Avec l’avènement du coup d’État, certains candidats ont vu leur popularité baisser de plus de 50%.
Nous avons depuis 2011 entrepris une série de sondages d’opinion. De 2011 à nos jours, 4 sondages ont été effectués (ces quatre sondages ainsi que la méthodologie adoptée utilisée ont été tous publiés dans la presse nationale et internationale). Pour rappel:
- Nous avons effectué le premier sondage d’opinion les 29 et 30 janvier 2011. À l’époque, les élections étaient toujours fixées pour 2012, mais les candidatures n’étaient pas encore déposées et surtout, les candidats de certains grands partis comme l’ADEMA ou le PDES n’étaient pas encore connus. Des doutes existaient entre le cas Modibo Sidibé et le cas Dioncounda Traoré comme éventuels candidats de l’ADEMA. Ce sondage avait concerné 2 175 personnes de 18 ans ou plus dans le district de Bamako.
- Le deuxième sondage d’opinion s’est déroulé du 29 au 30 avril 2012, soit environ un mois après le coup d’État. Ce sondage avait concerné 1 100 personnes de 18 ans ou plus dans le district de Bamako.
- Le troisième sondage d’opinion concernait la démission “forcée” du premier ministre Cheick Modibo Diarra. Il s’est réalisé les 23 et 24 décembre 2012 (soit environ 10 jours après la démission du premier ministre) sur un échantillon de 1 518 personnes de 18 ans ou plus.
- Le quatrième sondage s’est déroulé du 10 au 12 mai 2013 sur un échantillon de 2 600 individus dans les villes de Bamako, Ségou, Sikasso et Koutiala. Nous étions à environ deux mois des élections et les grands candidats étaient déjà connu: Dramane Dembélé pour l’ADEMA; Soumaïla Cissé pour l’URD, IBK pour le RPM, Modibo Sidibé pour les FARE, etc.
Dans le présent papier, nous utilisons ces quatre sondages pour évaluer la dynamique de la popularité de différentes personnalités du pays. En observant les dates de collecte des données, on peu considérer 4 temps fort: juste avant les candidatures pour l’élection 2012 (notre premier sondage, fin janvier 2011); juste après de coup d’État (notre deuxième sondage, fin avril 2012); juste après la démission du premier ministre CMD (troisième sondage, fin décembre); et à deux mois des élections (notre dernier sondage, mi mai 2013 ). Pour des raisons de comparabilité, l’analyse concernera le district de Bamako.
La principale variable analysée est l’image de différentes personnalités auprès de la population, de manière générale la question est formulée comme suite: Quelle est votre appréciation générale sur les personnalités suivantes ?
Mise en garde sur deux points: primo, l’appréciation générale d’un candidat est différenté de son score aux élections (même si les deux variables sont positivement corrélées). On peut par exemple apprécier positivement un candidat sans voter pour lui mais voter pour un autre qu’on apprécie aussi. On peut aussi apprécier positivement plusieurs candidats alors qu’on ne peut voter que pour un seul candidat. Donc, les estimateurs fournis ici ne sont pas ceux des scores des candidats à l’élection 2013. Secundo, les résultats de cette étude sont représentatifs du cas du district de Bamako et non du Mali entier. Afin, il faut noter que le papier donne juste des estimateurs sans chercher à expliquer les valeurs. Il appartient au lecteur de trouver une tentative d’explication de la dynamique observée.
Nous avons choisi ici quelques personnalités qui sont: le candidat de l’ADEMA Dramane Dembélé, celui de l’URD Soumaïla Cissé, celui du RPM IBK, le Président par intérim le Prof Dioncounda Traoré, le Président ATT.
Selon nos résultats:
Pour le Président ATT: juste avant les candidatures pour l’élection 2012, la proportion de personnes ayant une image positive pour cette personnalité était de 77.7%. Juste après le coup d’État, cette proportion est passée à 29.2%; au moment de la démission du premier ministre CMD la popularité de l’ex Président de la république était de 33.7% et à deux mois des élections 2013, cette statistique est évaluée à 28.0%
Pour l’actuel Président par intérim le Prof Dioncounda Traoré: juste avant les candidatures pour l’élection 2012, la proportion de personnes ayant une image positive pour cette personnalité était de 36.6%. Juste après le coup d’État, cette proportion est passée à 43.7%; au moment de la démission du premier ministre CMD le cote de popularité du Président par intérim était de 50.5% et à deux mois des élections 2013, cette statistique est évaluée à 37.4%.
Pour monsieur Modibo Sidibé: juste avant les candidatures pour l’élection 2012, la proportion de personnes ayant une image positive pour cette personnalité était de 67.7%. Juste après le coup d’État, cette proportion est passée à 25.8%; au moment de la démission du premier ministre CMD la cote de popularité du candidat des FARE était de 29.3% et à deux mois des élections 2013, cette statistique est évaluée à 19.0%.
Pour monsieur Ibrahim Boubacar Keita: juste avant les candidatures pour l’élection 2012, la proportion de personnes ayant une image positive pour cette personnalité était de 79.6%. Juste après le coup d’État, cette proportion est passée à 76.4%; au moment de la démission du premier ministre CMD la cote de popularité de IBK était de 75.1% et à deux mois des élections 2013, cette statistique est évaluée à 63.4%
Pour monsieur Soumaïla Cissé: juste avant les candidatures pour l’élection 2012, la proportion de personnes ayant une image positive pour cette personnalité était de 72.9%. Juste après le coup d’État, cette proportion est passée à 33.6%; au moment de la démission du premier ministre CMD la cote de popularité de la personne était de 34.1% et à deux mois des élections 2013, cette statistique est évaluée à 31.9% .
Graphiques 1: évolution de la proportion de personnes ayant une image positive des personnalités
Les cas ATT, Modibo Sidibé et Soumaïla Cissé: ces trois personnalités ont vu leur popularité baisser de manière très significative avec le coup d’État. Avant le coup d’Etat, chacune de ces personnes avaient une popularité supérieure à 67%. Avec le coup d’État, le président ATT et son ex premier ministre Modibo Sidibé ont vu leur popularité chuter de plus de 60%. La popularité de Soumaïla Cissé a chuté de plus de 50%. Ainsi, ATT est passé de 77.7% à 29.2%, Modibo Sidibé est passé de 67.7% à 29.3% et Soumaïla Cissé est passé de 72.9% à 33.6%. Après le coup d’État, aucune de ces personnalités n’a pu améliorer de manière significative son image. Leur popularité est restée toujours inférieure à 35% (alors qu’elle était supérieure à 67% avant le coup d’État).
- Le cas IBK: le candidat du RPM a gardé une popularité élevé avant et après le coup d’État. Durant toute la période couverte par nos sondages, son cote de popularité est restée supérieure à 63%. Cependant, on note une tendance systématiquement à la baisse 79.6% avant le coup d’État, 76.4% juste après le coup d’État, 75.1% après la démission forcée de CMD et 63.4% à deux mois des élections 2013.
- Le cas Dioncounda: le Président par intérim avait une popularité faible avant le coup d’État (36.6%), cette popularité est passée à 43.7% quand il est devenu Président après le coup d’État. Après son agression sauvage et le pardon qu’il a par la suite accordé à ses agresseurs, sa popularité a atteint 50.5% et a deux mois des élections 2013 le Président par intérim (qui, rappelons le, n’est pas candidat) a une popularité de 37.4%.
- Le cas Dramane Dembélé: le candidat de l’ADEMA ne figurait pas sur nos questionnaires pendant les trois premiers sondages (il n’était pas encore candidat). Par contre pour notre dernier sondage (deux mois avant les élections) nous avons posés des questions sur ce jeune candidat. La principale remarque concernant les résultats de notre sondage du 10 au 12 mai 2013 est que le candidat Dramane Dembélé n’était pas encore connu. Par exemple à la question de savoir: pouvez me donner le nom du candidat de l’ADEMA (question posée lors de notre dernier sondage) nous avons trouvé que, même à Bamako, 44.5% des enquêtés n’ont pu donner ni le nom ni le prénom du candidat de l’ADEMA, 5.3% ont pu donner seulement le nom ou seulement le prénom du candidat et 50.2% ont pu donner le nom complet (nom et prénom) du candidat. Dans ces conditions, il n’est pas pertinent de mesurer la popularité de Dramane Dembélé (il faut d’abord être connu avant d’être apprécié positivement ou négativement).
Guindo Sidiki,
Ingénieur Statisticien Economiste.
Ancien Élève des Écoles de Statistique et d’Économie appliquée d’Afrique
guindosidiki@yahoo.fr
Mon cher staticien je vois felicite de votre statistique. tous ces condidats ont été durant ces 20ans passés ques quil ont pu faire a part soutenir ATT dans ses fautes oubien. maintenet le temps du changement a sonné surtout nous les jeunes; il est temps de laisser ses vieux la soutenons tous ensemble le candidat de CAP RACINE Thiam. ensemble nous pouvons merci
Toutes mes félicitations pour cette analyse, en plus du graphique il serait judicieux de faire une conclusion, un tableau récapitulatif.
MERCI 🙄
Mon très chèr statisticien vos statistiques ne valent absolument rien.A u dela des villes le futur Président du Mali est à chercher dans les confins reculés du pays les hameaux de culture et les villages lointains.
Petit parceke ton moko est mal classé?
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