Le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé, était à Karan, le jeudi dernier, à la tête d’une importante délégation du parti, à l’invitation des femmes de cette localité. Partis peu après 9 heures, Soumi et sa suite sont arrivés, dans la ville mythique, aux environs de 13 heures, attardés par des accueils populaires tout au long du trajet avec comme point d’orgue Siby et Sokourany. A Karan, la confrérie des chasseurs a battu le rappel des troupes et promis au candidat du parti de la Poignée de Mains un accueil triomphal. Deux événements majeurs se sont produits à Karan : la remise d’un moulin aux femmes et de 1 million de FCFA au chef de village pour l’achèvement d’une mosquée à la demande des populations. Cet acte sublime de Soumaïla a suffi pour soulever davantage un enthousiasme déjà envahissant pour l’homme.
Karan, à la reforme de 1996, a été érigée en commune, mais la circonscription demeure toujours enclavée. Située à quelque 96 kilomètres de la capitale Bamako, et à une dizaine de kilomètres de la route nationale 5 (route de la Guinée), la ville offre de réelles potentialités agro-pastorales inexploitées à bon escient avec des problèmes criards d’eau. Karan, c’est aussi 80 villages répartis entre 04 secteurs et une redoutable confrérie des chasseurs totalement acquise au candidat de l’URD. Ce jeudi 16 février, la commune a vibré sous les couleurs vert et blanc du parti de la Poignée de Mains avec des témoignages de soutien de 3 jeunes burkinabé à Soumi compte tenu de tout ce qu’il a fait dans l’UEMOA Land. Que de démonstrations !
13 heures 02 minutes, Soumaïla Cissé fait son entrée sur l’arène prévue pour la cérémonie, accompagné de sa garde rapprochée et de sa délégation : tour d’honneur, cérémonial d’usage, le cortège s’immobilise vers le présidium, le tout sous les sons de la musique du terroir qui synchronisaient bien avec les pas de danse des acteurs.
Soumaïla Cissé à Karan ? Point de surprise car l’enfant de Niafunké est en terrain connu pour avoir fait 25 ans à Samaya, une localité composant la Commune de Karan. Soumi à Karan ? Oui, parce que l’homme répondait positivement ainsi à l’invitation de la coordination des femmes à l’occasion de leur manifestation culturelle et tenait aussi à honorer Koman Doumbia un de ses compagnons et ami de longues dates du candidat.
En l’absence de Noumou Djan Kéita, chef de village empêché, c’est son représentant qui a pris la parole à son nom. Tout en promettant la victoire à Soumaïla Cissé, il a demandé son aide pour la finition de leur mosquée dont la construction a commencé, depuis quelque temps. Musulman pratiquant, Soumi ne pouvait résister face à une telle sollicitation. Séance tenante, il offre un million pour achever la mosquée. « Cet homme est concret. On ne peut pas faire mieux que lui. On ne peut faire confiance à aucun autre candidat. » s’exclamait étonnement un des habitants qui assistait à la cérémonie. Soumi est tout simplement social et sociable.
Dans leurs interventions, le secrétaire général de la section URD de Kanran de même que la présidente de l’association Benso des femmes, ont salué Soumaïla Cissé pour l’attention portée à leur localité et son sens élevé de responsabilité. Ici, l’emploi des jeunes est leur préoccupation.
Pour la confrérie des chasseurs, l’évocation du seul nom de Koman, un ami de Soumaïla Cissé suffit pour renforcer la confiance déjà placée en l’homme, ici, à Karan. « Soumaïla Cissé, vous êtes chez vous » a déclaré Dabo, le porte- parole des chasseurs.
Issiaka Sidibé, envoyé spécial
Soumi aux donsos : « Quand vous voulez, vous pouvez »
Dans son intervention en bambara, le candidat Soumaïla Cissé a été explicite : « Je salue tout le monde. Je présente mes excuses à chacun de vous car depuis le matin de bonne heure, certains d’entre vous étaient déjà sur place. Beaucoup commençaient aussi à se poser la question suivante : que va-t-on faire suite au retard que nous avons pris ? Sur ces entrefaites, je vous demande encore pardon. Je salue d’abord le chef de village, les personnes âgées, les jeunes, les femmes. Ce n’est pas une obligation, pour vous, d’être là. Vous nous avez fait honneur en étant présents à cette cérémonie. Que Dieu préserve ce lien ! J’adresse mes sincères remerciements aux femmes. Vous nous aviez appelé, nous sommes venues. Quand tes mères te font appel il venir, quand tes sœurs te font appel il faut venir, quand tes femmes vous demandent de venir il faut honorer de ta présence ce rendez-vous. Sans vous, je ne peux tenir aucun propos de quelque nature que ce soit. C’est vous l’ossature de nos foyers. Même aujourd’hui, je pense que vous avez préparé un peu de « tiga dèguè » (sauce à base d’arachide très prisée dans le Mandé) pour moi. Je suis fier de vous, j’en suis reconnaissant.
J’ai écouté avec attention les propos de la présidente des femmes, nous partageons les mêmes préoccupations concernant le problème d’emploi des jeunes. Vous avez aussi évoqué les conditions d’études de nos enfants qui sont l’avenir de demain. Nous devons conjuguer nos forces afin de trouver de l’emploi pour les jeunes qui ont leur place chez nous et leur salut n’est pas en l’exode mais ils doivent participer au développement de Karan, de Bamako et du Mali tout court. Si les enfants n’ont pas du travail, la relève n’est pas assurée, la famille se désagrège, le manque de confiance s’installe et la femme n’obéit plus au chef de famille. Celui qui n’a pas conscience de ces problèmes, ne doit pas avoir d’ambition pour diriger ce pays.
Par la grâce de Dieu, j’ai travaillé pendant longtemps à la CMDT. J’ai travaillé avec les agriculteurs, les éleveurs, je connais leurs préoccupations. J’ai aussi travaillé au ministère des finances, j’ai une expérience pour générer de l’argent pour le développement de notre pays. Il n’y a pas de routes ici à Karan, j’ai fait le constat en venant. Si vous n’avez pas de routes, il n’y aura pas de développement sans lequel vos enfants, nos enfants ne peuvent prétendre à un emploi.
Par la grâce de Dieu, j’ai fait 8 ans dans les instances sous régionales, je sais comment des pays comme le Sénégal, le Burkina, le Bénin, le Togo… ont procédé pour leur développement humain.
Je ne peux venir à Karan sans parler de Koman Doumbia avec qui j’ai travaillé à la CMDT dans le cadre de la confiance dans le travail, l’amitié. J’ai fait 26 ans à Samaya, donc je suis du Mandé et tous les Maliens se réclament du Mandé. Je mets quiconque au défi de prouver le contraire.
J’ai été particulièrement impressionné suite aux propos du porte- parole des chasseurs qui a déclaré qu’il y a l’entente à Karan, une des valeurs cardinales de notre société, le ciment de l’unité nationale. Voilà pourquoi nous n’acceptons pas la division au sein de notre communauté. Nous n’accepterons jamais les guerres ethniques au Mali. Car j’ai vécu les guerres civiles en République sœur de la Côte d’Ivoire, en Guinée Bissau, au Togo. Je prie Dieu le Très Miséricordieux pour qu’il y ait apaisement dans le conflit au nord de notre pays. Nous demandons la bénédiction de tout le monde dans ce sens.
Vous les Donsos, levez-vous ! Vous avez toujours fait la fierté de ce pays, vous avez toujours fait le sacrifice suprême pour l’unité de ce pays. Ce pays est entre vos mains. Quand vous voulez, vous pouvez. Vous Malinké, je vous tiens aux mots : « Vous avez dit que vous êtes avec moi », je n’ai pas vu un Malinké menteur.
Un dicton bambara dit : « quand ta main te lie, tu peux t’en sortir, quand ton pied te lie tu peux t’en sortir, mais quand ta langue te lie, il n’y a point de porte de sortie. S’il plait à Dieu, nous irons à Koulouba. Et pour vous qui êtes à Karan, pour que vous soyez à l’heure à Koulouba, il faut avoir de la bonne route. Je vous remercie ».
Sidibé, Envoyé spécial
Soumi en Mauritanie et au Burkina
Le candidat de l’URD, en l’occurrence, Soumaïla cissé était la semaine dernière au Burkina et en Mauritanie.
Dans ces deux pays, Soumi s’est entretenu avec le président de ces deux pays pour la sécurité dans notre pays et dans la sous région d’une manière globale. Il leur a aussi demandé de travailler dans ce sens avec le président ATT pour une lutte commune contre le terrorisme.