Soumaïla Cissé visite le SIAGRI 2012 : « L’agriculture ne se développera pas sans un petit coup de pouce de l’Etat »

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C’est un candidat très engagé pour leur cause que les participants à la 4ème édition  du Salon International de l’Agriculture(SIAGRI) de Bamako ont reçu en  cette journée dominicale du 18 mars.  Un visage très familier du monde rural au Mali,  M. Soumaïla Cissé,    candidat de l’URD aux élections présidentielles de 2012, a passé  8 ans de service à la CMDT (compagnie malienne pour le développement des textiles) avant d’atterrir dans le gouvernement d’Alpha Omar Konaré comme ministre des Finances et de l’Economie. Au bout d’une visite marathon qui a duré près de 2 heures, il a confié  ses impressions sur  le Salon et ses ambitions pour le monde rural au Mali. Interview

Qu’est ce qui justifie votre présence au SIAGRI ?                                         

Je suis très heureux d’être à cette foire exposition pour le développement rurale de façon générale de notre pays. Je suis venu encourager les producteurs, montrer mon attachement profond au monde rural de notre pays, c’est le moteur de notre croissance, le moteur de notre développement. Je tiens à féliciter le président Togola et toute son équipe pour cette initiative.  J’ai vu de très belles choses, un très grand potentiel, j’ai vu des femmes qui entreprennent, des femmes qui innovent. J’ai vu surtout que nous pouvons transformer la plupart de nos produits agricoles,  que les produits de l’élevage sont des produits de haute qualité. Ce qui justifie ma présence, c’est vraiment encourager le monde rural, montrer encore une fois mon attachement profond  au développement rural dans ce pays.

Une fois Président de la République, que comptez-vous faire pour les agriculteurs, en tant qu’ancien collaborateur des agriculteurs ?                         

Vous savez, j’ai travaillé pendant 8 ans à la CMDT (Compagnie malienne pour le développement des textiles). J’ai eu à côtoyer les paysans, les éleveurs, les artisans pendant toutes ces longues années. Je sais les difficultés que ces producteurs ont,  je sais aussi les potentiels qu’il y a dans notre pays. Qu’il s’agisse du coton, des céréales, des fruits et légumes.  Il y a énormément de potentiels dans notre pays. Je pense que pour pouvoir promouvoir le développement de demain, il faut s’appuyer très très fortement sur l’agriculture et sur l’élevage. Je compte mobiliser les Maliens pour cela. Et particulièrement les jeunes; c’est là qu’on va créer de l’emploi, des richesses pour le développement de notre pays de demain. Il faut plus d’irrigation, il faut plus de transformation et d’avoir accès à nos propres marchés. Un jour, je regardais que l’on importait 18 milliards F CFA  de lait, alors que nous sommes un grand producteur de lait. Il faut faire en sorte que le lait soit dans nos habitudes. Nous devons créer des conditions pour que le marché du lait, par exemple, puisse se développer dans notre pays. Ce que  je compte faire, c’est de ramener les Maliens au développement rural,  savoir que c’est notre première richesse.   Nous pouvons nourrir ce pays et l’ensemble de la sous région.

La commercialisation pose problème. Que proposez-vous ?                        

C’est  une réalité que l’aspect commercialisation reste faible. Beaucoup de produits transformés sont là, mais on ne sait pas où les trouver sur le marché. Je pense qu’il faut réfléchir à un lieu d’exposition, à une meilleure commercialisation de nos produits. Et surtout régler définitivement le problème de l’emballage. Nos produits transformés ont  un grand problème d’emballage, un grand problème de  visibilité. Sinon les ressources humaines, les produits et les entrepreneurs sont là. J’espère que nous pourrions avoir l’occasion de mettre en pratique tout ce que nous avons dans la tête, et toute l’expérience que nous avons pu accumuler depuis ces longues années.

Que vous ont dit les paysans quand vous les avez rencontrés ?                              

Je crois que d’abord, ils attendent d’être reconnus dans le travail qu’ils font tous les jours, d’avoir le coup de pouce nécessaire. Vous savez que l’agriculture ne se développera pas non plus sans un petit coup de pouce de l’Etat. C’est à l’Etat de faire les routes, d’aider à l’aménagement, de faire la mise en place des circuits de commercialisation, de trouver quelques petites astuces pour aider les producteurs locaux,  et d’ouvrir aussi les frontières en direction des autres pays pour que nos produits puissent se vendre et être mieux valorisés. Je pense que ces expositions aident à cela. Mais il faut que ça soit une exposition vraiment internationale. Faire venir d’autres pays, montrer la concurrence. J’ai parlé des produits, mais je n’ai pas parlé du matériel agricole, j’étais heureux de voir tous ces tracteurs qui sont construits ici. Les forgerons, les éleveurs, les agriculteurs,  tous ensemble méritent d’être pris en charge.

En même temps il faudrait qu’il y ait la paix sur l’ensemble du territoire nationale pour pouvoir réussir ce programme ambitieux pour les paysans ?    Oui,  bien sûr, je pense que tout ce que nous faisons doit se faire dans la paix et la concorde. C’est pour ça que nous regrettons tout ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays. Notre pays est un pays unique, un pays qui ne peut être divisé. Je crois que sur ce point, il n’y a pas de négociations possibles, il n’y a pas de discussions possibles. Je pense que tous les Maliens prient pour qu’il y ait la paix et la concorde dans notre pays. C’est la clé pour que nous puissions nous développer davantage. C’est la clé pour que notre agriculture puisse nous nourrir.  Je pense que nous allons tous nous battre, tous ensemble, pour que la paix soit, et définitivement dans notre pays…

Propos recueillis par Abdoulaye OUATTARA

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4 COMMENTAIRES

  1. Enfin, un qui a compris où se trouve le moteur essentiel de notre développement. L’avenir de notre pays passe incontestablement par l’agriculture, secteur qui occupe plus de 50% de la population active, activité principale en mileu rural, il nous faut des techniciens, des agronomes, des agro-économistes, compétents.
    Croyons à cet homme!!!il sait mieux que quiconque la nécessité d’une politique agricole commune sous régional.

  2. mr le journaliste tu a oublier que ses soumi qui a mis la cmdt a genou avec tout l argent que soumi a détourner a la cmdt pour son profit personnel pouvais aidée beaucoup de malien qui n ont même pas a manger de toute les façons la place de soumi n est pas a koulouba mais a bamakocoura entre quatre murs au mali la seule personne qui peut stopé la corruption ses zou du coup moi j aime le mali je vote zou

    • Informez vous à propos de la CMDT avant de vous prononcer sur qui a mis la CMDT à genoux. Soumi n’avait pas les moyens de mettre la CMDT à génoux et il l’a quitté au moment où ça marchait bien. Ceux qui y ont acheté des bics à 1000 FCFA et des ampoules à 10.000 FCFA sont encore là et se la coulent douce. Ceux qui ont amené des valises d’argent à AOK se la coulent douce aussi dans leur palais non loin du fleuve à Bamako…

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