Soumeylou Boubèye Maïga à la primature : Un pied de nez pour Paris et Rabat !

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Nommé à la surprise générale mais pas pour les observateurs avisés, surtout les médias qui avaient prédits l’arrivée de SBM « qualifié de « bête politique ») à la primature, le temps de SBM est arrivé, n’en déplaise à ses détracteurs, explique ce supporter. Homme de réseaux, accusé à tort ou à raison, d’être très proche des algériens, sa nomination au poste de Premier Ministre, conviendra-t-elle à Paris et Rabat ? Pour le moment à Bamako, son arrivée à la Cité Administrative de Bamako, suscite débats et commentaires souvent houleux et la classe politique s’interroge sans que le Président IBK ne pipe un mot.

Stratège, fin calculateur, calme et réservé comme un caïman sous l’eau, Soumeylou Boubèye Maïga (SBM pour les intimes), est un homme politique de poigne, très patient sachant ce qu’il veut et ne se presse pas. Lui  qui fut Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants au tout début de mandat d’IBK, a été en guise de rappel, limogé dans l’affaire de l’équipement de l’armée tout comme les Famas contraintes de quitter Kidal laissant sur le carreau, beaucoup de morts et de matériels estimés à des milliards.

Après la traversée du désert, la consécration

Après avoir connu  une traversée du désert, il sera nommé à la surprise générale, Secrétaire Général de la présidence où « il a mis petit à petit de l’ordre », nous confie ce proche qui a requis l’anonymat. Le 30 décembre 2017, SBM est nommé PM, en remplacement d’Abdoulaye Idrissa Maïga suite à la démission spectaculaire de celui-ci, cadre du BPN du RPM qui n’a fait que sept mois de gestion à la primature. Les raisons de ce départ précipité de la primature demeurent encore inconnues pour le moment même si des informations non officielles, filtrent ça et là.

AIM, pas comme SBM

Tout serait précipité pour AIM selon nos informations avec la marche des épouses des militaires et paramilitaires qui ont demandé au PM de juger ou de libérer leurs époux dont le délai d’incarcération est dépassé. Aussi, l’application de l’Accord d’Alger qui n’avance pas comme c’était prévu ;  l’incendie du Marché Rose qui a vu le Chef de file de l’Opposition arrivée sur les lieux au grand dam du gouvernement ; mieux, le climat social s’aggravant pendant que la présidentielle s’approche à grands pas,  alors que Koulouba avait besoin d’un PM percutant, pragmatique et très politique. Sur ce point, SBM était l’homme indiqué.

SBM, un homme politique avisé !

Journaliste de formation, ancien patron de la SE, SBM, félin, avisé, posé avec son calme olympien, quoi qu’on dise, au fil des vingt et cinq ans de démocratie, s’est forgé une carapace qui fait peur à ses adversaires. « Et  il y a de quoi », nous confie un fin connaisseur. « Car, SBM est un vrai homme politique puisque toute sa vie, a été dédiée à ce métier. Il le connait bien et sait bien le faire. « Pour preuve, le Président IBK vient de lui faire appel après une brouille connue de tous. Cela  n’est pas fortuit car, il demeure ce gladiateur capable de redresser la barre et fin manœuvrier qui pourra le faire réélire grâce à une équipe parfaitement bien huilée à l’image entre autres d’un Soumana Mory Coulibaly, Sissoko dit Kalifa», a poursuivi notre interlocuteur.

Crainte de l’opposition…

Pour nos confrères de « TV5monde » dans leur « JT » du 31 décembre 2017, ont retracé le parcours de l’homme SBM, sans détour. Selon eux, la nomination de SBM qu’ils ont qualifié de « figure de la politique malienne, poids  lourd du régime, figure parmi l’un des artisans de l’avènement de la démocratie malienne et qui est soupçonné par l’opposition malienne d’être mêlé à bien de scandales; ce qui fait resurgir les vieux démons de la corruption au Mali », rappelant ainsi le scandale de l’équipement de l’armée qui a  mis le régime IBK sur le banc des accusés et contraint SBM à prendre la porte. Boubèye pour les intimes, ne se découragera pas et se battra jusqu’à ce qu’il soit appelé par le Chef de l’Etat pour diriger le Secrétariat général de la présidence laissant pantois bien de citoyens, d’adversaires politiques (et non les moindres) et d’observateurs avisés. En fait, homme politique au parcours atypique, journaliste qui a eu la chance de diriger la SE sous AOK et qui en tandem presque avec le même IBK, ont sauvé à l’époque le régime. Les deux hommes se connaissent bien comme « deux complices ».

SBM, fin tacticien

Selon des observateurs avisés, SBM est  un fin roublard, tacticien, maîtrisant  parfaitement tous les rouages de l’administration malienne, son arrivée  à la primature devrait lui permettre de sortir ses autres cartes inconnues afin de sortir le pays de cette situation de ni paix, ni guerre. « En tout cas, IBK sait pourquoi il lui a fait appel à cause de son expérience et surtout pour ses méthodes. Bref, SBM a toujours atteint ses objectifs puisque se donnant les moyens et il a les hommes pour ce faire.

SBM comme IBK pour AOK

Selon nos informations, sa nomination à la primature qui s’est produite à un moment crucial pour le  régime IBK, vise deux objectifs majeurs :- Primo permettre à IBK d’achever son mandat des plus décriés de l’ère démocratique ; secundo, travailler à le faire réélire pour un second quinquennat dans la cohésion. Donc, avec SBM, le Président IBK a une aubaine de vider le dossier du Général Sanogo et codétenus. Est-ce pour cela qu’il s’apprête à faire voter la Loi d’Entente Nationale ?

SBM ne sera plus dans les starting-blocks…

Selon cet analyste avisé, SBM en acceptant le poste de PM, prouve qu’il ne sera plus candidat à la présidentielle de cette année. D’où cette interrogation qui suppose une entente politique entre les deux hommes, une sorte de deal.

Ce qui est sûr et certain, l’arrivée de SBM à la primature que nous avons eu à annoncer comme tant d’autres confrères de la place, vise la réélection du locataire de Koulouba dans un contexte politique tendu, économique, sécuritaire difficile et complexe où le malaise social  a atteint son paroxysme, s’annonce difficile. D’ailleurs, les premiers mots de SBM, il a reconnu  grave la situation et a demandé l’appui de tous afin qu’il relève ce nouveau challenge. C’est dire que l’homme sait que sa tâche en sera pas facile, loin s’en faut et est très attendu.

Interrogations à Paris et Rabat…

Prononcé le nom de SBM dans certains milieux, constitue un débat au cours des quels, ses rapports jugés trop étroits avec Alger sont débattus. Spécialiste des questions sécuritaires, l’arrivée de SBM à la primature à en croire nos informations, est une sorte de pied de nez à Paris et Rabat. « Souvenez-vous du  report brutal de la visite du  roi du Maroc à Bamako due à celle d’une forte délégation algérienne. Personne n’a rien compris et certains soupçonnent la main de SBM jugé trop proche d’Alger (dont il vient d’accorder la première audience à son ambassadeur), qui demeure incontournable dans notre crise », nous confie ce spécialiste. L’arrivée de SBM à la primature demeure, selon cet autre observateur, « une sorte de victoire pour  la diplomatie algérienne au grand dam de Paris et de Rabat. Il reste à savoir quels seront leurs réactions ?

Parlant de l’Algérie, ils sont nombreux les maliens qui se demandent ce que veulent les algériens au Mali ?

En tout cas, de tout temps, Alger a prouvé que la crise du Nord ne saura trouver une solution durable que si s’implique pleinement. Mais, depuis que la France a débarqué au Mali, que le régime IBK ait signé un accord de défense avec ce pays, les agissements du voisin Algérien donnent des interrogations et préoccupations. SBM à la primature devrait à coup sûr emmener ce pays à jouer franc-jeu dans notre crise, lui n’arrives toujours pas à supporter la présence militaire française à ses frontières. La mise en garde de Paris à Alger pour qu’elle joue franc-jeu, n’est-elle pas un signal du climat qui règne. SBM, PM saura-t-il rapprocher toutes les parties pour que la paix revienne dans notre pays ? C’est là toute la question.

En clair, SBM saura-il donner le coup de fouet nécessaire à la force du G5 Sahel en convaincant Alger à adhérer au projet piloté par la France?

« En tout cas, son expérience et son carnet d’adresses doivent l’aider dans ce sens », explique-ton dans son entourage.

Entre temps, sa nomination continue à alimenter les débats lui que d’aucuns qualifient de « Jack Bauer », célèbre acteur de cinéma américain connu pour son efficacité lors des missions. Le reste du temps nous édifiera s’il pourra relever ce nouveau défi dans un contexte sécuritaire, politique et économique très particulier pour sauver « Big Brother », comme celui-là l’avait fait en son temps, pour AOK.

Affaire à suivre !

Bokari Dicko

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8 COMMENTAIRES

  1. Les gens racontent leur vie sans rien comprendre. Le Mali est sous la tutelle de la France, il restera toujours sous cette tutelle. La France a des preuves contre tous nos dirigeants pour les faire flechir. Inutile de se berner inutilenent . Si IBK veut s’affranchir aujourd’hui de la tutelle francaise, les consequences seront tres graves pour lui et pour notre peuple.

    • La France a profite de l’accession d’IBK au pouvoir pour s’emparer du Mali. L’accord de defense signe entre les deux pays en est la parfaite illustration. Depuis l’independance du Mali, le 22 Septembre 1960, la France qui est parti sur la pointe des pieds de la jeune Republique du Mali, se frottait les mains depuis l’invasion par les jihadistes du Nord de notre pays . La suite est connue ! Avant IBK, nous savons que Dioncounda TRAORE a signe avec le President francais Francois HOLLANDE, un accord secret, puisque cet accord n’a jamais ete porte a la connaissance du peuple malien. Au terme d’une transition, IBK a ete elu , il s’est trouve que celui-ci entretenait des relations douteuses avec l’homme d’affaires Franco-corse Tomy Michel. Quelques mois apres l’investiture d’IBK, Tomy Michel a ete interpelle et place sous controle Judiciaire pour corruption d’agents publics, des noms de dirigeants africains dont IBK ont ete cite . Chaque fois qu’IBK veut s’opposer a une proposition francaise, elles (autorites francaises ) brandissent l’affaire Tomy Michel pour le faire flechir. Durant 4 ans c’est le meme theatre que nous assistons. La France a neutralise ainsi IBK pour le reduir au strict minimum. Tant que IBK est le President de la Republique du Mali, les interets de la France seront preserves meme si c’est au detriment de ceux du peuple malien. Sans oublier, qu’apres son mandat, il repondra de ses liens avec Tomy Michel devant la Justice francaise .

  2. Si Mr Boubeye est parmi les responsables qui persiste la détention de Mr sanogo et ses camarades dans une situation illégale sans jugement sa veut dire que le pouvoir en place va payer un prix pour sa a élections présidentielles prochain

  3. Le monstre le sphinx est venu.L’apatride est a eu ce que il voulait. Pour preuve il a mi plusieurs foies le batton dans les roues de IBK ou du Mali. Il a mis le messi Sanogo en prison sous l’ordre de la France. Sanogo est victime des mensonges qui lui ont été collés. En temps de guerre un ministre qui vent nos missiles Russe à la France. Un ministre qui refuse raccompagner le premier ministre à Kidal.Il a longtemps travaillé pour nos ennemis comme France. Enfin la France impose comme récompense.

  4. Seul un CON de l’envergure de Bokary Dicko bien connu pour ses délires, pouvait écrire une pareille énormité!!!!

    Qu’est-ce que Paris ou Rabat ont à faire de la nomination d’un PM……………au Mali??????

    Il faut être d’une vanité INFANTILE pour s’imaginer que les aléas politiques de notre pauvre Mali puissent être l’objet d’une quelconque “attention particulière” des autres capitales!!!

    Que ce soit Paris ou Rabat, qu’est-ce qu’ils ont à foutre de savoir qui est nommé PM chez nous???
    Soyons sérieux!

  5. L’Algérie ne veut rien au Mali, elle veut seulement assurer sa sécurité vis à vis de Paris son ennemi juré. C’est l’octroi de la base de Téssalit aux Français, qui a précipité la dégradation des relations avec le Mali. C’est intolérable pour les Algériens qui, en représailles, ont accordé l’asile à Iyad pour emmerder Bamako. Boubèye était opposé à la signature des accords de défense avec la France, surtout s’ils incluent la base de Téssalit. IBK qui voulait faire plaisir à son ami Hollande ne voulait rien comprendre. Et voilà les conséquences. C’est la recrudescence du djihadisme dans le nord avec son lot d’attaques au quotidien et l’opportunité pour les assaillants de se replier tranquillement chez le voisin sans être interceptés. Boubèye avait pourtant prévenu l’insouciant et incompétent président du risque que courait notre pays, si la base de Téssalit échouait entre les mains des Français. Maintenant, que va t-il se passer? Bamako peut-il revenir sur cet octroi de la base du nord objet du courroux des Algériens contre nous? Les Algériens en tout cas semblent très satisfait de l’arrivée de Boubèye à la primature. C’est sûr que le Mali sera obligé de renégocier les accords incluant Téssalit. Ce sera difficile mais pas impossible.

    • TOURE
      “Et voilà les conséquences. C’est la recrudescence du djihadisme dans le nord avec son lot d’attaques au quotidien”

      N’importe quoi!
      Quelle supposée… “RECRUDESCENCE”???

      Au même titre, quand tu dis:”et l’opportunité pour les assaillants de se replier tranquillement chez le voisin sans être interceptés” Crois-tu vraiment que ce soit un phénomène NOUVEAU???

      Les frontières Mali / Algérie ont toujours été parfaitement incontrôlables, et il en a TOUJOURS été ainsi!
      Les assaillants terroristes (tout comme les contrebandiers, les criminels ou les trafiquants de toutes sortes) ont TOUJOURS et DE TOUT TEMPS pu traverser cette frontière dans un sens comme dans l’autre!

      Il ne faut pas tomber dans le roman-politique-fiction en “attribuant” cet état de fait connu de tous depuis toujours, à une supposée “réaction Algérienne” sortie tout droit de ton imagination!

  6. Les maliens veulent un changement qui garantit l’intérêt général de la nation malienne et non pour faire plaisir à qui que ce soit. Cette nouvelle équipe est très bien et tous les ministres qui y figurent sont des personnes qui ont fait leur preuve dans ce pays.

    Si on doit prendre l’avis de chaque malien avant de constituer un gouvernement, on aura combien de gouvernement dans ce pays?

    Si des personnes se sentent lésées parce qu’ils ne font pas partir de ce gouvernement, qu’ils sachent que la complaisance est finie dans ce pays et que seul le mérite prime désormais.

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