Soumeylou Boubèye Maïga à Kita« Je ne suis pas un menteur et ce n’est pas à Kita que je vais commencer »

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Le samedi dernier, les populations de la ville de Kita, du village de Djidian situé à 18km après Kita et de Dioro étaient en effervescence pour accueillir Soumeylou Boubèye Maïga et la forte délégation qui l’accompagnait. C’était dans le cadre des tournées de prise de contact avec ses associations de soutien (ASMA). A Kita comme à Djidian, la mobilisation était celle des grands jours.


Arborant des tee-shorts avec la photo de SBM, les jeunes, les femmes, les griots, les danseurs rivalisaient d’ardeur afin que l’accueil reste à jamais gravé dans la mémoire de leurs hôtes.


Ville de parole, ville de dignité, ville d’honneur, Kita et ses notables (les chefs de quartiers, le chef des griot etc.) ont tenu à dire SBM qu’ils l’accueillent comme un enfant du terroir. « Diawoye Diabaté -ndlr : le chef des griots- nous a dit de sortir pour te réserver un accueil exemplaire parce que tu es son premier fils. Nous te considérons comme un des nôtres » ont successivement déclaré tous ceux qui ont pris la parole : Moussa Kéita au nom des familles Kéita ; Tiémogo Cissé au nom des familles maraboutiques, et le représentant personnel de Diawoye Diabaté.


Après l’accueil populaire, la délégation a rencontré la population de Kita au Centre de jeunes qui a d’ailleurs refusé du monde. Samakoun Kéita, coordinateur de l’ASMA à Kita, a remercié tous ceux qui ont cru aux objectifs de l’ASMA et qui oeuvrent pour les atteindre. Il a remercié tous les partis politiques présents dans la salle avant de dire que l’ASMA est bâtie sur des valeurs cardinales : l’amitié, l’entente. A la suite de Samakoun, d’autres notabilités ont rappelé le parcours de Soumeylou depuis le temps de l’UDPM, sa place et son rôle de figure de proue du Mouvement démocratique, sa participation à l’édification d’un Etat de droit dans notre pays.


« Si aujourd’hui, il est aux côtés des pauvres et de ceux qui souffrent au lieu de courir derrière les honneurs et les ors, c’est parce que c’est un homme du refus : refus de se compromettre, refus de cautionner ce qui se passe dans le pays » ont-elles précisé. « Nous sommes avec lui avec parce qu’à Kita il y a des hommes comme lui, des hommes de dignité, des hommes d’honneur, des hommes de convictions, des hommes qui acceptent de passer la nuit sans manger et de dire la vérité le lendemain parce qu’il n’y a pas de honte à ne pas manger mais c’est honteux de se vendre, de se coucher et de renoncer » a tenu à ajouter un chef de quartier.


« Donnons nous la main pour mourir ensemble derrière la résolution de nos problèmes au lieu de mourir derrière quelqu’un ».


En prenant la parole, SBM a précisé qu’il est toujours militant de l’Adéma dont il demeure le premier vice-président, tout comme Issa Diarra qui est membre du CE. Mais comme un parti seul ne peut pas fédérer tout le monde, il a monté l’ASMA qui peut être le creuset où se côtoient aujourd’hui des sans partis, et des militants d’autres partis politiques qui partagent des valeurs communes dans l’unité, l’amitié, la fraternité afin de résoudre des problèmes concrets qui se posent aux populations. SBM a déclaré qu’au lieu « de mourir derrière quelqu’un, donnons nous la main pour mourir ensemble derrière la résolution de nos problèmes ». Il a déploré le manque de confiance entre les populations et les hommes politiques. « Je ne suis pas un menteur et ce n’est surtout pas à Kita que je vais commencer ».


Pour lui, cet état de fait s’explique par le fait du caractère de chacun. « Si vous prenez un voleur pour faire de la politique, il continuera à voler ; si vous prenez un menteur pour faire de la politique, il continuera à mentir ; si vous prenez quelqu’un pour ce qu’il veut et non pour ce que vous voulez, dès qu’il aura eu ce qu’il veut il vous oubliera ». SBM a mis l’accent sur la pauvreté des populations, sur l’impossibilité d’accéder à l’école et aux soins de santé. Aux questions de savoir si l’ASMA sera transformée en part politique ou s’il sera candidat en 2007, SBM a donné rendez-vous à Bamako pour le meeting du 25 novembre « où nous déciderons ensemble de ce que nous allons faire ensemble ».


SBM et sa délégation ont rendu visite au préfet de Kita, aux notables de Kita, au Chef des griots de Kita, à l’Eglise où on prépare activement le prochain pèlerinage, aux chefs de quartiers.

SAMBI TOURE

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