Mardi dernier à la faveur d’une conférence de presse, tenue au Grand hôtel de Bamako, l’Alliance des Forces Démocratiques du Mali (AFD), a réaffirmé son soutien à l’accord d’Alger, paraphé par le Mali. Pour l’occasion, plusieurs grosses pointures du regroupement dirigé par Tieman Hubert Coulibaly étaient présentes, parmi lesquelles Bréhima Silimana de l’UDD et Dr Modibo Soumaré de l’URP. Qui avaient à leurs cotés Moctar Baby, Jean Baptiste Diarra et Dr Almoubarak Ag Oumar, tous membres de l’AFD. La conférence de presse a été mise à profit par les conférenciers pour affirmer que l’AFD n’est pas une concurrente de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP).
Actualité oblige, les conférenciers se sont largement penchés sur l’accord d’Alger à travers un manifeste. Qui a été décortiqué par Dr Modibo Soumaré de l’URP. Dans lequel, il est clairement dit que les membres de l’AFD Mali s’opposent à toute forme de violence pour se faire entendre. « Même blessés nous préférons largement la paix à la guerre », ont-ils fait savoir d’entrée de jeu. Pour les membres de cette Alliance aucun accord n’est parfait mais, il faut faire avec. Dans le raisonnement des conférenciers remettre en cause l’accord sera un recul grave. Car il annihile 8 mois d’efforts titanesques pour aboutir à la paix qui reste le seul gage qui conduit au progrès social. Ce qui fait la force de cet accord a poursuivi les leaders du jeune regroupement de la majorité présidentielle, c’est le fait que la communauté internationale a participé aux pourparlers de paix du début à la fin en termes de soutien logistique, diplomatique, financier, technique et technologique. Le parrainage de la communauté internationale est un facteur déterminant pour que la Coordination des Mouvements de l’Azawad revienne à la raison pour parapher l’accord d’Alger, une opportunité à saisir afin d’abréger les souffrances des populations du nord qui depuis trois ans ont perdu tout espoir car les enfants ne vont plus à l’école, les réfugiés traumatisés hésitent à rentrer. Pire, les zones de Tombouctou, Gao et le delta central du Niger qui connaissent une paix relative sont confrontées au fléau de mines anti-personnel qui empêchent les paysans de cultiver. Mais aux dires des conférenciers c’est Kidal qui inquiète le plus en raison de l’absence de l’administration, des agents techniques de l’Etat pour faire fonctionner les infrastructures. Au cours des débats l’article 6 de la constitution a été évoqué. Pour le regroupement politique AFD, il prévoit la libre administration des collectivités territoriales et une large représentation des populations du nord au sein des institutions publiques. Au regard de ce grand sacrifice consenti, l’AFD-Mali demande aux laborieuses populations de se reconnaître dans cet accord même s’il y a des imperfections.
La question relative au rôle que jouera ce regroupement politique dans le soutien aux actions gouvernementales a également intéressée les conférenciers. Pour le porte parole de l’AFD Mali, Moctar Baby, l’AFD fait partie de la convention de la majorité présidentielle et il en sera ainsi jusqu’à preuve du contraire. Avant, de poursuivre que le regroupement vient en appoint pour soutenir les actions du président de la République, il se donne comme défi de donner un nouveau visage au paysage politique malien. Faut-il le rappeler l’AFD est composée de 22 partis politiques, d’une dizaine d’associations et s’affirme comme l’une des plus importantes forces de soutien et de propositions aux actions du gouvernement. Dont le fauteuil de ministre de la Défense et des Anciens Combattants est occupé par son président, Tièman Hubert Coulibaly.
Badou S. Koba