Soumaïla Cissé, président de l’URD et chef de file de l’opposition, a fait une analyse critique de la situation actuelle d’un « Mali qui avance vers l’abîme… ». Aussi, il appelle à la tenue des larges concertations nationales, afin de sauver la patrie en danger. M. Cissé s’adressait aux militants de sa formation politique lors d’une cérémonie de présentation de vœux.
Le président des jeunes de l’URD, Abdramane Diarra, la présidente du mouvement des femmes, le représentant du groupe VRD à l’Assemblée Nationale, le vice-président du parti Pr. Salikou Sanogo ont tour à tour présenté leurs vœux à Soumaïla Cissé, Ils ont tous dans leurs propos déploré les difficultés que traverse le Mali. Selon les responsables du principal parti de l’opposition, le Mali fait face à plusieurs crises : la crise politique due aux contestations des résultats de l’élection présidentielle ; de la prorogation du mandat des députés ; … la crise socio-économique avec de multiples grèves, la crise sécuritaire avec son lot de victimes.
Pour Soumaïla Cissé, la situation actuelle du pays oblige son parti l’URD à redoubler d’efforts afin de faire face aux nombreux défis. “Notre détermination, l’engagement des jeunes et des femmes nous ont permis de tenir tous nos engagements statutaires. Et il faut que cela soit clair que vous avez bel et bien gagné la dernière élection présidentielle. Mais dans un système de fraude généralisée, ce ne sont pas les voix qui comptent mais ceux qui comptent les voix”, rappelle-t-il.
Le chef de file de l’opposition estime que les Maliens vivent dans une « angoisse permanente », nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale. « Tous les patriotes convaincus reconnaissent que notre pays s’enfonce chaque jour davantage dans une crise multiforme sans aucune perspective de sortie », affirme-t-il. M. Cissé s’interroge sur les récentes déclarations du président de la République affirmant que « le Mali avance ». « Il paraît que “notre pays avance”, mais certainement il avance, mais “vers l’abîme”, ironise le chef de fil de l’opposition. “Quand les voisins affichent un taux de croissance de 8 à 9 %, nous nous glorifions d’un pénible 5 %. Notre pays a donc urgemment besoin de nouvelles propositions, d’autres perspectives, d’autres raisons d’espérer. …”, estime le président de l’URD.
Selon M. Cissé pour sortir de la crise actuelle, le pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la nation, Mais des concertations basées sur la vérité : « rien ne pourra se construire dans le mensonge. Le droit à la vérité est inaliénable. Il faut se dire la vérité, toute la vérité, simplement la vérité et rien que la vérité », affirme le président de l’URD. Cette vérité doit, à ses dires, être dite sur la corruption, la situation sécuritaire, la crise financière et économique… Soumaïla Cissé précise que ce dialogue est vital, car il s’agit de la mère partie. « Malgré les souffrances physiques, les blessures morales, nous devons garder constamment en mémoire que nous n’avons qu’une seule patrie: LE MALI », a-t-il martelé.
Le Président de l’URD invité le régime à un dialogue direct et franc : « le dialogue politique doit être sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent », a-t-il avoué. Avant d’ajouter : « en plus de l’écoute, de l’exigence d’honnête et de respect mutuel, le dialogue doit être direct franc loyal et basé sur la bonne foi. Un dialogue où la main tendue est ouverte, généreuse et visible ».
Soumaïla Cissé promet de prendre les décisions pour l’intérêt des Maliens quelle que soit la forme du dialogue. « Je prends l’engagement que, quelle que soit la forme du dialogue, je prendrai les décisions, qui vont uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien-être de nos concitoyens… Oui, je m’engage, avec vous, à tout donner au présent, pour que demain, notre pays vive en paix et que s’ouvre pour nos enfants une réelle espérance, un avenir radieux ».
Mémé Sanogo