Pour trouver une solution à la crise multidimensionnelle à laquelle est confrontée le Mali, la raison voudrait la contribution de chacun que de se focaliser sur des personnes comme cela a été toujours le cas avec le Chef de l’Etat, souvent accusé à tort par les détracteurs du Régime.
Bien avant l’arrivée du Président IBK à la magistrature suprême, en 2013, le Mali a connu des crises cycliques qui ont ébranlé la vie même de la Nation et des Institutions de la République. Malgré des solutions négociées, comme les Accords de Tamanrasset, d’Ouagadougou puis d’Alger, le tunnel d’une paix durable débouche toujours sur une cohorte d’officiers qui prennent en otage la paix, par des coups d’Etat imprescriptibles.
Depuis 19 novembre 1968, avant le renversement du Régime du feu Président Modibo Kéïta, les coups d’Etat, tel un sphinx, renaissent de leurs cendres et continuent de pourrir la vie de la Nation malienne. Ce sont les cas répétitifs des années 1968, 1992 et 2012 qui furent des portes d’entrée dans l’Histoire politique du Mali des soldatesques qui ouvrent la porte aux dégâts.
Tout récemment, en mars 2012, une bande de soldats ont, de nouveau, prouvé leur immaturité en mettant à genoux le Mali démocratique sous le Général Amadou Toumani. La suite en est l’occupation des deux-tiers du territoire par des forces dites « obscurantistes », promouvant le radicalisme religieux, notamment la Charia. Mais, surtout leur avancée vers les Régions du Centre et du Sud. De la crise politico-militaire, le Mali se retrouve piégé par la crise sécuritaire, multidimensionnelle. Les ennemis de la République ont profité de cette situation pour faire du Nord de notre pays une zone de repaire des otages, de trafic de drogue et d’armes.
Le démissionnaire de l’Armée malienne, l’ex-Général Moussa Sinko Coulibaly, alors Colonel et non moins tête pensante des mutins, regroupés au sein d’un Comité national pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDR), présidé par un certain Capitaine Amadou Sanogo, n’avait pas autre choix que de signer «l’Accord de reddition de son pays à Ouagadougou », face aux groupes armés du MNLA et du HCUA. C’était le 18 juin 2013.
C’est dans cet imbroglio que se sont tenues les élections présidentielles de 2013, ayant conduit l’actuel locataire de Koulouba à la tête du pays. Un pays en état pathologique notoire qu’a hérité Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, au point qu’une décennie s’avère nécessaire pour le (pays) sortir du guêpier.
A son arrivée à la tête du pays, le Président IBK n’a pas laissé le temps voulu lésiner sur les moyens pour matérialiser ses ambitions nourries pour un Mali libre et paisible. D’abord, il a réorienté les négociations avec les ex-groupes armés vers l’Algérie Ce qui a permis aujourd’hui d’avoir sous la main l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale au Mali.
« Ce n’était pas le meilleur des Accords, mais il a le mérite d’exister et nous offrir un cadre dans lequel nous pouvons évoluer et où nous devons évoluer pour l’atteinte d’une paix durable, souhaitable et attendue par tout le monde », avait fait comprendre le Président IBK se prononçant sur la situation politique intérieure du pays, lors de la conférence de presse ayant sanctionné la réunion internationale sur le G5 Sahel à la Celle Saint-Cloud, près de Paris, le 13 décembre dernier.
Les grandes lignes dudit accord sont en cours d’application aujourd’hui, orientant ainsi le pays sur le chemin de la stabilisation. Les efforts des autorités « en vue de faire en sorte que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali soit effectif » se poursuivent et les débats en faveur de la paix ne doivent se focaliser sur la personne exclusive d’IBK.
En effet, beaucoup pensent que les actions en faveur d’une solution pour la sortie définitive de la crise multidimensionnelle que connaît le pays relèvent de la seule capacité du Chef de l’Etat. Certes, il est le premier Responsable de la Nation. Mais la contribution de tous et de chacun est de mise. Le débat qui mérite d’être mené n’est ni un débat de Générations, ni celui d’IBK et encore moins de Soumaïla Cissé, mais un débat pouvant aboutir à la solution de la crise multidimensionnelle.
C’est là que se justifie la déclaration du Chef de l’Etat pour qui il n’y a pas d’alternatives pour l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale au Mali, si ce n’est l’application de l’Accord même, le dialogue entre toutes les parties.
La paix au Mali ne doit pas être à l’actif d’IBK seul, mais de tous les Maliens. L’apport de tout un est, donc, indispensable ; car, le pays en a besoin pour accélérer sa croissance économique, valoriser sa démocratie, conforter sa culture et garantir les acquis démocratiques.
Cyril ADOHOUN