Le candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) était à Mopti et Djenné où se tenait la 10ème conférence régionale du parti de la Poignée
de Mains. Après une journée bien remplie ponctuée par une mobilisation monstre dans la ville sainte (Djenné), Soumaïla Cissé s’est prêté aux questions des journalistes. Dans cette interview que nous avons réalisée avec lui, le challenger d’ATT en 2002 évoque les sujets brûlants de l’actualité nationale, entre autres, l’insécurité, l’emploi, la crise alimentaire qui plane sur le Mali suite à une mauvaise pluviométrie, la paix sans laquelle il n’y a pas de développement, l’état de santé du parti, l’apport de la jeunesse dans la mobilisation de l’électorat en vue des échéances de 2012. Lire l’interview
Quelles sont vos impressions après cette forte mobilisation de Mopti ?
Soumaïla Cissé : Je pense que c’est une très grande et exceptionnelle mobilisation. Je crois que cela traduit un engouement réel pour le parti. Nous avons trouvé des populations très enthousiastes et mobilisées pendant de très longues heures. Les populations ont conscience des défis que nous avons à relever dans ce pays, c’est pour ça qu’elles viennent et participent à cette mobilisation. Aujourd’hui, je peux dire que je suis extrêmement satisfait de ce que j’ai vu. Ça me réconforte, ça m’encourage. Je suis très heureux de ce que j’ai vu à Djenné.
Contrairement aux jeunes de Kayes et de Koulikoro qui sont confrontés à des problèmes d’emploi, ceux de la région de Mopti souffrent des maux liés à l’école, à l’enclavement et à l’insécurité. Qu’en pensez- vous ?
Soumaïla Cissé : Les problèmes d’emploi équivalent pour l’ensemble du pays. J’ai dit, dans tous mes propos, que l’un des principaux défis, aujourd’hui, à relever- je le dis sous forme de boutade – est le problème de l’emploi. Et, je pense, réellement, que c’est une vraie bombe à retardement. Ceci dit, dans chaque région, dans chaque localité, il peut y avoir des particularités. Ici, à Djenné, le tourisme est un facteur porteur. Avec les problèmes d’insécurité, le tourisme a connu des difficultés. Forcément, les emplois vont s’en ressentir, les revenus aussi. C’est pourquoi j’en appelle à la paix pour trouver une solution à ce problème. Bien sûr, il faut que les communautés se parlent, mais aussi, que force reste à la loi. Il faut aussi que l’Etat s’affirme, que notre armée puisse prendre sa propre responsabilité face à des difficultés de ce genre. Ensuite, nous sommes dans une région où il y a des problèmes liés au pâturage, à l’agriculture, à l’élevage. Nous allons connaître une année difficile du point de vue de la sécurité alimentaire suite à une très mauvaise pluviométrie. Ce sont des inquiétudes. Je sais que des mesures ont été prises et souhaite qu’elles contribuent efficacement à faire face à ces problèmes. Nous sommes aussi dans un pays où l’enclavement est un problème de développement, toute chose qui ne facilite pas l’investissement et qui ne permet pas aux opérateurs économiques de s’installer correctement. Donc, il y a des facteurs de production qui manquent dans ces régions là, qu’il faut restaurer l’autorité pour que l’économie puisse repasser de façon beaucoup plus forte.
Comment se porte l’URD en 5ème ?
Soumaïla Cissé : Je pense que l’URD se porte très bien, mais nous avons assisté à de nouvelles adhésions qui montrent la dynamique du parti. Nous arrivons à faire régulièrement nos conférences régionales tournantes dans cette région. Nous avons vu la mobilisation dont je parle, aujourd’hui. La conférence s’est tenue avec l’ensemble des délégations avec des recommandations très fortes. Surtout on voit une région, un parti en ordre de bataille qui est en train de se préparer aux échéances futures et qui ne demande qu’à être mis en situation avec les moyens matériels et financiers pour pouvoir s’engager résolument vers ce combat que nous attendons tous, avec espoir. Donc, l’URD se porte bien dans la région de Mopti avec de nouvelles adhésions qui traduisent une vitalité réelle. Ce qui permet à l’URD, aujourd’hui, avec ses alliés, avec la société civile, d’espérer gagner les élections à venir.
Vous avez rendu visite à un camarade, Maître Dicko, qui a quitté l’URD pour l’ADEMA. Comment expliquez- vous cette situation ?
Soumaïla Cissé : Dicko n’a jamais quitté l’URD pour l’ADEMA. Je ne sais pas d’où vous tirez cette information. Je lui ai rendu visite parce que c’est un ami. Je crois qu’on rend visite, au-delà, à des gens du village. J’ai rendu visite au chef de village, à l’Imam et à d’autres personnalités à Mopti. A part la famille du secrétaire général où on a été, tout le reste constitue des personnalités de la société civile. Dicko n’a pas quitté l’URD pour l’ADEMA. Il a quelques problèmes avec des camarades de la section. Je crois que c’est des choses qui arrivent. Il s’agit d’en arrêter.
Il y a un bicéphalisme au niveau de la jeunesse URD de Mopti. Comment avez-vous fait pour résoudre ce problème ?
Soumaïla Cissé : Je ne suis pas au courant d’un tel bicéphalisme. Je suis avec le président du mouvement des jeunes, docteur Diallo. Il se peut qu’il y ait des problèmes de personnes. Cela arrive dans toutes les organisations, mais je n’ai pas senti de difficultés absolument particulières.
La section jeune a déjà commencé à verser des cautions…
Soumaïla Cissé : Je crois que c’est encourageant. Vous savez, on avait pris la mauvaise habitude, dans ce pays, pour que le candidat puisse tout faire. Aujourd’hui, la tendance s’inverse. Je suis très heureux que les jeunes prennent cette initiative. Si les jeunes, eux-mêmes, prennent l’initiative, il y a de forte chance que cela perdure et se pérennise. C’est encourageant. Ils ont commencé à tourner, à se mobiliser. Ils ont déjà fait la région de Kayes, Koulikoro, c’est fini avec la région de Mopti. J’ai la chance d’avoir des jeunes extrêmement dynamiques, très intelligents et très entreprenants. Ceci est un héritage très important, que j’espère, va faire beaucoup de petits « Urdéens ».
Est- ce une pression sur vous ?
Soumaïla Cissé : Oui c’est une pression pour avoir des résultats. Quand on a une exigence, quand on a des jeunes, derrière, qui poussent, qui réfléchissent, qui vous accompagnent, vous avez une obligation de résultat. Et il nous faut des résultats. Après les élections, cela est important, il nous faut d’autres résultats. Les défis sont énormes, avec une jeunesse angoissée parce que les temps sont durs : il y a la crise financière qui est là, la crise alimentaire, le problème de paix, de sécurité, d’emploi. C’est vrai que, parfois, l’avenir est incertain. C’est pourquoi nous devons trouver des réponses à leur questionnement pour faire face aux difficultés d’ensemble.
L’URD semble soudée à quelques encablures de 2012. Quel appel avez- vous à lancer aux militants ?
Soumaïla Cissé : Les militants doivent se convaincre que, c’est uni que nous pouvons gagner. Et qu’il y aura toujours des hostilités. L’appel, c’est l’appel à l’unité, à l’engagement.
Réalisée à Djenné
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