Le président de l’Urd, Soumaïla Cissé, a présenté les vœux de nouvel an de son parti à la presse, le mardi 31 janvier 2017 à la Maison de la presse du Mali. Une occasion pour le chef de file de l’opposition de faire le point sur la liberté de la presse dans le monde et au Mali, mais aussi de parler de l’accord de réadmission des migrants entre le Mali et l’Union européenne.
Selon le président de l’Urd, la liberté de la presse dans le monde et au Mali a été menacée en 2016. À l’en croire, 74 journalistes ont été tués en 2016 en faisant leur métier, selon Reporters Sans Frontières, contre 110 enregistrés en 2015. Soumaïla Cissé a fait savoir que son parti est disposé à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre les exactions. En 2016, si 74 journalistes ont été tués, 348 sont également emprisonnés dans le monde, a-t-il dit. Avant de déclarer que la liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie.
Pour l’honorable Cissé, au Mali, le constat est alarmant avec la disparation de notre confrère Birama Touré. C’est pourquoi il a interpellé les autorités pour que la lumière soit faite sur cette affaire. «Autant nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidation et les menaces à l’encontre des journalistes. Une presse libre est la condition de démocratie vivante et respectueuse de ses citoyens», a martelé le chef de file de l’opposition. Le Mali est passé de la 25ème place de la liberté de la presse à la 99ème place en 2013, a-t-il déploré. Soumaïla Cissé dira que, selon le rapport 2014 de Reporters Sans Frontières, la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a encore fait chuter notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués.
Au sujet des attaques dans notre pays, en 2016, le président de l’Urd a rappelé que 332 personnes dont 207 civils ont perdu la vie. Selon lui, le pays a enregistré 385 attaques soit plus d’une attaque par jour. Pour le chef de l’opposition, «nous ne pouvons bâtir notre pays que sur la vérité. Si nous dénonçons les faits, c’est pour que ça s’améliore. Nous ne souhaitons pas que Bamako soit sale, que les gens meurent tous les jours, que les écoles soient fermées, que les dispensaires ne fonctionnent pas…» a-t-il déclaré.
En répondant à une question relative à l’accord de réadmission des migrants, Soumaïla Cissé précise qu’il y a un engagement entre les pays qui ont des migrants et ceux qui reçoivent. Avant d’ajouter que les missions effectuées en Europe par le Mali pour identifier les migrants sont prises en charge par les pays concernés. Et le chef de file de l’opposition de s’interroger : «s’il n’y a pas d’accord, pourquoi on envoie une mission pour identifier les Maliens, et pourquoi on signe des laissez-passer pour que les Maliens soient expulsés ?».
Il faut noter qu’au cours de cette cérémonie de présentation de vœux, l’Urd a présenté un film qui fustige la gestion du régime en 2016.
Diango COULIBALY