Sommet franco-africain sur la paix et la sécurité : Divergences autour de la mise sur pied de la force africaine

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Les Chefs d'Etat de la Guinée, du Sénégal, de la Mauritaine et du Mali
Les Chefs d’Etat de la Guinée, du Sénégal, de la Mauritaine et du Mali

Les rideaux sont tombés samedi 7 décembre dernier sur le premier sommet de l’Elysée consacré à la paix et la sécurité en Afrique. Outre la paix et la sécurité, les travaux de ce sommet ont également porté sur le partenariat économique et le développement ainsi que le changement climatique. 53 délégations de pays africains ont pris part à cette rencontre en présence de nombreuses organisations internationales. Même si plusieurs notes de satisfaction peuvent être tirées de ce sommet, il n’en demeure pas moins que de nombreuses questions restent encore en suspens.

 

 

Jamais une rencontre de ce genre n’aura été aussi marquée par l’actualité. En effet, l’ouverture de ce sommet a coïncidé avec le décès du Grand combattant de la liberté, l’ancien président sud-africain Nelson Mandéla. Ensuite la détérioration dramatique de la situation sécuritaire en Centrafrique qui a poussé le Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter une résolution pour l’envoi de soldats de maintien de la paix dans ce pays.

 

 

Il s’agissait pour la France de réaffirmer sa position sur le fait que c’est aux Etats africains d’assurer la sécurité du continent. Ainsi, il a été question de réchauffer le vieux projet concernant la mise en place de la force africaine d’intervention rapide à l’horizon 2015. Celle-ci devrait avoir une capacité de réaction d’urgence à chaque fois qu’un conflit se déclenche dans le continent. Une armée africaine qui devrait supplanter la force africaine en attente qui n’a jamais été opérationnelle même après le déclenchement de plusieurs conflits. Bien que favorablement accueillie, les participants ont noté la complexité de sa mise en œuvre, car chaque communauté économique dans le continent dispose d’un bras armé même s’il est embryonnaire.

 

 

D’ailleurs, interrogé si l’Afrique de l’Ouest pouvait envoyer des soldats en Centrafrique, le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara, a réfuté cette idée brandissant l’étendard de la régionalisation.

 

C’est donc aisé de dire que la France et de nombreux pays africains ne parlent pas le même langage.

 

 

Pourtant, des propositions ont été avancées pour atteindre l’unification d’une armée africaine. La France a promis de former 20.000 soldats chaque année et de les équiper. Par ailleurs, la France qui était en recul dans le domaine des affaires en Afrique a promis de doubler ses échanges économiques avec le continent d’ici 5 ans. Sur le dossier des aléas environnementaux, il a été convenu de lutter contre les dérèglements climatiques d’où l’appel lancé par les Chefs d’Etat en faveur d’une alliance entre l’Afrique et l’Europe pour réussir la Conférence sur le climat qui doit se tenir à Paris en 2015. Autre question sur laquelle ont buté les participants, c’est notamment le financement de ce renouveau africain. Une chose est sûre: la France ne pourra pas, à elle seule, en supporter l’enveloppe financière.

 

 

Raison pour laquelle elle compte convaincre ses homologues européens, lors de la prochaine réunion du Conseil, prévue les 19 et 20 décembre prochain d’y participer. D’un autre côté, de nombreuses réunions entre pays sahéliens ont eu lieu en marge du sommet.   En effet, une rencontre à cinq avait regroupé le président IBK, Blaise Compaoré, Mohamadou Issoufou, Mohamed Ould AbdelAziz et le Tchadien, Idriss Déby. Ces derniers ont prévu de se revoir en janvier prochain pour mieux approfondir leur stratégie de lutte contre l’insécurité.

 

 

Une autre réunion a regroupé les chefs de l’Etat des pays de l’Organisation de la Mise en valeur du fleuve Sénégal à savoir le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée. Ce sommet a, cependant, marqué un véritable tournant dans les relations franco-africaines.

 

 

Les participants ont enfin de convenu la tenue du prochain sommet au Mali sans en préciser  les modalités ainsi que la date. En somme, plusieurs questions, peu de réponses, les participants sont donc restés sur leur faim.

 

 

  Massiré DIOP

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8 COMMENTAIRES

  1. Eh plutot: 54 coquilles vide/etats africains sont trop petits pour une Armee Africaine… encore une fois l’Affrique serait-elle comme un crapeau? Il ne peut monter l’arbre…mais aussi quand on le fait monter dessus il finit par tomber.

  2. Ils n’ont meme pas honte que cette initiative vienne d’un pays hors de l’Afrique! La divergence qui peut exister sur cette question cest ceci:

    La divergence entre ces dirigeants qui ne souhaitent que sauver leur propre cul et ceux qui souhaite sauver l’Afrique.

    Avez entendu les argument les plus absurd qui consistent a dire que 54 coquilles vides/pays africains sont trop grand pour l’efficacite d’un tel projets securitaire? Au contraire!!! On a besoin meme de plus de pays volontaires pour nous y rejoindre. Comment nos dirigeants reflechissent seul le Dieu sait….sinon comment peut-on avancer de telles betises comme argument pour entraver a la volonte politique envers ce projet indispensable que Mr. Hollande vient de nous propose?

    PLUS DE PAYS VEUT DIRE: PLUS DE MOYEN.

    Et pourquoi n’ont ils jamais dire 54 pays est trop grand pour UA, Syndicat de defense pour les interets des chef despotes d’etats africains? Chaque an ils se reunissent au festival d’Addis Abbaba sans rien faire.

  3. C’est dommage, après pres d’un demi siècle d’independance, les pays africains dans leur grande majorite surtout en Afrique de l’ouest sont incapables d’assurer leur propre securite… et il leur faut aller trouver des directives en France…

    Les peres de l’independance, notamment Modibo Keita, vont tous se retourner dans leurs tombes.

  4. Kasim, bon récit! analyse très pertinente et a mon humble avis à regarder de très près.

    Si toutes ces analyses viennent de vous, vous alors bien conseiller un président ou chef d’état en Afrique.

    Même si c’est plutôt un résumé des autres analyses, vous avez fait un très bon résumé! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

  5. L’incapacité des dirigeants africains et le leadership français .

    Dans un monde en profonde mutation, il n’est pas facile pour une puissance occidentale ou une ancienne puissance occidentale comme la France de maintenir son rang dans le monde.

    L’avènement de la Chine après la guerre froide et la percée des pays émergents a beaucoup redistribué la carte géopolitique et géostratégique dans le monde.

    La crise financière internationale qui sévit depuis 2007, à fortement écorné les certitudes en occident et semer le doute pour l’avenir de beaucoup de pays.

    Les révolutions arabes ont mis à mal la solidité des régimes naguère considérés comme intangibles sans pourtant éclairer les horizons politiques, économiques et sociales des nations arabes.

    L’Afrique se meurt dans le pessimisme des conflits armés, des problèmes aigus de développement, et subit comme toujours l’influence des autres parties du monde sans pourtant avoir une lueur d’espoir pour se défaire de la dépendance extérieure.

    C’est dans ce contexte que l’islamisme et les conflits ethniques se mêlent au désir toujours grand de conquête de pouvoir de quelques illuminés marchands d’illusions qui n’hésitent pas une seconde à plonger leur pays, leur nation dans de véritables drames humains sans lendemain mais guidés par leur seul désir de jouir.

    Le continent noir est bien doté en ressources naturelles mais il l’est moins en ressources humaines.

    Et depuis plus de 50 ans il n’a pas été capable de stabiliser des institutions publiques ni dans les États ni sur le plan continental ou régional.

    Aucun pays d’Afrique ne possède de véritables institutions publiques solidement ancré dans les consciences populaires.

    Les assemblées nationales, les cours constitutionnelles, les cours suprêmes, les écoles, les universités, les armées, les polices, sont considérées comme des instruments sinon des jeux au service du prince du jour.

    Et depuis 50 ans chaque prince du jour s’amuse comme il veut des institutions du pays qui lui permettent de tout aspirer à sa guise: argent public, compétences publiques, talents nationaux…

    Il est très rare de voir un chef de service , ou d’institution publique, compétent et respecté et opposé en même temps au gouvernement en Afrique.

    Car l’opposition ou la divergence de vue dans la gouvernance en Afrique est considérée comme un affront et les opposants comme des hommes à abattre par les régimes africains.

    Il est très rare de voir des courants universitaires ou intellectuels prospérer s’il ne sont pas affiliés au président de la république ou à son gouvernement.

    La pensée unique a tué la capacité intellectuelle en Afrique et transformé 98% des intellectuels en opportunistes.

    Puisqu’il faut vivre et que tout le système de l’emploi salarié et de la distribution de la richesse nationale est lié à l’appartenance à la mouvance présidentielle ou presque, le glissement est vite fait pour la ruée vers le gâteau unique.

    Les confrontations d’idées, les débats sur des sujets d’intérêts nationaux et d’utilité publique sont réduits au strict minimum.

    Il est courant de voir de talents économiques et de jeunes cadres dynamiques brisés dans tous les sens du mot dans leur ascension quand le président ou son entourage ne leur protège pas.

    Être un homme d’affaires dynamique en Afrique est le plus souvent synonyme de marchés publics ou d’exonération d’impôts octroyés dans des conditions douteuses.

    Être un cadre dynamique en Afrique est très souvent déconnecté de la compétence du fonctionnaire.

    Dans ces conditions l’Afrique ne peut avoir qu’une gouvernance inutile et inefficace qui ne pourra avoir ni école digne, ni justice digne, ni armée digne.

    Avec une croissance naturelle grandissante de la population et une diminution des ressources naturelles surexploitées dans un système de pillage organisé sans contrôle national fiable, les potentialités économiques ne peuvent que baisser dans les états africains.

    Comme les talents sont brisés dans tous les domaines, la baisse des potentialités économiques est source de pénuries, de problèmes sociaux et de conflits ethniques.

    Cela attise des convoitises de pouvoirs et nourrit des conflits armés un peu partout en Afrique.

    La désolation au sein des populations devient un terreau fertile pour les marchands d’illusions qui viennent vendre tour à tour:

    -islamisme,

    -promesses de pseudo indépendances ou d’autonomie,

    -contrats miniers et pétroliers,

    qui ne font que compliquer la donne car elles créent de nouveaux cycles de violences.

    Déjà mal préparés à nourrir, soigner, éduquer et loger leurs fils, les états corrompus d’Afrique se trouvent complètement dépassés quand il s’agit de se défendre face à des envahisseurs étrangers un peu organisés et fortement motivés.

    Puisqu’il n’y a ni armée bien organisée pour combattre , ni service secret efficace pour déjouer crises et éventuels complots.

    C’est pour cela qu’on voit la déroute des armées nationales un peu partout, le cas du Mali est le plus édifiant.

    Le monde entier dans la tournante de la crise économique et financière compte désormais ses sous.

    La France en perte évidente de vitesse dans le leadership mondial se plaît donc à venir à la rescousse de ces états africains de jouissance présidentielle inutile qui ont créé pendant un demi siècle un système de corruption à la place des écoles, des armées, des polices et autres institutions publiques.

    C’est de bonne guerre pour la France qui trouve ainsi un bon moyen de contrer la percée économique et sociale de la Chine en Afrique et protège du coup ses propres intérêts économiques et stratégiques sur le continent africain tout en garantissant sa place sur le banquet des puissances de ce monde.

    Allez bonne journée à tous!

    • kassin le machine, c’est bizarre que tu puisse ecrire toute ta vie en long et enm large alors que les autres ne peuvent pas ecrire autant… sans oublier la censure de maliweb…

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