Soumaïla désigné candidat du CDR : L’alternance sacrifiée sur l’autel des intérêts personnels !

5

Comme pressenti, le Collectif pour la Défense    de la République (CDR) a officialisé par la voix de son porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily alias ‘’Ras Bath’’ son soutien au candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé, non moins chef de file de l’opposition.  Ce choix qui met fin à l’alternance vaillamment prônée par le CDR, sent l’odeur de préservation d’intérêts personnels au profit de l’intérêt général et par ricochet le déclin du CDR. En quoi Soumaïla Cissé, peut-il être un choix pour l’alternance ?

Le ridicule ne tue plus au Mali. Le soutien proclamé du CDR à la candidature de Soumaïla Cissé en est la parfaite illustration. Ayant cheminé avec pratiquement tous les régimes depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays jusqu’en 2012, Soumaïla Cissé, ce vétéran de la scène politique malienne, n’a rien à démontrer encore en termes de changement de système de gouvernance au Mali. Car il aura contribué, lui-même à la conception de ce type de gouvernance et à sa mise en œuvre. Alors, pourquoi il a été désigné par le CDR ?  En quoi, Soumaïla Cissé peut-il être le choix de l’alternance ?

La bonne Cause, transformée en un combat d’intérêt personnel !

Jeune chroniqueur vivement remonté contre la gestion du régime d’IBK ainsi que les attitudes de certains responsables et cadres de la nation, Ras Bath doté d’un charisme extraordinaire, à travers ses dénonciations virulentes sur les ondes radiophoniques et en vidéos sur Facebook est parvenu à se faire une notoriété au sein de l’opinion publique malienne.

De ce fait, sa côte de popularité  s’est propulsée sur une courbe ascendante et beaucoup de jeunes adhèrent au Collectif pour la Défense de la République (CDR), au regard des dénonciations de Ras Bath jugées d’un combat de société pour le changement. Sans porter de gants, il a réussi à savonner à plusieurs reprises les ténors de l’opposition, dénommés par lui des ‘’petits messieurs’’.

Mais curieusement, en 2017, en sa qualité de porte-parole du CDR, Ras Bath rejoint vite la ‘’PLATEFORME AN TE A BANA’’ pour combattre farouchement le projet de révision constitutionnelle institué par le président de la République. En raison de sa capacité de mobilisation du CDR dans ce combat, il a été adulé et emballé par tous les responsables politiques de l’opposition (à l’exception de Dr Oumar Mariko) en général, et en particulier par le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé pour bénéficier de ses atouts.

Tout récemment, pour dégager les grandes orientations du CDR, Ras Bath décide de mettre la barre plus haut, pour capter davantage la confiance des militants du CDR en organisant les 1ères concertations populaires. Sorti requinqué de ces assises, le CDR décide d’affliger une sanction à cette classe politique qui a gouverné le Mali  ces vingt dernières années, à travers ‘’l’Alternance’’. Dans cette optique un manifeste est élaboré, distribué  aux candidats et des échanges s’en suivent.

L’Alternance monnayée et le CDR fragilisé !

 La langue n’a pas d’os et l’argent n’a pas d’odeur. Ces deux adages, pourraient-ils expliquer le changement spontané du comportement de Ras Bath ?

En effet, si tout était clair jusqu’à la question du choix d’un candidat, la flamme CDR aura amorcé son premier vrai début d’estompe. Ainsi, comme bien défini à l’issu de la 1ère concertation, l’Alternance sur laquelle se base le manifeste du CDR a été sacrifiée sur l’autel des intérêts personnels. L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé.

Le guide Ras Bath détourné de sa vision d’alternance grâce à la profondeur de la poche bien garnie en billets de banque a décidé finalement de miroiter Soumaïla Cissé, aux yeux des membres du CDR comme le candidat type répondant aux critères dégagés dans le manifeste. Le seul détail qu’il a oublié dans sa manœuvre est que les Maliens ne sont plus dupes. Malgré toute la littérature développée autour de ce choix des esprits ont bien compris  dans les comportements et propos de Ras Bath, une volonté de monnayer le CDR à Soumaïla Cissé contre espèces sonnantes et trébuchantes.

« La vision du CDR était de rompre le système actuel de gouvernance du Mali à travers le choix d’un homme politique nouveau et compétant » confie un responsable du CDR très remonté juste après avoir appris la décision de soutien du CDR à Soumaïla Cissé. Et d’ajouter : « Nous avons été trahis ».

Déjà à quelques heures de l’annonce du soutien, plusieurs membres du CDR n’ont pas manqué de noter sur leur mur Facebook des messages d’indignations. « Nous sommes déçus de cette décision de nos responsables de soutenir Soumaïla Cissé » s’indigne à visage découvert un militant fieffé du CDR, tout en soulignant qu’ils (lui et ses membres) ne vont pas suivre ce mot d’ordre.

A l’allure des messages de contestations et d’indignations par rapport à ce choix sur les réseaux sociaux et dans les grins,  de la part de plusieurs membres du CDR, Soumaïla Cissé, qui reste un guichet automatique, n’aura-t-il pas fait un investissement non rentable ?

Le temps nous y édifiera !

Par Moïse Keïta

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Quand on est Idiot c’est pour toute une vie,continuer vous apprendrez à vos dépends. Pauvre de CDR.

  2. Une fois de plus,on confond Ras BATH et le CDR.
    Le CDR a fait son choix,Ras BATH,en tant que son porte parole,s’est chargé de le rapporter à la presse.
    Si le choix devrait venir de Ras BATH ,peut on douter qu’ il aurait porté son choix sur son père qu’ il connaît le mieux?
    SOUMAILA CISSE a t’il exercé une fonction présidentielle pour qu’ on le soupçonne d’être un ancien qui va dupliquer les pratiques,jusqu’ici,dénoncées?
    Peut on dire qu’on est responsable des pratiques d’un pouvoir dont le levier était entre les mains d’une autre personne?
    Ne faut-il pas juger chacun selon ses responsabilités déterminées?
    Les pratiques dénoncées ont été exercées quand certains ministres remplissaient convenablement les tâches qui leurs ont été confiées.
    Ils sont nombreux dont SOUMAILA CISSE.
    La corruption qu’ on dénonce est plutôt structurelle c’est à dire que tant que la constitution n’est pas adaptée à l’environnement politique,aucun président ne peut l’ atténuer ,a fortiori la combattre.
    NOTRE CONSTITUTION DONNE UN POUVOIR PRESQUE ILLIMITÉ AUX HOMMES POLITIQUES.
    Le président élu peut sanctionner les écarts dans la gestion,mais ne peut lutter contre une corruption exponentielle pratiquée comme essentielle à la survie d’une classe moyenne.
    Il faut ESPÉRER que le président élu ,quel qu’en soit ,propose des mesures institutionnelles sous la pression du CDR pour sauvegarder les maigres ressources de l’ ÉTAT.
    Le choix de SOUMAILA CISSE est sa capacité à déloger BOUA qui a montré ses limites,s’est montré incapable de SAUVER les maigres ressources des maliens,a favorisé considérablement le népotisme,le clientélisme,le clanisme .
    Cette capacité à mettre en place un parti sur toute l’étendue du territoire national est aussi une qualité prouvant que L’HOMME est un rassembleur que le Mali a énormément besoin aujourd’hui pour unir les maliens autour de l’ essentiel.
    Une qualité que le quinquennat d’Ibk,la taille de son parti avant son élection montrent qu’ il n’en a pas.
    Le CDR,non RAS BATH ,a fait le bon choix pour atteindre son objectif :DÉGAGER BOUA.

  3. En tout cas Mariko (malgré ce que certains pourraient lui reprocher) a prédit que les “disciples” du fameux rasta “bou gnè fiyè ko you noun yé”
    Je regrette juste que cela soit au détriment de mon pays…

    • Le gouvernement français et leurs politiques sont hypocrites ils prétendent que ce sont les autres qui polluent alors qu’un occidental pollue 2 à 3 fois plus qu’un asiatique voir 4 fois plus qu’un habitant du tiers-monde et que leur président Macron est en voyage aux Antipodes!

Comments are closed.