La Convention de la Majorité Présidentielle, CMP, s’est muée en un mouvement appelé Ensemble Pour le Mali, EMP, qui est composé de soixante-sept partis politiques pour soutenir le Président sortant, candidat à sa propre succession. En regardant la liste de ces partis, la première impression est qu’il n’y a en réalité que cinq partis, à savoir le RPM, l’ADEMA éclaté, l’UDD, l’ASMA-CFP et l’UM-RDA. Tous ces partis réunis mobilisent moins que le CDR de Ras Bath. En ne comptant que sur cette coquille vide pour rempiler, la défaite d’IBK est plus que probable.
Le marigot politique malien est plus qu’en effervescence à la veille de l’élection présidentielle à venir. Il y a de nos jours au moins trois grands regroupements politiques, à savoir la plate-forme pour l’alternance et le changement, la Convention des Bâtisseurs et le Mouvement ensemble pour le Mali. Toutes ces alliances n’ont qu’un seul objectif conquérir ou garder le pouvoir. Si les deux premiers sont de l’Opposition, le troisième mouvement accompagne le Président de la République pour un second mandat. En examinant le regroupement politique qui soutient IBK, le constat est qu’il ne comporte que cinq partis, à savoir le RPM, l’ADEMA, l’UDD, l’ASMA-CFP et l’UM-RDA, les soixante-deux autres ne sont que de micro partis dont la plupart n’existent que de nom. Certains ne comptent pas d’élus, ou seulement quelques élus locaux. Comment peut-on compter sur un tel regroupement pour espérer remporter l’élection présidentielle ? Parmi ces cinq partis, seul le RPM semble être consistant eu égard au nombre de députés et d’élus communaux. Les quatre autres ont obtenus des résultats mitigés et ont connu beaucoup de soubresauts, à l’image de l’ADEMA-PASJ qui s’est scindé, suite au choix par la direction de soutenir le Président sortant dès le premier tour. Les deux-tiers des militants sont farouchement opposés à la candidature d’IBK et scrutent aujourd’hui d’autres horizons. Quant à l’UDD, l’ASMA-CFP et l’UM-RDA, ils n’ont pas réussi jusque-là à se frayer une place conséquente sur l’échiquier politique, malgré la présence des leaders de ces partis dans le gouvernement et à des postes de responsabilités au sein de l’administration. La preuve est que les quelques conseillers et députés qu’ils ont obtenus c’est en alliance avec d’autres partis. S’agissant des soixante-deux partis qui complètent la liste à soixante-sept, certains n’ont même pas de siège et le parti se résume à son seul président plus quelques obligés. Les élections sont pour ces partis une bonne occasion pour profiter des chasseurs de voix. Ils demanderont des moyens pour battre campagne et n’apporteront rien ou très peu à IBK. Le Collectif pour la Défense de la République, CDR de Ras Bath mobilise plus que la plupart des vrais partis de ce regroupement.
Si IBK devait compter sur ces formations pour remporter l’élection présidentielle, il n’a qu’à se préparer à plier bagages, parce que sa défaite est plus que probable.
Youssouf Sissoko