Sommet Europe-Afrique : IBK partage son ambition pour la jeunesse

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économique - ambition
IBK à la conference de presse du parlement européen

Devant 80 chefs d’Etat et de gouvernement européens et africains, le président de la République a dévoilé les grandes lignes de son programme de développement de la jeunesse. C’était  à l’occasion  de la tenue, mercredi, de la table ronde de haut niveau sur “Le rôle économique de la jeunesse”. Nous vous proposons en intégralité sa communication.

“Excellences, 
Mesdames et Messieurs,
Le meilleur capital est et restera le capital humain. L’Homme est au cœur et à la finalité du processus de développement. En Afrique, et particulièrement au Mali, où les jeunes représentent près de 70 % de la population, le rôle de la jeunesse dans l’économie, au-delà de la thématique du présent forum, est le fondement des politiques publiques, tant au plan macro-économique que sectoriel.

 
La rapide croissance démographique explique le poids de la jeunesse. En effet, la population malienne, selon les dernières statistiques, est évaluée à 14,5 millions d’habitants. Le taux annuel moyen de croissance de la population atteint 3,6 %. Les 65 % de cette population vivent en milieu rural et ne sont pas alphabétisés. Seulement 27,7 % savent lire et écrire dans une langue quelconque.

 
Les jeunes de moins de 25 ans sont au nombre de 9,4 millions, soit près de 65 % de la population. Dans un tel contexte, le premier défi qui s’impose est la maîtrise de la croissance démographique, pour améliorer les conditions de vie des populations dans un environnement marqué par la rareté des ressources.

 
Ce rythme de croissance démographique constitue un risque d’entrave aux efforts entrepris pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, « condition sine qua non » de toute amélioration du bien-être.

 
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
L’inaccessibilité aux droits humains que sont l’éducation, la formation et l’emploi est la source principale du malaise ou du mal-être de la jeunesse. Le rôle économique de la jeunesse est forcément corrélé au degré de jouissance des droits fondamentaux de la personne humaine.
La garantie et l’effectivité de la jouissance de ces droits est le seul moyen de faire de cette jeunesse un atout pour atteindre nos objectifs de développement, qui se résument à la réalisation d’une croissance économique forte pour réduire de façon substantielle la pauvreté.
C’est pourquoi, investir dans la jeunesse n’est pas qu’un choix, c’est surtout une obligation et un devoir.

 
Oui, l’Afrique peut réduire le fossé qui la sépare des autres continents, à condition d’assurer une meilleure éducation et une formation de qualité à ses enfants.
Oui, l’Afrique peut relever le défi du développement, pourvu qu’elle crée les conditions optimales pour assurer l’emploi des jeunes, afin de générer davantage de richesses et d’améliorer la productivité du travail.
Oui, l’Afrique à travers sa jeunesse, peut prendre toute sa place dans le concert des nations, à condition d’assurer la bonne gouvernance, de lutter contre la corruption, la délinquance financière, et l’injustice. Mais aussi et surtout si elle instaure une culture démocratique, qui favorise et nourrit la culture de l’excellence, de la créativité et de l’esprit d’entreprise au sein de la jeunesse.

 
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Mon pays, le Mali, vient de traverser une des plus graves crises de son existence, avec un coup d’Etat, et l’occupation des deux tiers de son territoire par des forces obscurantistes, qui n’avaient aucune considération pour les droits humains.
Je voudrais donc saisir cette tribune pour réitérer une fois de plus la reconnaissance infinie du peuple malien aux nations, notamment la France, et à l’ensemble de la communauté internationale, Nations unies, Union africaine, Union européenne, qui ont œuvré inlassablement et qui continuent d’œuvrer pour le retour définitif de la paix et de la stabilité au Mali.

 
Cette situation que nous venons de vivre et que chaque Malien continue de ressentir dans le plus profond de lui-même, a profondément affecté l’économie nationale, ainsi que la cohésion sociale.
Dans ces conditions, notre jeunesse se trouve désœuvrée et a donc besoin d’un accompagnement de qualité, afin de jouer un rôle prépondérant dans le redressement et le développement durable du pays.
Pour ce faire, j’ai pris l’engagement de redonner espoir à notre jeunesse, et de lui garantir un avenir meilleur à travers l’égalité des chances, partout sur le territoire national.

 
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Pour traduire cette vision, le Mali s’est engagé, conformément au Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté 2013-2017 et le Programme d’actions du gouvernement 2013-2018, à mettre en œuvre les actions stratégiques suivantes :
– faire de l’éducation un facteur décisif de socialisation de la jeunesse, à travers notamment :
– l’amélioration du taux de scolarisation et de la qualité des programmes de formation,
– le renforcement des capacités des structures d’encadrement de la jeunesse,
– la création de maisons de jeunes et le lancement d’un programme spécial de détection de jeunes talents (bourses d’études, compétition de plans d’affaires) ;
– veiller particulièrement à la qualité de l’enseignement, et mettre l’accent sur l’adéquation entre les filières de formation et les besoins du marché de l’emploi ;
– promouvoir l’emploi des jeunes et leur insertion sociale et professionnelle par :
* l’élaboration d’un statut de ‘jeune professionnel’ ;
* la création d’emplois jeunes dans le cadre de grandes initiatives nationales en matière d’alphabétisation des adultes et de lutte contre la désertification ;

 
* la création de 200 000 emplois directs durables et des milliers d’emplois indirects ;
* la création d’un fonds emploi jeune pour soutenir le développement de plus de 1000 activités créatrices d’emplois ;
* la création d’une agence sectorielle de l’emploi au sein des différents ministères ;
* le vote d’une loi prévoyant que tout projet financé par l’Etat doit intégrer la problématique de l’emploi ;
* le lancement de programmes d’installation de jeunes diplômés dans l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, le tourisme et l’environnement ;
* le renforcement des capacités de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej) ;
* l’accueil de 100 000 jeunes déscolarisés ou non scolarisés dans les dispositifs d’apprentissage partout sur le territoire ;
* l’amélioration de l’employabilité des jeunes en veillant à l’adéquation formation-emploi ;
* la mise en œuvre du Programme décennal de Formation Professionnelle pour l’Emploi (2012-2021), couvrant 15 secteurs économiques, 48 filières de formation, 148 emplois métiers ;

 
* la mise en œuvre de schémas directeurs de formation professionnelle pour l’emploi des jeunes ruraux avec un accent particulier sur les opportunités d’emploi dans l’agriculture.
C’est à ce prix que nous réussirons la transition de l’école au travail.
Il s’agira aussi de faire de la formation professionnelle un facteur d’amélioration de la compétitivité des entreprises, à travers le perfectionnement de 50 000 travailleurs des secteurs public et privé, dont 15 000 femmes.
Enfin, le Mali s’attèlera à promouvoir l’esprit de citoyenneté en vue de favoriser la participation des jeunes à la vie sociale et à la prise de décision. Dans ce cadre, il est envisagé d’adopter une charte de la jeunesse, déclinant les droits et devoirs de la jeunesse et les grandes orientations de la politique de la jeunesse.

 
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Le peuple malien, et plus particulièrement sa jeunesse, fonde beaucoup d’espoir sur l’impact attendu de la mise en œuvre de ces différentes actions.
A cet effet, j’invite tous les amis et partenaires du Mali, l’Union européenne en tête, à nous accompagner dans ce vaste chantier d’investissement dans la jeunesse”.

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2 COMMENTAIRES

  1. Désolé pour la faute en fin de texte je voulais dire que les actes parlent plus que les paroles

  2. Effectivement le président IBK a raison de dire que le principal facteur comtribuant au sous-developpement de notre pays provient du manque d’alphabétisation de la jeunesse.Il faut une véritable implication de l’Etat dans le domaine éducatif afin d’avoir une population mieux formée,qualifiée,capable de faire face aux défits économiques,sociaux et culturels que connait notre pays.
    Faisant parti de la jeunesse maliènne,je doit dire que ce discours m’enchante.
    Nous,jeune de ce pays,n’atendant que cela,une education de qualité et l’égalité de chance pour tous car nous en avant marre de voir les nons méritants etres à des endoits où ils ne devraient etre…Triste réalité de savoir que nous n’avant pas tous la meme égalité de chance alors que ceux qui doivent etre favorisés sont ceux qui travail,les méritant;malheureument c’es pas le cas cjez nous.Voila pourquoi il faut un véritable combat de l’Etat face à la corruption en milieu scolaire
    Tout compte fait le présiden l’a si bien dit: “le meilleur capital reste et restera le capital humain”,mais toujours est-il que les actes parlent ples paroles! Alors voyant voir si ce discours se cocretise!

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