formation dans des localités du pays comme Nara, Nioro et Koulikoro. Donc, l’urgence était pour eux de combler ce handicap au lieu de s’engager dans des débats prématurés en ce qui concerne les élections de 2007. Pour Oumar Ibrahim Touré et ses partisans, le projet de fusion avec le RPM se nourrissait d’intérêts personnels et d’ambitions électoralistes.
Soumaïla Cissé a fini par trancher
Dans les deux camps, on a longtemps revendiqué le soutien de celui autour duquel le parti a été créé, Soumaïla Cissé, qui pourtant estimait qu’ " il est très tôt d’engager notre pays dans une campagne ". Mais à cause de la crise qui menaçait sa formation politique, il fut obligé lui-même d’en parler puisque ses différents appels au calme n’avaient pas été entendus. L’ex-ministre des Finances n’a eu d’autre choix que de trancher prématurément la question. Lors d’un entretien avec le président de l’URD au cours du mois de mai dernier à Ouagadougou, Soumaïla Cissé a porté ses choix sur l’actuel président de la République si ce dernier venait à se présenter à la présidentielle de l’année prochaine, coupant ainsi court à la polémique. Sa position qui est celle de la majorité au sein de l’URD sera officialisée au cours d’une assise réglementaire du parti qui se tiendra avant la fin de 2007.
Cependant, les "récalcitrants "ont continué à entretenir l’illusion du parti d’IBK qui comptait énormément sur l’alliance avec l’URD pour la conquête du pouvoir l’année prochaine. Ils soutenaient toujours que la conférence nationale était souveraine et promettaient de se battre jusqu’au bout.
Le revirement du député de Yélimané
Les dernières évolutions viennent de couper l’herbe sous leurs pieds. Avec le revirement du célèbre député de Yélémané. Mamadou Awa Gassama a désormais pris fait et cause pour ATT dont " la manière de gérer est exemplaire " dit-il. Le bouillant élu s’est aussi engagé à apporter son soutien aux Accords d’Alger pour la restauration de la paix dans la région de Kidal. il s’agit là sans nul doute d’un soutien important, tant l’homme reste populaire non seulement dans sa circonscription électorale ( élu en un seul tour), mais aussi et surtout au sein des communautés maliennes à l’étranger, notamment en France où il a d’ailleurs longtemps séjourné. Cet homme sur lequel comptait énormément le RPM pour " semer la pagaille " dans le camp présidentiel, est donc un atout électoral de taille pour ATT pour recueillir des voix à l’étranger. Une victoire dès le 1er tour est largement à sa portée à la présidentielle de l’année prochaine même si IBK et ses "jeunes patriotes" continuent à faire semblant de croire encore à un revirement de situation grâce à leur campagne machiavélique autour des Accords d’Alger. Autant à Bamako qu’à Paris, on multiplie des associations dirigées par d’anciens leaders estudiantins dont le rôle reste de continuer à battre le pavé pour donner tout simplement l’impression que les Maliens ne suivent pas le président ATT. Malheureusement, cette campagne n’a pas de chance d’aboutir car nos compatriotes sont préoccupés à bâtir le Mali. Sur ce terrain, le président ATT est inattaquable.
 

Fatoumata Haïdara

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