Soumaila Cissé à la Marche du 21 mai : « Nous faisons entendre le cri de désespoir de notre peuple »

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Les partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique sont montés au créneau, le weekend dernier, pour dénoncer la mauvaise gouvernance et la situation conjoncturelle économique, sécuritaire et sociopolitique du Mali. Les organisateurs de la marche ont également profité pour exiger, entre autre, la priorité à une paix durable en toute transparence des moyens et des accords ; des Assises Nationales pour la Refondation de l’État ; le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale ; et une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA.

Arrivés à la place de l’Indépendance, les présidents des partis politiques ont tour à tour livré leur message. Des messages qui se résumaient à des expressions de désespoir face à la mauvaise gouvernance et au terme desquels, le Chef de fil de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, s’est prêté à la lecture de la déclaration officielle. Il a tout d’abord présenté leurs condoléances les plus attristées aux familles des disparus, avant de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés suite aux attaques terroristes qui perdurent au septentrion du pays. Il a enfin, au nom de tous les partis de l’opposition, condamné avec la dernière rigueur les actes odieux des terroristes.

« Nous sommes là parce que ça ne va pas ! Et pourtant nous avons alerté ! Sans cesse alerté ! Oui nous avons toujours dénoncé toutes les dérives qui caractérisent la Gouvernance de notre pays ! Et pour toute réponse nous avons eu le mépris des autorités et la diffamation publique. Nous avons été traités d’apatrides! » a-t-il dit. A ses dires, le pays est en terribles souffrances sociales, en persistantes déviances affairistes, en misères économiques grandissantes et en méfiances inquiétantes de la communauté internationale et des investisseurs. « Plus de 30 mois d’immobilisme, voire de recul ont anéanti l’espoir, le bonheur et l’honneur tant promis», a-t-il estimé. Et de préciser que «  notre peuple n’aspire qu’à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage ».

Il dira que cette marche pour le Mali est « pour faire entendre le cri de désespoir de notre peuple, le cri du peuple est notre cri à tous et c’est ensemble que nous devons désormais nous engager au chevet de notre pays pour le bien-être des populations, au-delà de tous les clivages politiques, dénoncer non seulement les dérives du régime mais aussi et surtout… ».

Selon le chef de file de l’opposition, le pays vit dans l’incertitude et les Maliens ont la nette impression d’une action publique sans but, sans visibilité, d’un exercice du pouvoir qui tourne à vide, de l’absence de réformes, de direction et d’engagement. « Depuis trente mois, notre peuple attend toujours que l’État affirme son autorité, qu’il prenne ses responsabilités, et d’abord ses responsabilités en matière de sécurité et de défense du territoire ; réclame le respect des lois, une justice égale pour tous » a-t-il estimé. Avant de recommander que « Le temps est venu de sortir de l’immobilisme actuel et redonner espoir à nos populations ».

Notons que l’opposition exige fermement du Gouvernement de la République : des Assises Nationales pour la Refondation de l’État ; le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale ; la fin de la dilapidation des ressources publiques ; l’emploi pour les jeunes ; une meilleure dotation des FAMAS pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens ; une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA ; un allègement de la souffrance quotidienne des ménages ; la fin de la gestion patrimoniale de l’État ; une meilleure présence de l’État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration…) sur toute l’étendue du territoire national ; le retour au dialogue pour contenir un malaise social grandissant.

Seydou Karamoko KONÉ

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