Partisans et adversaires du président Dioncounda Traoré et du ministre Iba N’Diaye sont déjà dans l’arène. Des gladiateurs qui s’essayent à des chevaux d’un cran au dessus de leur technique, de leur savoir-faire, de leur connaissance politique et culturelle, du parti Adema et du Mali tout court. Une brochure d’une quinzaine de pages intitulée : ‘‘Sondages à Bamako et à l’intérieur du pays » parcourt les rues de la capitale. Cherchant à enterrer Dioncounda, l’initiateur de l’affaire redonne, c’est le moins qu’on puisse dire, une nouvelle virginité socio- politique à Iba N’Diaye qui, à l’analyse complète du débat serait le mieux indiqué à Bko – Coura pour porter le drapeau de l’Abeille.
La guerre des chefs a – t- elle commencé ? En tout cas, la dite brochure relate un savant débat, genre forum sur le net, entre un politologue, un politicien, un électeur homme, une femme politique et un cadre. Nous avons réussi à nous approprier une copie qui, il faut le dire, nous fait rire et raison pour laquelle, nous avons souhaité porter la chose à la connaissance de nos lecteurs, histoire de les pousser à le chercher et à en savoir davantage. Dans le vicieux document, nos débatteurs se prenant très au sérieux, échangent sur les forces en présence, c’est-à-dire les partis politiques susceptibles de faire la différence en 2012, l’Adema, le Rpm, l’Urd, le PDES. Des leaders à même de sortir le grand jeu, d’après les invités du jour, chacun ayant son favori : IBK, Soumaila Cissé, Dioncounda Traoré, Mountaga Tall.
Mais à l’analyse, il ressort nettement que ce forum transcrit sur du papier glacé, est la copie achevée de la guerre des chefs au sein de la Ruche, notamment entre Iba N’Diaye et le président Dioncounda Traoré, le clin d’œil à l’endroit d’IBK, Soumaila ou Mountaga Tall, n’est qu’une intelligente technique, une illusion visant à brouiller le jeu.
A l’entame des discussions, le politicien engageant les débats, affirme la suprématie des Abeilles sur l’échiquier politique national, ajoutant qu’elles doivent composer avec d’autres formations. Citant les candidats potentiels en lice, il met les Abeilles en garde sur le risque qu’elles courent si jamais, elles prenaient sur elles la responsabilité de miser sur leur président à savoir Dioncounda Traoré. Aux yeux de notre politicien du forum, la candidature de Dioncounda poserait problème en ce qu’il n’a pas la carrure et n’est pas bien aimé aujourd’hui dans le pays. En guise de remplaçant, il propose Iba N’Diaye qui toujours selon notre politicien, est travailleur, simple, moins extravagant et un des pères fondateurs du parti (candidat bon teint !).
Pour l’électeur, l’Adema et l’Urd sont les mieux placées même si l’Adema à ses yeux, n’a pas de candidat à la hauteur, fondant son argumentaire sur l’impopularité de Dioncounda. Iba N’Diaye selon lui n’est pas agressif et sans carrure présidentielle. Non ! Contre-attaque le cadre qui estime que l’Adema est le parti le plus implanté par conséquent le mieux placé pour remporter les élections après ATT. Sans candidat d’envergure, l’Adema dira notre cadre, ne pourrait que s’adosser à Iba N’Diaye qui, en procédant par alliances avec d’autres partis politiques, pourrait passer. Iba N’Diaye président du Mali ? Il ne dit toutefois pas si cette alliance de l’Adema avec d’autres passerait en procédant par un coup d’Etat ou par les urnes. Si c’est par les urnes, alors pressons- nous de dire que les Abeilles devraient attendre de très longues années avant de revenir au pouvoir avec leur candidat. Une militante arrive alors en trombe et enfonce son « bandigui ». Après ATT, c’est l’Adema, mais pas avec Dioncounda ! Il n’est pas aimé et il s’est rendu davantage impopulaire avec le code de la personne et de la famille. Ne connaissant pas les barons Adema, elle veut tout sauf Dioncounda. Plus loin, le politique charge et affirme la main sur le cœur qu’Iba N’ Diaye vaut mieux que les autres prétendants Adema. Qui disait que l’unité et la cohésion étaient toujours de mise à Bko- Coura ?
Iba N’Diaye, le plus modeste, Iba N’Diaye le plus sérieux, Iba N’Diaye le moins extravagant. Mon Dieu ! Dans quel Mali sommes- nous ? Mon œil !
L’homme politique et le cadre, échangeant très sérieusement sur l’Adema et la perspective de son retour aux affaires, connaissent- ils réellement leur cheval de bataille qu’est Iba N’Diaye ? D’où nous vient donc cette brochure ? Des affidés d’Iba N’Diaye, ennemis mortels du président Dioncounda ?
Le Mali, le nôtre, celui pour lequel, nous sommes prêts à tout, y compris le sacrifice suprême, ne peut pas tomber dans les mains du ministre Iba N’Diaye. Mieux, nous ne savons pas à ce jour encore le degré de la perception politico – sociale, de la morale et du sérieux d’un homme politique dans notre Mali par ces deux débatteurs. Qui en veut tant à notre pays pour lui souhaiter l’avènement d’un tel tsunami ? L’histoire sociale très récente du 1er vice –président du C.E Adema, père fondateur donc, et tout-puissant ministre de la république, ne milite pas en sa faveur. La vertu est essentielle dans le critère des choix de chefs dans notre pays et devrait le rester sinon, beaucoup de Maliens devraient à court terme s’attendre à la destruction de leurs ménages. Iba N’Diaye au fond de lui-même sait que le peuple Adema ne le laissera jamais s’exhiber à la face d’un Mali si propre, si honnête, respectueux des valeurs sociales fondées sur la famille, le respect de la dignité d’une famille, la femme de l’autre, la sœur de l’autre, le ‘‘faden tô’’. Iba N’Diaye retrouverait– il ce rare sésame pour prétendre escalader la colline après Amadou Toumani Touré ? A suivre.
Sory de Moti
