Soumaïla Cissé à propos des autorités intérimaires: «L’URD ne cautionnera jamais un texte qui jure avec la Constitution du Mali»

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Les autorités intérimaires prévues dans le projet de relecture du Code des collectivités au Mali est loin de faire l’unanimité. Après les vives dénonciations de certains élus du Nord, qui menacent même de prendre les armes si cette réforme était entérinée, voilà que le Chef de file de l’Opposition, Soumaïla Cissé, Président de l’URD, s’insurge contre l’instauration d’autorités intérimaires pour remplacer les Conseils des communes, cercles et régions du Nord.

C’était samedi dernier à l’ouverture de la Conférence nationale, cumulée à celles des Congrès des jeunes et des femmes de l’URD. Le parti de la poignée de mains a en effet fait d’une pierre trois coups, en cumulant les cérémonies d’ouverture de sa Conférence et du Congrès de ses mouvements des jeunes et des femmes.

Face à ce beau monde mobilisé au CICB, et en présence des partis amis, le Chef de file de l’Opposition s’est prononcé sur le projet de relecture de Code des collectivités au Mali. En effet, tout en appelant à une mise en œuvre équilibrée de l’Accord, dans le respect de la Constitution et de l’unité et de l’intégrité du territoire, et dans un esprit d’inclusivité totale de toutes les populations maliennes, Soumaïla Cissé a rejeté l’idée d’introduire des autorités intérimaires pour remplacer les Conseils des communes, cercles et régions du Nord.

«Mais permettez-moi d’affirmer ici et maintenant, du haut de cette tribune, que, par rapport aux autorités intérimaires, l’URD ne cautionnera jamais un texte qui jure avec la Constitution du Mali. L’URD n’acceptera jamais une interprétation erronée de l’Accord de paix qui livrerait l’administration des communes, cercles et régions du Nord et les populations à des groupes armés», a t il déclaré.

Avant d’ajouter: «l’URD ne permettra pas qu’on écarte injustement les élus, notamment là où les collectivités ont toujours fonctionné, vaille que vaille, malgré l’insécurité. Nous en appelons donc au sens des responsabilités de chaque partie et à la communauté internationale pour que la mise en œuvre de l’Accord de paix ne soit pas l’objet de surenchères permanentes, qui risquent d’installer les régions du Nord, voire tout le pays, dans des conflits qui nous éloigneraient durablement de la paix à laquelle aspire l’ensemble de notre peuple».

Profitant de cette occasion, il a loué le courage et la détermination de nos soldats, qui accomplissent des tâches impressionnantes dans des conditions qui frisent souvent le dénuement. «Grâce à eux, des populations, enclavées et dans l’insécurité, arrivent à vivre: c’est un miracle à saluer!», a-t-il noté.

Il a également réitéré l’appartenance de son parti à l’Opposition. «L’URD, notre parti, est dans l’opposition. Que nul ne s’y méprenne, et ce n’est pas la création du statut du Chef de file de l’Opposition qui y changera quelque chose», a-t-il assuré.

Soumi a aussi fustigé devant ses supporteurs le décret d’application de son statut, en ces termes: «ce décret tant attendu, qui devait permettre au Chef de file de l’Opposition de disposer de moyens pour conforter la démocratie est une “montagne qui a accouché d’une souris“.

Pensez-vous que nous allons accepter d’être la seule institution de la République dont les cadres soient nommés en Conseil des ministres? Pensez-vous que nous allons accepter d’être la seule institution dont le personnel de soutien soit entièrement désigné par un ministre, y compris, plantons, chauffeurs et secrétaires? Ce décret est tout simplement irrecevable pour nous, et dans sa forme et dans son fond!».

Le leader de l’Opposition politique malienne n’a pas manqué de dénoncer l’absence de l’Etat dans nombreuses localités du Nord du Mali. «Dans de nombreuses localités des régions du Nord du Mali, vous ne rencontrerez ni préfet, ni sous-préfet, ni école, ni centre de santé, ni service de justice, ni services économiques, ni service des Eaux et Forêts, ni Douanes, ni Police, ni Gendarmerie, ni Armée», a-t-il regretté, invitant à plus de présence de l’Etat dans ces parties de notre pays.

Youssouf Diallo

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