Soumaïla Cissé fait peur à qui ?

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Soumaïla Cissé, le 9 août 2013, à Bamako
Soumaïla Cissé, le 9 août 2013, à Bamako © Émilie Régnier/J.A.

Au Mali, une loi a été votée instituant un statut de l’opposition. Cela doit être considéré comme un grand progrès dans notre pays. Après l’adoption de cette loi, il a été demandé au parti principal de l’opposition, l’Urd, de donner le nom du porte-parole de l’opposition. Ainsi, le président Soumaïla Cissé a été le choix et de son parti et des autres partis constituant l’opposition au Mali.

Le ministre de l’Administration territoriale fit cette communication au Conseil des ministres et le président IBK promulgua le décret consacrant  l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Urd, porte-parole (chef de file) de l’opposition malienne. Normalement, selon la loi, le président Soumaïla Cissé devrait, en tant que chef de file de l’opposition de notre pays, avoir un Cabinet, constitué de Conseillers et ou de Chargés de mission ainsi que d’autres collaborateurs. Mais, au jour d’aujourd’hui, l’honorable patron de l’opposition n’a rien de tout cela : aucun décret d’application n’a été pris pour le mettre dans ses droits.

Le comble est que le budget, lors de son adoption, a prévu un montant de 500.millions de Fcfa pour le fonctionnement du Cabinet du chef de file de l’opposition, sans que les autorités concernées n’aient cherché une seule fois à rencontrer le supposé ordonnateur de ce montant  prévisionnel pour lui signifier cela. Comment peut-on octroyer un budget à une structure, sans aucune entente préalable avec celui qui est censé ordonner ces dépenses et sans qu’il n’ait le droit légalement de pouvoir l’utiliser ? On aura tout vu au Mali.

Les choses sont confuses non seulement au niveau du budget, mais aussi au niveau des nominations que le porte-parole de l’opposition aurait droit  à faire, si par miracle le décret d’application arrivait à être signé. Il y a énormément d’aberrations dans cette affaire, car les autorités vont jusqu’à vouloir obliger le patron de l’opposition à faire soumettre toutes ses nominations éventuelles à leur approbation.

En résumé, le chef de file de l’opposition a un droit légal à lui octroyé par les Maliens, pour l’équilibre de leur démocratie, mais il n’a pas aujourd’hui les armes pour faire ce travail. Et même s’il arrivait à les avoir, il devrait le faire dans la forme voulue parce qu’il est censé dénoncer les mauvaises pratiques. On se demande si ce pouvoir est réellement démocratique.

Par ailleurs, on laisse ou on encourage des journaleux à rédiger des sottises sur des torchons d’information de la tendance de la majorité présidentielle. Ils insultent non seulement de dignes cadres du pays, mais font énormément mal à l’image du pays à l’extérieur, faisant des Maliens de la diaspora, la risée sur les réseaux sociaux à travers la mondialisation.  Comment un intellectuel, qui a de surcroît occupé un poste stratégique dans la première institution du pays, peut prendre un budget de fonctionnement, le dispatcher tel un fonds de commerce et octroyer à l’ordonnateur  des dépenses de ce budget, une quote-part, telle dans une entreprise privée, comme rémunération ?

Mais, si l’affaire des forages de l’Uémoa et le supposé compte individuel à la Bcéao sont passés, alors ils n’ont point de vergogne de se rabaisser encore.  Dommage pour mon pays. Si c’est comme cela, les ministres en fonction de leur budget de fonctionnement devraient être rémunérés à des coups de centaines de millions, parce qu’ils ont des budgets de fonctionnement atteignant des milliards.

Il est temps que les sbires de la majorité laissent le président Soumaïla Cissé et qu’ils demandent à leur mentor de trouver les vraies solutions pour sauver ce vieux pays d’honneur, et qu’ils apportent enfin le bonheur tant promis à ce peuple qui souffre et qui est sans aucun repère.

 Macké DIALLO

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